Notre époque, en manque de repères et en recherche de valeurs, est avide d’indignation. Le politiquement correct jette facilement son opprobre sur tout manquement aux règles strictes d’une bonne conscience autoproclamée.
Tartuffe et sa bonne conscience est désormais aux commandes : « cachez ce sein que je ne saurais voir !». Nous assistons à une surenchère de bons sentiments, de bonnes manières et de belles paroles qui nous dictent la façon dont nous devons mener nos vies selon la nouvelle morale à la mode.
Une armée de scrutateurs pointilleux passent à la loupe ce que l’on a pu dire ou écrire. Ces inquisiteurs recherchent le faux pas, la contradiction entre ce que vous pouviez dire hier et ce que vous dites aujourd’hui pour y déceler une faille, une erreur, un contre sens : mais qui sont-ils pour en juger ?
Dans le même temps, les « belles âmes » relayées par les media bienpensants fustigent sévèrement et condamnent publiquement les contrevenants qui n’ont plus aucun droit, si ce n’est celui de se taire ! A la moindre parole critique, vous serez vite étiquetés homophobes, racistes, islamophobes ou misogynes, et on dira de vous que vous propagez la haine parce que vous ne partagez pas les points de vue à la mode.
Les Inquisiteurs
La conduite, les paroles et les écrits de nos élites sont passés au crible des chiens de garde de la bien-pensance. Le passé et le présent des hommes et des femmes politiques sont scrutés minutieusement et c’est bien rare si l’on ne va pas trouver quelques défauts cachés, quelques vices ou quelque accointance avec des individus suspects.
Les humains ne sont que des humains faillibles et la moindre faille détectée pourra être montée en exergue, le moment venu, pour discréditer tel ou tel personnage gênant ! Survient alors une chasse aux sorcières qui fait les délices des media. Nous en avons tous été les témoins en 2017, au moment de l’élection à la présidence de la république, en France, lorsque la meute féroce fut lancée soudain aux trousses d’un candidat qui déplaisait aux forces de l’ombre.
Les hommes politiques doivent être irréprochables, transparents, inconsistants, sans avis tranché, ouverts à tous les possibles. C’est ainsi que lors du choix récent des commissaires européens à Bruxelles, il fut reproché à un candidat d’avoir des connaissances et des accointances dans le domaine qu’il devait superviser. Il eut fallu qu’il soit vierge de tout présupposé, ignorant de la cause sur laquelle il serait amené à trancher, en quelque sorte insignifiant et manipulable.
Une épée de Damoclès est suspendue en permanence au-dessus de toux ceux qui ont des prétentions médiatiques, politiques ou littéraires. Même le prix Nobel de littérature, attribué à l’autrichien Peter Handke, fut contesté sous le prétexte que, dans le passé, il avait des sympathies pro Serbe.
En France, ceux qui ne partagent pas la pensée des censeurs sont tout simplement interdits d’antenne, mis au placard, au rebus, conspués dans les media et finalement priés de se taire. Ce qui n’empêche pas les inquisiteurs de faire les louanges de la liberté d’expression. Même Facebook est prié d’exercer la censure contre les propos déviants, non conformes, en dehors des clous du politiquement correct.
Condamnations médiatiques
Le meilleur moyen d’intimider Julian Assange, célèbre auteur de wikileaks, et qui déplaisait fortement à l’oncle Sam, fut de l’accuser de viol. C’est la nouvelle arme fatale. Si vous avez quelque part un ennemi, quelqu’un que vous n’aimez pas ou qui vous gêne de quelque façon que ce soit, il suffit de l’accuser de viol, ou simplement d’attouchements, de propos ambigus, de harcèlements. Vous n’avez pas besoin de donner des preuves, ni même des détails, il suffit seulement d’avoir ses entrées dans les media.
J’ai toujours pensé que les femmes, si elles n’étaient pas pires que les hommes, du moins elles n’étaient pas meilleures. C’était une erreur. Aujourd’hui, les femmes sont des êtres purs, sans mauvaise pensée et a fortiori sans mauvaise intention. Elles sont de malheureuses victimes de la concupiscence des hommes, affreux barbares, soumis à des pulsions bestiales.
Je veux bien admettre que les hommes sont souvent rustres et vulgaires et bien loin des images du prince charmant des fables de notre enfance. Je ne suis pas non plus assez candide pour ignorer que certains comportements sont ignobles, répréhensibles et condamnables. Il existe une justice pour cela, aussi imparfaite soit-elle.
Mais je récuse cette nouvelle mode de l’accusation publique et de la condamnation médiatique irrévocable par des accusatrices qui, parfois 10 ou 20 ans plus tard, se souviennent de n’avoir pas été respectées. C’est parfois vrai, mais chacun sait ce qu’est l’âme humaine, y compris l’âme féminine, et ce qu’elle peut recéler de rancœurs, de regrets, de culpabilités et de haines.
Il est trop facile de dire que la justice est trop lente, même si c’est scandaleusement vrai, je rétorquerais que la justice médiatique est expéditive et, avec elle, vous n’avez droit ni à un avocat, ni à l’indulgence du jury.
Lorsque l’on creuse un peu ces accusations, on constate parfois des choses curieuses. La plaignante a continué à avoir des relations avec le soi-disant agresseur, lui a envoyé des messages et lui a fixé des rendez-vous…
Il arrive aussi que la plaignante était tout à fait consentante et en a tiré quelques avantages professionnels ou autres. Mais, soudain, prise de remord ou de culpabilité d’avoir cédé trop facilement à son séducteur, elle l’accuse d’agression.
L’hypocrisie et la tartufferie sont fort répandues dans l’espèce humaine, tous les genres confondus. D’une façon générale, je n’accorderai pas facilement mon absolution ni à l’agresseur, ni à l’agressée !
Faut-il croire Valentine Monnier qui accuse Roman Polanski de l’avoir violentée en 1975, alors qu’elle avait 18 ans ? Peut-être dit-elle la vérité, mais pourquoi avoir attendu 45 ans pour en parler ouvertement ? Cela ne me parait pas cohérent.
Des attitudes sexuelles déplacées sur de très jeunes filles sont d’une autre gravité. C’est abuser de leur confiance et profiter de leur vulnérabilité. C’est inadmissible et condamnable. Permettez-moi d’être plus circonspect lorsqu’il s’agit de femmes majeures, souvent des actrices, qui généralement n’ont pas froid aux yeux, et qui sont un jour prises d’une soudaine agitation de leur conscience !…
« Lorsqu’on vient à voir vos célestes appas, un cœur se laisse prendre, et ne raisonne pas. »
Acte III / Scène 3
« Contre la médisance il n’est point de rempart. »
Acte I/ Scène 1.
« Ces gens qui, par une âme à l’intérêt soumise, font de dévotion métier et marchandise. »
Acte I/ Scène 6
« Les langues ont toujours du venin à répandre. »
Acte V/ Scène 3
Molière, Le Tartuffe, 1664
Oui, mais quelle est la finalité de cette attitude ? le pouvoir, la puissance ? A mon avis, ce n’est que l’apparence extérieure d’un autre péril caché. Qu’est-ce qui permet le pouvoir, la puissance : l’argent. Mais dit comme cela, ce n’est que de la phraséologie. A quoi cela sert-il de posséder des millions ou de milliards de dollars ou d’euro ? le pouvoir, la puissance ?, non, ça n’est pas grave. Ce qu’il y a de grave, c’est que l’argent devienne une référence. Les pays les plus riches sont-ils ceux qui possèdent le plus de milliardaires et des infrastructures inutiles comme à Dubaï ou au Qatar ou bien les pays dans lesquels la majorité des citoyens se sentent à l’aise et où il n’y a pas de pauvreté ?
Il y a une chose qui est inconsciente et qui paraîtrait si incongrue que l’on se ferait enfermer si on exposait l’idée: l’argent, c’est à dire le système économique financier avec ses intérêts, sa création ex-nihilo associée à la dette EST UN ÊTRE VIVANT- les riches lui sont soumis, comme tout être est soumis à la respiration pour vivre. Vous n’y croyez pas? Que se passerait-il si un gouvernement puissant décidait d’abandonner le capitalisme en émettant de la monnaie fondante à grande échelle, de la monnaie non thésaurisable, et de délier progressivement le salaire du travail et de ses produits : car c’est possible, ce n’est pas une lubie, il s’agit de théories bien fondées dans l’analyse des “fondements de l’organisme social” écrit par Rudolf Steiner dans les années 1920 pour proposer une solution à la crise monétaire allemande de l’après guerre. la plus grande crainte des financiers, avant le réchauffement climatique, c’est l’effondrement du système boursier – et un indice en est, que les banques essaie d’orienter tous les placements des clients vers la bourse en taxant ou en dénigrant les liquidités.