800 – PEUPLE DE GRIBOUILLES ou LE PECHE ORIGINEL ?
Tel Gribouille, nous avons le génie de nous précipiter dans des difficultés plus grandes que celles que nous voulons éviter ! Pourquoi l’incohérence est-elle au cœur de l’âme humaine ?
Lorsque l’on prend le temps de regarder vivre les humains, nous sommes effarés de constater combien leur conduite est incohérente. Ils dépensent une énergie considérable pour réparer ou reconstruire ce qu’ils ont précédemment détruit avec détermination…
Incohérences guerrières
Regardons la guerre, c’est l’exemple le plus affligeant. Nous fabriquons des armes que nous vendons à des pays qui vont s’entre-tuer. Ensuite, nous prendrons en main les populations, nous les assisterons, les nourrirons, les soignerons à grands frais et nous participerons financièrement à la reconstruction.
En ce moment même, les USA dépensent des milliards au Moyen Orient après avoir méthodiquement, et avec acharnement, détruit l’économie de l’Irak et de l’Afghanistan. Inévitablement, ce qui est survenu ensuite fut bien pire que la situation précédente. L’Amérique se donne aujourd’hui bonne conscience en tentant de reconstruire ce qu’elle a détruit !
Les occidentaux ont soufflé sur les braises du « Printemps arabe » qui n’a fait que détruire un ordre ancien, certes imparfait, pour le remplacer par un désordre qui a engendré l’Etat Islamique qu’il nous faut aujourd’hui combattre !
C’est ainsi que la Croix-Rouge, Médecins sans Frontières, et quantité d’autres bonnes-âmes, humanitaires, font appel à nos dons afin de venir en aide aux populations pour lesquelles nous avons participé à leur dénuement…
A l’approche de Noël, chaque jour dans ma boite aux lettres, je reçois des messages larmoyants pour venir en aide aux populations que nous avons aidé à faire la guerre !
Incohérences écologiques
Mais, c’est sur le front de l’environnement que les ONG fleurissent et s’épanouissent actuellement. Il nous faut mettre la main au porte-monnaie pour les ours dont on ne compte plus que quelques spécimens en Europe, pour les loups, décimés régulièrement par les chasseurs, etc… Bref, quantité d’espèces en perdition qu’il faudrait sauver mais que nous continuons à pourchasser : les grands mammifères d’Afrique ou d’ailleurs et même nos cousins les singes.
Voici un autre exemple qui m’est arrivé cette semaine, pour venir en aide à l’Amazonie. Pendant que le Brésil détruit méthodiquement la forêt amazonienne, une ONG bien intentionnée et intitulée « Fondation pour le vivant », prétend replanter des arbres tandis-que, dans le même temps, Mr. Bolsorano a entrepris de les brûler !
Ubu est roi lorsque l’on apprend que le Brésil remplace les arbres par des palmiers à huile que les occidentaux comptent mettre dans leurs moteurs. L’huile en question sera distribuée par Total, avec en prime quelques arrangements fiscaux sur le dos des contribuables… in fine, nous sommes en quelque sorte complices de la déforestation que nous condamnons par ailleurs !
Et que dire, aussi, de la décision prise par de nombreux gouvernements d’arrêter l’énergie nucléaire, pourtant sans incidence climatique et bien maitrisée, au profit des centrales à charbon ou au fuel, en attendant une hypothétique énergie alternative ? N’est-ce pas typiquement une politique de Gribouille, au moment même où on nous bat les oreilles avec l’urgence climatique ?
Incohérences sanitaires
Le budget des dépenses de santé explose et est supérieur au budget de l’Etat, un peu partout dans le monde. Le gaspillage est tout azimut et hors de tout contrôle. Le nombre de malades ou de personnes qui se croient malades, ou bien qui ont peur de l’être, ne cesse de croitre.
Nous approchons de l’époque ou la moitié de la population sera occupée à soigner l’autre moitié ! Disons-le, nous allons nous ruiner en dépenses de santé, alors qu’il est assez communément admis que nous générons, en toute connaissance de cause, les 2/3 de nos maladies, c’est-à-dire que nous en sommes responsables.
Notre façon de vivre et notre environnement sont créateurs de ce que nous sommes. Chaque jour nous choisissons ce que nous buvons et ce que nous mangeons, nous choisissons nos pensées, nos paroles, nos lectures, nos musiques, nos divertissements. Bref, nous nous façonnons, nous sommes créateurs de nous-mêmes.
Par exemple, nous savons tous qu’une alimentation légère, de type méditerranéen, est gage de bonne santé. Mais, malgré cela, nous persistons à manger trop de viande rouge, trop de produits laitiers, trop de glucides rapides, trop de mauvaises graisses, trop de fast-food, trop de sodas sucrés, etc…
Nous sommes donc directement et personnellement responsables de notre surpoids, de notre hypertension, de notre diabète, de notre taux de lipides sanguins, des maladies cardiovasculaires qui en découlent, et bien souvent aussi, des cancers qui nous guettent !
Nous croyons que les systèmes de santé doivent corriger les conséquences de nos incohérences. Nous exigeons le remboursement de nos moindres petits bobos, et nous ne voulons pas voir que les systèmes de santé nous ruinent et qu’ils ne seront bientôt plus capables de venir en aide à nos maladies les plus graves.
Incohérences sociales
Malgré l’augmentation considérable de l’espérance de vie les citoyens semblent préférer partir à la retraite le plus tôt possible. Ils font grève et sont prêts à se battre dans la rue pour ne pas repousser l’âge du départ à la retraite.
Les mêmes vont descendre dans la rue parce qu’ils ont une retraite de misère ! Comment expliquer pareil aveuglement ? Avec une retraite à 60 ans, c’est près de trente ans qui reste après… qui va payer ? Ceux qui refusent de travailler plus longtemps font comme Gribouille qui se jette à l’eau pour ne pas se mouiller quand il pleut…
C’est la même attitude que l’on observe chez certains jeunes qui refusent l’école et qui arrivent à 18 ans sans diplôme et sans métier. Ils deviendront des laissés-pour-compte ou des casseurs aigris qui devraient s’en prendre à eux-mêmes et non pas à la société.
Je pourrais continuer à faire la liste de nos incohérences humaines. Nous nous prétendons des êtres rationnels et intelligents, alors que l’animal le plus insignifiant possède plus de sagesse et de mesure que nous. Pourquoi l’humanité porte-t-elle en son sein une telle fêlure, une brisure, qui rend si souvent nos gestes absurdes ? Est-ce cela le péché originel ?
Bonjour Monsieur Ponroy,
Votre analyse est juste. Moi, je ne peux m’empêcher de comparer notre”épisode” avec celui décrit dans l’ancien testament : la construction de la TOUR de Babel ! …