Nombreux sont ceux qui sont inquiets pour l’avenir de notre civilisation occidentale ! Sont-ils lucides ou bien sont-ils des angoissés chroniques ? Ce déclin supposé est-il provisoire, dans l’attente d’un sursaut salvateur ?
Nous n’aimons pas les prophètes qui annoncent les mauvaises nouvelles, nous ne voulons pas les entendre et les traitons de fous. Il se peut que nous ayons raison, car nous sommes individuellement démunis pour lutter seul contre ce lent déclin. Il n’est pas perceptible par les plus jeunes, surtout ceux qui sont nés avec ce siècle, et il faut avoir vécu pour voir et ressentir cette dérive qui concerne de nombreux aspects de notre société.
Les conflits de génération ont existé de tout temps et sous toutes les latitudes, mais ce dont je veux parler est d’une autre nature, il s’agit d’un conflit de civilisation. Il n’est pas besoin de jouer les Cassandre pour « sentir » cette vulnérabilité et ce doute qui diffusent à travers tous les niveaux de la société.
En effet, nous sommes nombreux à être imprégnés d’une intuition inquiétante, une sorte de précognition que nous ne savons pas toujours rationaliser et objectiver. Ainsi, de très nombreux parents pensent que leurs enfants vivront moins bien qu’eux, dans un monde plus difficile et plus menaçant.
Il faut dire que l’Occident a vécu la plus longue période de son histoire, sans guerre ni épidémie meurtrière, accompagnée d’un développement économique, d’une création de richesse et d’une amélioration des conditions sanitaires exceptionnels ! Faisons ensemble un tour d’horizon des symptômes majeurs et des signes annonciateurs qui pourraient remettre en question cet âge d’or, en commençant par les plus préoccupants…
Une démographie anémique
La jeunesse, c’est le futur d’une nation, c’est son énergie potentielle, celle qui lui permettra de se perpétuer. Faire des enfants, c’est croire en l’avenir et le préparer. Celui qui ne sème pas de graines dans son champ n’aura pas de récolte et pas de quoi survivre.
Le fait que nos sociétés modernes contemporaines ne font plus assez d’enfants pour se perpétuer est à la fois le symptôme d’un malaise profond et la cause la plus préoccupante qui hypothèque l’avenir.
On peut disserter sans fin sur les causes de ce déclin des natalités, qui correspond sans doute à un repli sur soi et à l’individualisme caractéristique de nos sociétés contemporaines, mais surtout, il est le signe d’un certain pessimisme, d’un manque d’énergie vitale, d’un renoncement à se projeter vers un avenir ressenti comme plein de dangers…
L’épisode du covid que nous vivons a gravement accentué ce déclin, comme s’il objectivait une peur latente et intuitive dont je parlais plus haut. Il semble que le phénomène puisse même s’aggraver très vite, car les jeunes de 20 ans semblent de moins en moins nombreux à s’envisager comme futurs parents !
Une explosion des dépenses de santé
Le manque de naissances induit parallèlement un vieillissement de la population, c’est-à-dire un moindre dynamisme, plus de frilosité et de peur.
Ce phénomène est accompagné de plus de maladies et, surtout, de plus de craintes d’être malade. Mais au-delà de la maladie, la peur de la maladie semble étreindre les sociétés modernes contemporaines qui se livrent à un dépistage systématique et tous azimuts. Être en bonne santé devient anachronique et chacun rivalise en check-up permanents, en analyses, radiographies, scanners et IRM…
Chacun court de spécialistes en spécialistes pour tenter de débusquer le mal, tout cela aux frais d’une société irresponsable et anonyme qui ne tardera pas à s’effondrer sous le fardeau.
Cette peur pathologique de la maladie, et donc de la mort, est arrivée à son zénith avec l’épidémie du covid qui donne lieu à une surenchère de précautions diverses et variées ainsi qu’à une panique généralisée qui frise l’hystérie collective.
C’est ainsi que l’augmentation vertigineuse des dépenses de santé apparait comme un des symptômes majeurs d’une société malade qui a peur de la vie et de l’avenir. Les jeunes retraités, et souvent ceux qui sont encore dans la force de l’âge, ont une mentalité de vieillards recroquevillés sur leurs bobos et leur mal-être !
Des structures labiles
Fondamentalement, la vie d’une cellule, d’un organe, d’un être vivant, d’un humain, d’une famille, d’un groupe ou d’une nation est basée sur des structures qui ont besoin d’être protégées, défendues et restaurées en permanence.
En un sens, la vie est une lutte contre le délitement des structures. Au contraire, la mort correspond à la destruction de la structure. Une cellule qui vieillit est une cellule qui se déstructure, qui devient un magma informe et dont le métabolisme a perdu ses règles de fonctionnement. La lyse de la cellule correspond à la mort et, par analogie, on peut dire qu’une société qui se déstructure est une société malade.
Comment une société se déstructure-t-elle ? En perdant ses valeurs, ses points de repères, ses tabous, sa culture, ses croyances, etc… La structure de nos sociétés occidentales était traditionnellement basée sur la famille, sur la nation et sur la religion chrétienne.
Chez les humains, depuis l’aube des temps, le couple était un pilier indispensable pour assurer la survie des enfants avec lesquels il formait une famille : sans enfant, la notion de famille s’estompe. La nation rassemble des citoyens et édicte des lois autour de valeurs fondamentales qui permettent la vie en société : à l’ère de la mondialisation, la nation s’estompe au profit d’un universalisme encore vague. Les croyances qui accompagnaient la religion chrétienne ont perdu de leur pertinence dans une société tournée désormais vers la science et la technique : le Dieu des chrétiens est mort en même temps que toutes les valeurs qui l’accompagnaient, nous laissant nus et vulnérables.
Une société désabusée
Notre société occidentale a ainsi perdu l’ensemble de ses repères, il ne lui reste que l’argent et un individualisme étriqué. Elle est devenue vulnérable et doute d’elle-même. Elle est un être malade, une proie facile qui n’a ni la force, ni le désir de lutter.
Pour lutter pour la vie, il faut croire en l’avenir, il faut avoir des valeurs à défendre. Quelles valeurs sommes-nous prêts à défendre ? La démocratie et la liberté ? Peut-être, à condition de ne pas les confondre avec la démagogie et le laxisme…
Au lieu d’être défendues, nos valeurs traditionnelles sont sans cesse combattues de l’intérieur, par ceux-là même qui devraient les défendre. La famille est pourfendue par les mouvements LGBT+ pour lesquels elle est devenue un carcan inutile. La nation, ses racines, son histoire et sa culture, sont combattues avec acharnement par la génération nouvelle de la cancel culture qui renie le passé de ses ancêtres. Ils semblent tous avoir perdu le simple bon sens, dans une sorte de folie collective.
Une civilisation qui n’a plus rien à défendre et qui se renie elle-même inspire plus la pitié que l’envie. La civilisation occidentale, qui illumina le monde pendant trois millénaires, et qui fut à l’origine de presque toutes les grandes inventions de ces deux derniers siècles, n’est plus un modèle d’identification. C’est la raison pour laquelle les populations récemment immigrées ne veulent pas nous ressembler et refusent de s’assimiler.
Malgré cela, notre civilisation n’est même plus capable de contrôler la masse immense des migrants qui viennent, non pas pour adopter ses lois et coutumes, mais pour imposer les leurs. A leurs yeux notre civilisation est décadente. Qui, aujourd’hui en Occident, a des arguments pour le contester ?
Un renouveau est-il possible ?
Les jeunes générations ne semblent pas percevoir le danger car pour eux, les nouvelles normes sont, par définition, « normales ». La majorité d’entre eux s’accommode de l’individualisme ambiant et l’essentiel réside dans la jouissance de l’instant présent…
Seuls les ainés sont effrayés et impuissants devant la dérive qu’ils observent. Ceux qui voudraient s’opposer, et qui sont les plus conscients du danger du déclin et de la décadence, sont l’objet d’attaques médiatiques incessantes et on ne les laisse pas s’exprimer. Tout se passe comme si notre civilisation s’autodétruisait. En biologie, ce phénomène est dénommé apoptose, c’est-à-dire le suicide programmé des cellules vieillies ou cancéreuses.
Ici ou là, des voix s’élèvent et tentent de s’opposer au délitement général. C’est le cas de la Hongrie qui s’oppose d’une part à l’immigration incontrôlée et, d’autre part, aux lobbies LGBT+ qui tentent d’imposer leur idéologie mortifère. Mais l’Europe décadente est vent debout contre la Hongrie, au nom d’un laisser-faire et d’un laxisme généralisé, qui demeure la seule valeur qu’elle semble prête à défendre !
Les Anglais se sont aussi dotés d’une ministre de l’Intérieur musclée, Priti Patel, une sorte de Dame de fer d’origine Indienne qui entend protéger le sol et la culture britannique avec détermination. Mais elle sera vite taxée de fascisme par les woke et les tenants de la Cancel Culture qui ont une notion très élastique de la signification du mot démocratie.
De son côté, le gouvernement Polonais tente de préserver les valeurs traditionnelles de la Pologne, sous les sarcasmes d’une Europe occidentale qui se prétend libérale et surtout libérée de tout ce qui représente son passé…
En France, ceux qui s’alarment et proposent un sursaut, sont ostracisés, vilipendés, censurés, et passés au broyeur d’une machine médiatique aux mains d’une poignée d’activistes de la nouvelle idéologie postmoderne qui prône officiellement l’effondrement…
Sans passé, la civilisation occidentale a-t-elle encore un avenir ? Combien de temps peut-elle encore tenir ? Elle tiendra debout tant qu’elle sera riche. Mais le moindre revers économique ou sanitaire peut mettre à bas sa démocratie, c’est-à-dire la seule valeur qu’il lui reste à défendre avant la chute… Sauf si la cancel culture, à l’idéologie totalitaire, s’en charge avant !