La démographie détermine le destin des peuples. Il suffit de compter les décès et les naissances pour connaitre les défis de demain. Le manque de naissance est-il plus à craindre que les morts du covid ?
Depuis des mois, les media et les gouvernants affolent les populations en brandissant des chiffres de mortalité qui seraient cataclysmiques. En fait, selon les chiffres officiels, il y aurait eu 2,8 millions de morts du covid-19 dans le monde, à la date du 1er Avril 2021. Ceci représente, rapporté à la population mondiale, un taux de mortalité de 0,035% depuis le début de la pandémie ! Est-ce que cela valait la peine de mettre par terre l’économie mondiale et de créer la misère ?
Évolution de la mortalité
Dans les pays occidentaux, dont la population a énormément vieilli la mortalité augmente mécaniquement. Les plus de 60 ans représentent 27% de la population contre seulement 20% en l’an 2000.
Inexorablement donc, le nombre de décès augmente régulièrement depuis 2005. En effet, les baby-boomers de l’après-guerre arrivent à l’âge fatidique ! Pour mesurer l’effet covid, il convient donc de tenir compte de cette augmentation structurelle. Il y eut en France 612.000 décès en 2019 et 46.000 de plus en 2020. On peut imputer le tiers à l’augmentation normale du nombre de décès et le reste, soit 30.600 morts dus à l’effet covid.
Ces chiffres sont assez proches de ceux avancés par l’Institut d’Études démographiques qui avance le nombre de 42.000 décès dû au covid. Il faut ajouter que la moyenne d’âge des décès du covid est proche de l’âge moyen de la mortalité ordinaire. La réalité est donc à des années-lumière du tableau apocalyptique brossé par les media qui aiment la surenchère dans le sang et les larmes !
Finalement, la grande majorité des vieux est toujours là et a bon pied et bon œil. Nous en sommes tous très heureux, mais elle ne demandait pas que l’on crée des catastrophes sociales et humaines de grande ampleur, pour épargner quelques vies qui avaient déjà bien vécues !
Le Baby-flop
Les mesures prises par les autorités sanitaires et les gouvernements, tétanisés eux-mêmes par la peur généralisée qu’ils avaient engendrée, vont générer des effets délétères considérables dont on ne mesure pas encore l’ampleur.
On aurait pu penser qu’à la faveur de l’intimité à laquelle les couples ont été soumis durant le confinement, en 2020, nous allions assister à un sursaut bienvenu de la natalité. La réalité est tout autre car, sans perspective d’avenir, et soumis au matraquage quotidien des autorités de santé qui n’ont fait que semer la terreur sans apporter de solutions crédibles, les couples ont reporté à plus tard leurs projets d’enfants !
Nous savons tous que le taux de natalité baisse régulièrement en Europe depuis des années. L’indice de fécondité moyen sur le vieux continent est de 1,6 enfant par femme, alors que le seuil qui assure le renouvellement des générations se situe à 2,1. Dans certains pays du sud, les chiffres sont encore plus alarmants avec 1,29 pour l’Italie et 1,26 pour l’Espagne ! Il faut noter que dans les années 60 le taux de fécondité était proche de 3 enfants par femme en France !
Pour aggraver le phénomène, l’âge moyen auquel les femmes ont leur premier enfant est passé de 24 ans, dans les années 60, à près de 29 ans aujourd’hui ! sans compter la nouvelle mode qui se dessine, et qui ne tardera pas à devenir l’usage, consistant à faire porter son enfant unique par une mère porteuse dans un pays du tiers monde car de nombreuses jeunes femmes occidentales, portées par l’idéologie féministe, répugnent à porter un enfant !
Mais, suite au covid, les statistiques commencent à livrer une kyrielle de chiffres encore plus inquiétants en ce qui concerne la natalité. Sur le mois de décembre 2020 la natalité moyenne a baissé de 8,3% en Europe. Au lieu du baby-boom attendu, c’est à un véritable baby crash auquel nous assistons, comme en Espagne qui a enregistré une baisse de plus de 20% en décembre et en janvier derniers8 Ce sont les chiffres les plus bas depuis 1941.
Les mois qui viennent ne s’annoncent pas meilleures, avec un record de -23,3% à Taiwan. Actuellement la France se trouve au milieu du tableau avec un déficit des naissances de 13,5%. Comme on pouvait s’y attendre, ce sont les pays du nord de l’Europe, qui ont mieux gérer l’épidémie, et qui ont pu garder une natalité assez stable comme les Pays-Bas et la Finlande.
La cassure fatale
La pandémie constitue une terrible épreuve de vérité, une sorte de crash-test auquel chaque pays aura été soumis. A la sortie, les cartes seront redistribuées et les meilleurs remporteront la mise.
D’ores et déjà, les pays du sud apparaissent comme les grands perdants sur les trois tableaux du nombre de décès, du déficit de naissances et des dégâts économiques. L’Espagne, l’Italie et la Grèce vont ressortir essorés, exsangues et affaiblis.
Les décisions prises sous la pression des autorités sanitaires vont accélérer un déclin déjà bien enclenché. Pour retarder le décès de quelques milliers de vieillards, ils auront réussi ce tour de force de sacrifier deux générations, celle des jeunes en âge de travailler et celle à venir qui sera amputée de millions de naissances qui n’auront pas lieu !
Cette cassure démographique, dans des pays déjà affaiblis par un déficit des naissances endémique, est infiniment plus grave que les effets délétères du covid !
De nombreux pays développés sont arrivés à un tournant historique, incapables d’assurer le renouvellement de leur population, ils devront avoir recours à une immigration massive pour survivre, c’est-à-dire pour gérer leurs vieillards et assurer au pays un minimum de revenus. Seule une immigration contenue, et choisie, permettra d’éviter le déclin total.
L’hécatombe ne se situe pas là où les media voudraient nous faire croire ! Avant le covid il y avait environ 5 millions de naissances dans l’Union Européenne chaque année. Ce chiffre pourrait être amputé d’au moins 500.000 naissances en 2021, ce qui correspond environ au nombre de décès imputés au covid, à tort ou à raison…
Une autre erreur fondamentale des professionnels de santé fut de croire que la santé ne concerne que le corps, en oubliant que la santé est un domaine beaucoup plus vaste et inclut la santé psychique, l’amour, la joie de vivre, le partage, la vie sociale, la vie de l’âme et mille petits riens qui font de nous des humains et nous permettent de faire des projets et de se projeter vers l’avenir. Le corps n’est finalement qu’une enveloppe, l’essentiel se situe à un autre niveau.
La démographie décide du destin des peuples. Un peuple sans enfant est également sans avenir. Maitriser sa démographie, dans un sens comme dans l’autre, devrait constituer la première tâche d’un gouvernement responsable.
Privilégier les vieux, au détriment des jeunes, constitue une faute grave dont les gouvernements et les citoyens co-responsables porteront la responsabilité devant l’histoire !
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Tu as bien raison d’insister sur ce plan de la natalité dont nous ne sommes pas assez conscients…Nous ne reviendrons jamais dans le monde que nous connaissons… Françoise