875 – DÉLITEMENT ?

C’est la grande question du moment. La société française est-elle en déclin, en voie de fracturation et de paupérisation, c’est-à-dite en état de délitement ?

Ces questions, soulevées par la droite, agitent les milieux politiques et médiatiques, tandis-que la gauche et le gouvernement s’échinent à nous démontrer que tout va bien et qu’il est inconvenant de se poser la question.

« Valeurs Actuelles »

Tout est parti d’une tribune parue dans le journal de droite, “Valeurs Actuelles“, dans laquelle une brochette de généraux à la retraite alerte les lecteurs sur les risques qui planeraient au-dessus de la société française.

Ils parlent d’un « mal-être », d’une « haine entre les communautés ». Puis, ils enchainent et prononcent le mot qui souleva les passions : « délitement », le mot qui fait mal ! Fait-il d’autant plus mal qu’il fait écho à ce que ressentent intuitivement de nombreux citoyens ?

Puis, le texte se fait plus précis et frappe fort : « Délitement qui, avec l’islamisme et les hordes de banlieue, entraine le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transformer en territoires soumis à des dogmes contraire à notre constitution. Délitement, car le pouvoir utilise les forces de l’ordre comme agents supplétifs et boucs émissaires face à des Français en gilets jaunes exprimant leur désespoir ».

C’est un constat que personne n’a vraiment contesté tant il résume assez bien une situation sociale hors de tout contrôle. Évidemment, il n’y a pas besoin d’être un devin pour imaginer où peut conduire une telle situation. Les anciens militaires, signataires de cette tribune, l’imaginent trop bien et envisagent que « demain la guerre civile mettra un terme à ce chaos croissant ».

« Par contre, si rien n’est entrepris, le laxisme continuera à se répandre inexorablement dans la société, provoquant au final une explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles ».

Ce spectre de l’intervention de l’armée, pour mater une guerre civile, constitue davantage une prédiction qu’une menace. C’est le scénario habituel face au désordre, les citoyens finissent par souhaiter l’intervention de l’armée pour mettre fin au chaos

Réaction du gouvernement

Le plus étrange est que le gouvernement français en a fait une affaire d’État, comme si les généraux n’avaient pas perdu la main et savaient encore viser juste, en plein dans le mille. Autant dire que le Gouvernement a perdu une bonne occasion de se taire et aurait mieux fait de laisser passer un boulet que personne n’aurait remarqué !

La Ministre de la défense a sans doute fait la remarque la plus stupide en déclarant : « Les armées ne sont pas là pour faire campagne mais pour défendre la France ». Mais, ce n’est pas l’armée qui a parlé, ce sont des citoyens, anciens militaires certes, mais qui tant que la France est toujours une démocratie, peuvent encore s’exprimer librement. D’autant que les auteurs de la tribune en question entendent précisément « défendre la France » en prenant la parole.

On peut douter de la liberté d’expression lorsque le Premier Ministre, en plein délire, demande des sanctions à l’encontre des auteurs de cette tribune qui est devenue une bombe médiatique suite aux outrances du gouvernement.

La dérive

Car enfin, quel observateur de la société française ne voit pas la rapide dérive le long de la pente de la facilité, du laisser-faire, du laxisme généralisé ? Que ce soit à l’école, dans la rue, ou dans les banlieues, l’insécurité grimpe. Les attentats se multiplient, les mœurs se dégradent, l’enseignement fléchit.

A part les media officiels, qui peut sérieusement affirmer le contraire ? Va-t-on nous dire à nouveau que c’est du complotisme que d’affirmer que l’immigration n’est ni contrôlée, ni choisie ? Est-ce aussi du complotisme que te dire que cette immigration islamique non contenue est à l’origine de l’insécurité ?

Ceux qui arrivent sur le sol français, et sont déboutés du droit d’asile, ne sont pas renvoyés chez eux, ils restent en France et disparaissent dans la nature. Ils n’ont pas le droit de travailler ! Que peuvent-ils faire d’autre, pour survivre, que de commettre des méfaits ? Comment peut-on être à ce point idiot pour ne pas comprendre que ces centaines de milliers de jeunes hommes qui errent dans les villes, désœuvrés, sont un terreau pour les djihadistes ?

Depuis 40 ans, les gouvernements successifs et les principaux media ont voulu, contre l’évidence, nier cette réalité ! Ils ont tous beaucoup parlé, fait de grands et beaux discours, mais pas un seul n’a pris la moindre mesure efficace et nécessaire. Ils ont accepté cette dérive qui conduit inévitablement au fameux délitement dont on parle aujourd’hui.

Ils ont fait des lois qu’ils ont empilé les unes sur les autres, comme des collectionneurs. Des lois inefficaces, insuffisantes et surtout jamais appliquées. Les parlementaires sont payés pour faire des lois qui ne servent à rien car elles ne plaisent pas aux juges. Désormais, ce sont les juges qui font la loi alors qu’ils sont là pour seulement l’appliquer.

L’extrême mansuétude de la justice vis-à-vis des meurtriers, des criminels et des malfrats en tout genre fait partie de ce délitement… Il suffit désormais d’être drogué ou ivre pour échapper à la sévérité de la justice !

Le déclin

J’ai souvent dit, ici même, que tout est global et tout est symptôme. Cela signifie que l’effritement et le déclin se remarquent à tous les niveaux de la société française et pas seulement dans l’état des banlieues. Le délitement ne se mesure pas seulement au niveau de l’insécurité ou du nombre d’attentat. C’est un tout.

Il suffit de jeter un œil sur la démographie pour constater que le taux de natalité ne permet plus le renouvellement des générations, ni le paiement des retraites. L’épisode du Covid ne fait qu’accentuer un phénomène déjà bien en place. Vous relirez à ce sujet la chronique récente intitulée L’hécatombe ?

La mondialisation à marche forcée a été voulue par une élite académique et politique hors-sol, déconnectée des réalités économiques, et suivant aveuglément une idéologie libérale tous azimuts, sans prendre le temps d’en mesurer les effets concrets sur le terrain. Toutes les idéologies, quelles qu’elles soient, sont aveugles et totalitaires !

Le résultat fut catastrophique. La France s’est désindustrialisée et n’a conservé que des emplois de services mal rémunérés. Les usines ont été remplacées par des entrepôts remplis de produits importés et ne faisant travailler que des manutentionnaires. Les savoirs faire se sont perdus et les élites surdiplômées sont parties à l’étranger pour exercer leurs talents. 

Les citoyens sont aussi responsables de ce délitement. Ils ont fait régulièrement obstacle à toutes les réformes pour améliorer la compétitivité et l’organisation du travail. Les Français sont ceux qui, en Europe et probablement dans le monde, travaillent le moins longtemps dans une journée et dans une année. En outre, ils se payent le luxe de vouloir continuer de partir à la retraite avant tous les autres et refusent obstinément, et sans doute de façon suicidaire, toute réforme du régime des retraites.

A cela, il faut ajouter un État pléthorique et tentaculaire, une administration assez inefficace, comme vient de le démontrer à la face du monde la gestion déplorable de l’épidémie. Tout cela coûte cher, très cher, ce qui fait que la France demeure, contre vents et marées, la championne du monde des prélèvements obligatoires ! 

Le délitement de la société française se voit à l’œil nu ! Il n’est pas besoin d’être un expert, d’être sorti de l’ENA ou d’être un général en retraite. Il suffit d’avoir un peu vécu… Je situe le début du déclin vers les années 80 lorsque les Français ont emprunté la voie de la facilité et se sont mis en roue-libre sur la pente fatale qui mène au délitement. Nous y sommes finalement arrivés. Chacun ne récolte que ce qu’il a semé !

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Un commentaire

  1. Merci pour ton commentaire, Yves. Lorsqu’on estime que sa patrie est en danger n’a-t-on pas le devoir d’exprimer ses craintes et de demander un sursaut du pouvoir ?

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