663 – L’ETAT FRANCAIS EST-IL OBESE?

 

 

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais on dit que le poids de l’Etat français est excessif et qu’il handicape lourdement l’économie dont il pompe l’essentiel des revenus.

Même wikipedia annonce la couleur en écrivant : « La France reste un des États du monde les plus réglementés, et le poids des dépenses publiques y est très important ».

Le carré tragique

La France aime bien se comparer à l’Allemagne qui réussit beaucoup mieux qu’elle sur le plan économique. Pour comprendre l’handicap français il suffit de comparer 4 chiffres fondamentaux d’où découle mécaniquement la situation économique :

  • Les dépenses publiques, c’est-à-dire les dépenses cumulées de l’Etat, représentent en France 57% du PIB contre seulement 44% en Allemagne. Ce poids excessif de l’Etat handicape lourdement l’économie de la même façon qu’un coureur de marathon qui pèserait 100 kilos !

  • Des dépenses publiques trop lourdes entrainent nécessairement des impôts élevés afin de les financer. L’impôt est prélevé sur la richesse nationale, les entreprises seront moins compétitives et embaucheront moins, les citoyens dépenseront moins. C’est ainsi que les prélèvements obligatoires atteignent 45.5% du PIB en France contre seulement 37% en Allemagne.

  • Lorsque les dépenses publiques sont excessives, les impôts ne suffisent pas à assurer le budget qui est en déficit: il faut alors emprunter. C’est ainsi que la dette de la France atteint 96% du PIB et chaque année son budget est déficitaire tandis-que le budget allemand est équilibré. Lorsque les taux d’intérêt vont monter, la France sera étranglée.
  • La résultante de tout cela se retrouve dans le taux de chômage :10% en France contre 3,8% en Allemagne ! Tout est dit : la France vit au-dessus de ses moyens…

Qui est Frédéric Bastiat ?

Celui qui a le mieux étudié les effets d’un poids excessif de l’Etat est un économiste de le première moitié du 19ème siècle et dénommé Frédéric Bastiat. Il jouit d’un très grand prestige à l’étranger car il a très bien expliqué les avantages économiques du libéralisme, mais en France, patrie du socialisme centralisé, nous avons préféré l’oublier. Il faut dire que ses phrases incisives sont percutantes et sonnent encore juste près de deux siècles plus tard. Jugez vous-même : « La plus solide de toutes les oppressions, celle qui s’exerce sur une nation par la nation elle-même ».

Il fustigeait tout d’abord l’enflure progressive du pouvoir étatique qui progressivement finit par tout contrôler et exercer sur les citoyens une sorte de dictature volontaire : « Le gouvernement est, au milieu de la nation, un corps vivant, qui, comme tous les êtres organisés, tend avec force à conserver son existence, à accroitre son bien être et sa puissance, à étendre indéfiniment sa sphère d’action. Il augmente outre mesure le nombre et la richesse de ses agents; il n’administre plus, il exploite ; il ne juge plus, il persécute ou se venge ; il ne protège plus, il opprime ».

Il convient donc d’opposer des obstacles aux envahissements du pouvoir : c’est le rôle des élections démocratiques. Mais il semble que la démocratie française a été confisquée par une oligarchie à laquelle le peuple vote aveuglément les pleins pouvoir tous les cinq ans !

Comment contrôler l’Etat ?

Tout d’abord il convient de faire remarquer que les représentants du gouvernement sont les plus mal placés pour limiter le pouvoir de l’Etat puisque ce sont eux qui l’exercent. Ce sont donc aux citoyens de réprimer la puissance excessive car c’est sur eux qu’elle s’exerce.

Or, je ne trouve rien de mieux que la démocratie directe pour restreindre l’excès de pouvoir de l’Etat. L’utilisation systématique du référendum pour chaque question qui concerne directement les citoyens est la meilleure façon de restaurer la démocratie et de la rendre vivante. Ces référendums peuvent être locaux ou nationaux, proposés par le gouvernement ou par le peuple s’il parvient à réunir un nombre suffisant de signatures.

L’art de l’économie

Les citoyens ont souvent tendance à ne voir les promesses des politiciens qu’à travers leurs effets immédiats. Par exemple, l’augmentation des salaires rencontre facilement l’adhésion des citoyens, mais ils n’en perçoivent pas toujours les effets cachés. En effet, si l’augmentation irréfléchie des salaires entraine un perte trop importante de compétitivité, elle va finalement conduire à la perte de l’emploi !

C’est pourquoi Frédéric Bastiat aimait rappeler que « l’art de l’économie consiste à identifier non seulement les effets immédiats, mais les effets à plus long terme de tout acte ou de toute décision politique, il consiste à identifier les conséquences d’une politique ». Il peut paraître avantageux d’établir des barrières douanières pour se protéger, mais il convient de bien connaître les conséquences qui vont en découler et qui peuvent être pire que le mal qu’elles sont supposés combattre !

Vous allez voter

Avant d’aller voter, vous vous méfierez de ceux qui font des promesses mirifiques qu’ils ne pourront pas financer et vous aurez en mémoire ces phrases de Frédéric Bastiat : « Quand ils votent, les électeurs soutiennent les candidats qui leur promettent de vivre au dépens de l’Etat. Ils ignorent le fait que l’Etat vit à leurs dépens. Or, l’Etat ne peut rien donner aux citoyens qu’il n’ait commencé par le leur prendre ».

La France est à la croisée des chemins. Si elle poursuit sur la même voie de l’étatisme, elle ira très vite vers la déchéance et la ruine. Si elle accepte de se réformer et de diminuer drastiquement le poids de l’Etat, elle peut encore se redresser. C’est sa dernière chance ! Si elle fait le mauvais choix, le malade sera trop atteint pour espérer le sauver et nul ne sait ce qui peut advenir…

J’avais pu, en son temps, prévoir l’échec de la politique économique de Monsieur Hollande car cet échec était inscrit dans son programme. Il en est de même aujourd’hui pour de nombreux candidats ! En économie, il n’y a jamais de miracle…

Et vous, qu’est-ce que vous en pensez ?

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