Cette nouvelle pandémie focalise toutes nos peurs accumulées, comme si nous l’attendions. Elle est le réceptacle du malaise profond de notre civilisation…malade de peur.
Vous pouvez relire ma chronique 805 du 31 Décembre dernier, j’écrivais en introduction : « A bien des égards 2020 nous fait peur. Ces craintes diffuses sont partagées par de nombreux observateurs. Sont-elles des intuitions perspicaces ou des peurs irrationnelles infondées ? »
Je concluais en insistant sur une disposition des astres tout à fait inquiétante : « cette conjonction rare et unique signifie une sorte de remise en question susceptible d’ébranler la structure de nos sociétés… pour le meilleur ou pour le pire ? »
Nous avons aujourd’hui la réponse à ces interrogations car il est devenu difficile de parler d’autre chose que du Coronavirus qui focalise toutes nos peurs.
Une civilisation de la peur
Nul ne peut nier qu’il existait, avant le coronavirus, une peur diffuse, une sorte d’angoisse qui était partagée par un grand nombre de personnes dans le monde. Ces peurs étaient flottantes, c’est-à-dire sans objet précis, sans cause parfaitement établie, mais éparpillées sur diverses inquiétudes qui se succédaient.
Peur du terrorisme, peur du chômage et d’une crise économique, peur d’une retraite insuffisante, peur de la pollution et du réchauffement climatique, peur des nouvelles technologies, peur des ondes électromagnétiques et surtout de la 5G, peur de la maladie et de la mort etc… On se sentaient cernés et finalement on avait tout simplement peur du lendemain.
Rien n’est pire qu’un stress chronique qui épuise l’organisme, qui fait effondrer les défenses immunitaires et qui fragilise notre psychisme. Nous ressentions un danger, mais nous ne pouvions pas l’identifier.
D’une certaine façon, la révolte des Gilets Jaunes n’était qu’une expression d’une peur dont ils n’avaient pas réellement conscience. Il faut considérer ce mouvement comme un symptôme d’une société malade, de maux mal identifiés.
J’ai plusieurs fois attiré l’attention de mes lecteurs sur un autre aspect qui symbolise une société malade. Il s’agit de l’explosion de nos dépenses de santé. De nombreux concitoyens sont devenus hypochondriaques et courent de check-up en analyses. Ils prennent d’assaut le cabinet des médecins, consultent à droite et à gauche, se tâtent, se palpent et se lamentent tant et si bien qu’ils finissent parfois par se découvrir enfin une maladie, cela les rassure de pouvoir mettre un nom sur leur mal-être ! Ils ont désormais le coronavirus… Ouf !
Un monde globalement menaçant
Même si nous n’en sommes pas toujours conscients, nous sentons bien, intuitivement, qu’effectivement nos sociétés sont devenues dangereuses et ne nous protègent plus.
Nous ne sommes plus satisfaits d’une société consumériste qui ne nous a pas apporté le bonheur. Nous ressentons un vide d’être qui n’est pas comblé par son substitut, le paraitre. C’est ce vide intérieur qui nous angoisse, ce manque de sens, ce sentiment du néant, d’absurdité, de manque d’éthique, de repère…de transcendance peut-être…
La mondialisation est vécue comme une menace permanente, avec la peur d’être envahi, de perdre sa culture, ses valeurs fondamentales, son patrimoine. De même, les nouvelles technologies bouleversent les fondements de nos savoir-faire et nous nous sentons parfois déclassés, inutiles, obsolètes.
Tout va trop vite et notre psychisme parvient difficilement à s’adapter aux nouveaux paradigmes. Les algorithmes et l’intelligence artificielle nous donnent le vertige car ils sont entourés de magie, d’incertitude et de mystère. Sont-ils des amis ou des ennemis ?
Depuis 50 ans nous déclinons jusqu’à l’ivresse nos libertés nouvelles, mais nous découvrons soudain que nous ne sommes que des électrons libres, perdus dans l’immensité de la globalisation, dans un monde hédoniste mais menaçant, sans repère. Nous sommes à la fois plus libres et plus vulnérables.
Nous avons peur, comme un enfant qui a peur du noir, car nous ne voyons plus clairement l’avenir. Notre société n’est-elle pas devenue folle ? Où allons-nous et pourquoi faire ? Telles sont les questions auxquelles il faudra bien apporter une réponse, si nous voulons sortir de nos peurs…
Le coronavirus nous donne enfin raison d’avoir peur !
En attendant, nous avons trouvé un exutoire à ces peurs, nous y mettons un nom, nous croyons en tenir la cause. Toutes nos peurs diffuses et accumulées vont enfin pouvoir se focaliser sur une cause identifiée.
C’est en ce sens que le coronavirus est à la fois le fruit de nos peurs et leur expression. Nos peurs sont enfin justifiées et nous avons bien raison d’avoir peur, il faut avoir peur, cela serait irresponsable de ne pas avoir peur !
La peur provoque une libération des hormones du stress, puis un effondrement des défenses immunitaires, ce qui nous fragilise face aux infections… la boucle est bouclée en un cercle vicieux mortifère !
La peur est mauvaise conseillère
C’est dans ce contexte de peur que les responsables politiques et sanitaires prennent parfois des décisions irrationnelles dictées par les émotions. Les media, dont c’est le métier de jouer avec nos peurs, soufflent sur les braises pour attiser la peur qui se répand plus vite que le coronavirus. La photo qui illustre cette chronique nous montre la gendarmerie surveillant une plage déserte, symbole de notre psychose…
Réfléchissons un peu ensemble pour faire baisser la pression. Rappelez-vous tout d’abord que 80% des personnes contaminées ont peu de symptômes et guérissent spontanément en quelques jours. Le taux de mortalité est encore incertain, à Wuhan, épicentre de l’épidémie le taux de mortalité fut de 1% et concerna principalement les personnes âgées et les malades. C’est donc eux qu’il faut protéger en priorité.
En Chine, il y eut 80.894 cas recensés et 3237 décès, ce qui représente 0,005% de la population. C’est toujours trop lorsque l’on est concerné, mais ce n’est pas grand-chose si on compare ces chiffres avec une grippe ordinaire qui, en France seule, fait chaque année environ 10.000 morts ou les accidents de la route qui, en 2019, ont tué 2239 personnes.
Continuons à relativiser : chaque année en France 750.000 patients contractent une maladie infectieuse à l’hôpital dont plusieurs milliers en meurent. Malgré cela on se précipite à l’hôpital au moindre bobo.
Enfin, il faut le dire et l’accepter, plus de 600.000 personnes meurent chaque année en France dont environ 12.000, à la suite d’une maladie infectieuse. Oui, en effet, nous sommes mortels, et c’est sans doute cette vérité désagréable que nous rappelle le coronavirus.
Il n’est pas moins vrai qu’il faut se protéger et absolument refuser les rencontres non indispensables, y compris avec les membres de sa famille. Certaines mesures actuelles peuvent paraitre excessives, mais elles auront au moins le mérite d’être efficaces et de freiner l’afflux massif à l’hôpital.
Le temps perdu ne se rattrape jamais
La première chose qu’il eut fallu faire, tout de suite, c’était de fermer les frontières et ensuite de gérer ses problèmes en interne, sans nouvelle arrivée de l’extérieur. La Chine a su isoler une province pour juguler l’épidémie, l’Europe a été incapable de faire la même chose, immédiatement, avec sa province Italienne.
Les décisions furent beaucoup trop tardives et il fallut prendre des mesures de grande ampleur alors qu’il était si facile de prendre des mesures simples, il y a deux mois, alors que le monde entier connaissait la situation en Chine !
On a le sentiment que presque toutes les décisions qui ont été prises, le furent sous la pression de la peur et contre le bon sens. Sans parler du manque de masques de protection que les autorités sanitaires ont été incapables d’anticiper alors que c’est la troisième épidémie par un coronavirus en quelques années… et il y en aura d’autres…
Nos dirigeants peuvent méditer cette phrase du général Mac Arthur : « Les batailles perdues se résument à deux mots : trop tard ».
Il nous faut enrayer le processus morbide qui nourrit nos peurs. L’action constitue le meilleur remède contre la peur. La protection constitue la méthode la plus efficace contre les virus. N’écoutez les informations qu’une seule fois par jour. Pour le reste, il faut faire confiance au destin…
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Restez à l’écoute… et portez-vous bien!
Merci, Yves pour ces sages conseils. Je suis scrupuleusement tes recommandations en matière de prévention! Portez- vous bien!
Merci Catherine. prends bien soin de toi!
Par les temps qui courent on ne s’est jamais senti autant responsable de sa santé.
Merci Yves, je vous adresse mon affectueuse amitié à tous les 2 et vous embrasse ( virtuellement !) Sursum corda !
Françoise
Ponroy
Bonjour,
https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/coronavirus-une-etrange-pneumonie-circulait-deja-en-italie-en-novembre-6791626
Ce lien rejoint ce que nous révèle Mr Yves Rasir