664 – QUI SONT LES “ELITES”?

 

 

Nos sociétés occidentales sont entrées dans l’ère des démocraties désenchantées. Plus que jamais, ceux qui exercent le pouvoir, sous toutes ses formes, sont unanimement rejetés par les citoyens qui se sentent trahis par ceux qui les dirigent. Qu’en pensez-vous ?

On regroupe sous le terme « d’élites » tous ceux qui dirigent ou influencent nos sociétés : gouvernements, financiers, grands patrons et journalistes. Il est évident qu’il existe une déconnexion entre une élite globalisée, mondialisée et une masse de citoyens qui se sent larguée. Tout se passe comme si les élites pouvaient se passer des citoyens et gouverner le monde dans leur coin, au mieux de leurs intérêts…

Jadis, les élites avaient besoin du peuple pour faire la guerre qui créait une solidarité nationale, interclasse. En temps de paix, cette solidarité se dissout et le peuple prend conscience qu’il est manipulé. En son temps, le duc de Saint Simon fit remarquer que si la Cour et les princes, évalués au nombre de 30.000, disparaissaient, le peuple serait sans doute affligé mais il n’en résulterait aucun mal, ni politique, ni économique. Cette simple remarque conduira le célèbre duc en cour d’Assise ! Qu’en est-il aujourd’hui ?

Les « insiders »

Il faut se rendre à l’évidence, tout un chacun désire la richesse, le pouvoir et la considération. Le moyen le plus courant pour obtenir tout cela, c’est de le prendre aux autres : c’est le travail des élites qui disposent d’un réseau de connivences mondialisé. Dans les milieux financiers ont les dénomme les « insiders », ceux qui sont à l’intérieur du système, qui en connaissent les règles, qui le régulent et le gouvernent, par opposition aux outsiders qui, eux, sont en dehors, subissent les lois et les dictats des insiders et doivent se soumettre !…

Il ne faut pas croire que ces élites globalisées, qui régentent les nations, constituent une société secrète organisée qui dispose d’un plan. Il s’agit plus simplement d’une communauté d’intérêt dont l’argent est le principal moteur, car avec l’argent on détient le pouvoir.

Ceux qui font les lois

Au premier rang des élites, ceux qui sont en pleine lumière, on trouve les politiciens qui gouvernent. Ils se font généralement élire sur des mensonges et des promesses illusoires, puis ils gouvernent en ayant comme principal objectif de garder le pouvoir. Pour cela ils doivent agir selon les pratiques des insiders et se conformer à ce que les autres élites attendent d’eux, en particulier les milieux financiers qui tirent les ficelles.

Comme je disais plus haut, le but des élites consiste à obtenir le pouvoir, la richesse et le rang social. Seul un gouvernement peut prendre quelque chose aux autres en toute légalité, parce que le gouvernement fait les lois. C’est la raison pour laquelle il y a tant de candidats pour exercer le pouvoir ! Mais ne croyez pas que votre bulletin de vote peut y faire quelque chose, les cartes sont biseautées, les élus ne seront que des exécutants et ils devront suivre les règles de la finance. Ils seront simplement chargés d’organiser le système pour qu’il perdure et que les outsiders soient bien dociles.

Ceux qui détiennent l’argent

Vous aurez sans-doute remarqué que les riches sont de plus en plus riches, tandis-que les citoyens moyens, qui ne font pas partie de l’élite, sont de plus en plus pauvres. Depuis 50 ans, les riches se sont enrichis 7 fois plus vite que la population. Comment cela a-t-il été possible ?

Pour comprendre, il faut se tourner du côté des Banques Centrales, en Europe c’est la BCE, qui décident du taux des emprunts. Aujourd’hui l’argent ne coûte presque rien ce qui pousse les Etats et les entreprises à emprunter. Ainsi, le gouvernement français s’est endetté à hauteur de 2.200 milliards d’euros. Cette dette colossale pèse sur vos épaules car c’est vous qui en êtes le garant. Les gouvernements que vous avez élus ont emprunté à votre nom et sans vous demander votre avis. Il a donc fallu augmenter les impôts pour payer les remboursements.

Pendant ce temps là, les grandes sociétés se sont aussi endettées pour grossir ou plus simplement pour racheter leurs actions. L’argent a coulé à flot et les gros ont mangé les petits. Ils ont fait fabriquer leurs produits en Chine pour augmenter leurs marges, mais cela a pesé sur les salaires et créé du chômage. C’est ainsi que les riches se sont enrichis, sur votre dos !

Ceux qui influencent votre opinion

Les insiders, pour asseoir leur pouvoir, ont besoin de relais médiatiques. Ils sont suffisamment puissants pour contrôler les media à la fois d’un point de vue économique et politique. En France, il n’existe plus un seul grand media qui ne soit pas la propriété des plus grandes fortunes nationales: Arnault, Pinault, Dassault, Bolloré, Rothschild, tous subventionnent et soutiennent Macron.

Sachez-le aussi, ces milliardaires contrôlent à 100% les instituts de sondage qui étaient chargés de mettre le produit Macron sur orbite !…

Le grand Capital finance Macron. Pourquoi?

Les media sont donc chargés d’influencer l’opinion, de l’orienter dans le sens qui convient. Pour cela, ils savent utiliser toutes les astuces et les ficelles de la manipulation, depuis les leçons de morale jusqu’aux informations erronées. Le plus subtil consiste dans le choix même de l’information, même la plus banale, et de la mettre en avant, jusqu’à nous faire croire qu’elle a de l’importance, pourvu qu’elle aille dans le sens de leurs démonstrations. Les media ont installé une sorte de tyrannie douce qui caresse le peuple dans le sens du poil pour l’amener à une pensée conformiste et à accepter sa servitude.

Il ne vous aura pas échappé que ces fameuses élites ont fait pour vous le choix du prochain Président de la République en France. Ils font sur les ondes, et dans la presse, le panégyrique d’Emmanuel Macron, élite des élites, chouchou des financiers, et parrainé par les plus grandes fortunes du pays, à commencer par un certain Patrick Drahi qui a su, en seulement trois ans, bâtir une fortune évaluée à 13 milliards d’euros. Cela ne s’est pas fait sans quelques appuis et en particulier celui d’un certain Macron, ministre des finances ! Ne vous étonnez donc pas si ce dernier dispose maintenant de moyens importants pour ses shows largement médiatisés, ce qui n’enlève rien à son éventuel talent. Pour toutes ces raisons, vous serez nombreux à voter pour lui, tout a été préparé et planifié pour cela par la haute finance qui a choisi le candidat le plus proche d’eux, le plus docile.

Faut-il supprimer les élites ?

Toutes les révolutions se font parce que les élites ont abusé de leurs pouvoirs, qu’il s’agisse des monarchies, des régimes totalitaires ou des démocraties corrompues. En général, ceux qui détiennent la richesse et le pouvoir ne veulent pas l’abandonner et sont prêts à tout pour les garder.

Nombreux sont ceux qui veulent renverser les élites et renvoyer les insiders. Mais comment ? En les remplaçant par qui ? L’expérience prouve que les révolutions et les grands chambardements ne font que mettre en place de nouveaux insiders, le plus souvent tyranniques. La solution doit être plus douce et permettre une meilleure répartition des pouvoirs et des richesses.

Une réforme en quatre temps

Pour diminuer le pouvoir de nuisance des élites, il convient de réduire à la fois leurs prérogatives et leurs sources d’enrichissement. Pour cela je propose de :

  • Introduire la Démocratie Directe qui met le gouvernement sous le contrôle permanent des citoyens grâce aux multiples référendums.
  • Réduire les dépenses de l’Etat et l’endettement de la nation dont les citoyens sont garants.
  • Freiner le processus de la mondialisation qui a vulnérabilisé et appauvri les classes moyennes au profit des entreprises multinationales.
  • Faire profiter les salariés des succès économiques des entreprises, avec un partage plus équilibré des bénéfices entre le capital et le travail.

Les peuples ont besoin des élites. Nous avons besoin d’un gouvernement respecté, de financiers compétents, d’entrepreneurs audacieux, de media bien informés, mais nous avons aussi besoin de citoyens heureux qui participent pleinement à l’essor du pays.

Les citoyens ont été sacrifiés sur l’autel du profit des entreprises et du pouvoir des dirigeants. C’est le nouveau Tiers-Etat, tel qu’il était opprimé en 1789. Le choix aujourd’hui réside entre une nouvelle révolution destructrice ou bien un rééquilibrage en profondeur et pacifique entre ceux qui ont confisqué le pouvoir et la richesse et les citoyens spoliés. Le temps presse !…

N’hésitez-pas à donner votre opinion.

Merci à l’avance…

 

 

 

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3 commentaires

  1. Il est facile, face aux difficultés réelles ou supposées de mettre en cause….les autres….nous sommes un pays de spectateurs de plus en plus exigeants mais qui manquent cruellement d’acteurs…..1 % ‘encartés/es politiques…8/10 % de syndiqués/es.. et don beaucoup moins de militants/tes….souvent je me demande, mais que font les 99 et ou 92/90 autres %…….la critique – si elle se veut constructive – est le moteur de l’évolution des sociétés…nous serions devenus les champion du Monde de l’autocritique ( y compris sous sa forme négative )….en oubliant que nous sommes moins de 1 % de la population du Monde….moins de 0,4 %….au travail…et qu’avec des renforts étrangers, ici ou chez eux, nous hissons le pays au G5….là aussi est-il possible d’imaginer : mais que font les autres….?

    1. En effet, “la critique est aisée mais l’art est difficile”!
      Peu nombreux sont ceux qui s’engagent politiquement ou syndicalement. Tout le monde ne peut militer activement.
      C’est pourquoi je pense que la meilleure façon de faire entendre sa voix, c’est par le moyen des référendums d’initiative populaire.

  2. Texte écrit par Jean PIGEOT ancien de l’état-major du FIGARO.
    Les enquêteurs ont saisi ce document et, le lendemain, on en trouve un facsimilé dans la presse ! Vous me direz qu’il n’y a pas de violation du secret de l’instruction, puisqu’il n’y a pas d’instruction.
    La procédure d’enquête préliminaire par le parquet dispense de faire intervenir un juge d’instruction.
    Malin, non ?
    Les fuites de documents dans la presse constituent le second étage de la fusée. Tout le complot a été admirablement préparé. Chapeau. La faillite du gouvernement socialiste, la nullité d’un président de la République lui ne se représente même pas, cas unique dans les annales de la V ème, devaient naturellement conduire à une déculottée historique du pouvoir sortant…
    Eh bien pas du tout : “Faites-nous une belle primaire, la droite. Désignez votre champion. Dès que ce sera fait, on le dézinguera, avec le concours de procureurs aux ordres et de la part la plus pourrie de la presse.
    Moyennant quoi, c’est notre copain Macron qui l’emportera !”
    Et on viendra encore prétendre qu’il n’y a eu aucune machination. Que Fillon, simple député depuis cinq ans, intéressait si peu la justice que ces braves procureurs ont attendu un quinquennat entier pour s’apercevoir de ses mauvaises habitudes, qui sont celles de tous les parlementaires.
    Il est plus que probable que chaque concurrent avait son dossier prêt, probablement constitué sous la houlette du cabinet noir de l’Elysée. On comprend que Juppé ne veuille pas y aller, maintenant, il a déjà donné.
    Au point où l’on en est, il est même permis de douter de la réalité de la “trahison” de Macron.
    Vous vous souvenez des commentaires acerbes de toute la hollandouillerie, lorsque le fringant ministre des finances a rendu son portefeuille ? Ce n’est pas si loin, c’était fin août. Le traître, l’ingrat ! Son départ de Bercy, c’était le coup de pied de l’âne à celui à qui il devait tout.
    Il faut dire que la piétaille socialiste y a cru. La droite aussi, d’ailleurs, qui regardait distraitement ce jeune homme sans idées, sans convictions, sans projet, lâcher son mentor comme les rats quittent le navire. Il briguerait sûrement l’Élysée, mais en 2022, quand il aurait pris un peu de bouteille. On avait le temps de voir venir…
    Qui s’est douté une seconde que tout cela était truqué, préparé, combiné, sûrement depuis avant l’été, entre ce président sans aveu et sa créature ? Lorsque Fillon parle de coup d’État institutionnel, il n’a pas tort. Cette affaire est la plus sordide imposture nationale depuis le vote des pleins pouvoirs à Pétain par la chambre du Front populaire.
    Vraiment, si les Français s’y laissent prendre, ils n’auront pas volé un nouveau quinquennat de douleur. Il est vrai qu’après avoir installé le bébé hollandouillesque à l’Élysée, on pourra toujours le priver de majorité à l’Assemblée. Voilà trente-six ans que la France végète dans le socialisme, on n’est plus à cinq ans près.
    M. Jean PIGEOT – Journaliste au service Politique intérieure du quotidien “Le Figaro” –

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