La diversité des peuples fait la richesse de l’humanité. Chaque peuple a des valeurs à défendre qui constituent le socle vital des diverses civilisations. Il faut craindre une homogénéisation mortifère.
On peut définir chaque peuple avec trois critères essentiels qui ont traversé l’Histoire : une ethnie, une culture et un territoire. Peut-on imaginer que, sous l’effet d’un brassage permanent et profond, les peuples perdent leur identité propre et se fondent dans un métissage global ?
Le nouvel universalisme
Jadis l’universalisme était vu dans la diversité et signifiait que chaque humain avait la même valeur et méritait le même respect, quelles que soient sa race et ses croyances. Aujourd’hui, le nouvel universalisme prône un individu standard et interchangeable, tel un objet manufacturé !
Cet universalisme œcuménique est souhaité par certains qui rêvent d’une humanité homogène, apaisée, uniculturelle et sans frontière, soumise à un gouvernement mondial. Avec les mélanges planétaires entre les peuples auxquels nous assistons, il est certain que certaines différences s’estompent. Les moyens de communication physiques et virtuels sont mondialisés et, en conséquence, il s’instaure une civilisation contemporaine que l’on pourrait qualifier d’internationaliste. Il existe déjà une tenue vestimentaire moderne et internationale, à la fois témoin et symbole de l’homogénéisation en cours.
Les jeunes diplômés sont devenus interchangeables, quelles que soient leurs origines, et peuvent aussi bien s’installer avec armes et bagages, à San Francisco, à Bangalore, à Shanghai, qu’à Romorantin ou Mar del Plata, pour y travailler dans des entreprises mondialisées, en parlant Anglais.
Dans ce contexte, la tendance globale va, à très vive allure, vers une homogénéisation complète de l’humanité, comme le rêvent les nouveaux universalistes qui imaginent ainsi éradiquer les guerres et arriver à la fin de l’Histoire. Mais, ce beau projet est-il souhaitable, voire même possible ou au contraire, faut-il le craindre ?
Cellules indifférenciées et société homogène
Nul ne peut contester que les différences culturelles entre les peuples font partie des trésors de l’humanité qu’il est important de préserver, non pas comme de simples traits folkloriques, mais comme de véritables richesses, sources d’inventivité dans le domaine des arts et de la technique. Il n’est pas exagéré de dire que chaque peuple enseigne aux autres peuples. C’est ainsi que les pays occidentaux, qui se sont techniquement développés avant les autres, ont beaucoup apporté aux autres peuples moins avancés du point de vue technologique. De la même façon, ceux que l’on dénomme les « peuples premiers », sont par exemple des sources immenses de connaissances et de sagesse que nous avons oubliées et dont nous pouvons nous inspirer.
Toute société est basée sur la complémentarité des compétences, des goûts et des savoirs. Nous n’imaginons pas une société dans laquelle chacun penserait la même chose et aurait les mêmes talents. Pas une seule entreprise ne peut fonctionner sans la diversité des compétences et c’est précisément cette diversité qui fait la spécificité humaine. C’est seulement dans le monde animal que les tâches sont standardisées et fixes.
Par analogie, notre organisme est aussi constitué de divers organes aux fonctions spécifiques et de cellules spécialisées. C’est cette diversité qui permet le fonctionnement des innombrables fonctions physiologiques. L’indifférenciation intervient progressivement, après la mort, dans une lyse généralisée. De même, le cancer se caractérise par la formation d’une quantité innombrable de cellules identiques, indifférenciées et parasites, qui envahissent l’organisme et le tuent…
La vie repose sur la différence et la spécificité, les cellules fonctionnent grâce à des différences de potentiel et des gradients de concentration qui régulent des flux. Autrement dit, l’indifférenciation est synonyme d’arrêt de l’activité et aboutit à la mort. Symboliquement, une humanité homogène, métissée aux niveaux physiologiques, culturels et géographiques, est peut-être inéluctable, mais sans doute mortifère…
Le choc des civilisations
S’il est vrai que les peuples se font livrés au cours des siècles à des guerres meurtrières et à des massacres horribles, on peut néanmoins se demander si les différences qui les caractérisaient n’étaient pas un moteur qui stimulait à la fois la créativité et la cohérence du groupe. Les peuples, comme les individus, ont besoin d’émulation pour avancer et de dangers pour se souder !
Le nouvel universalisme est sans doute une utopie et, s’il se réalisait, il serait probablement porteur du poison mortel de l’indifférenciation, menant à l’immobilisme et à la stagnation. Quoiqu’il en soit, nous sommes encore très loin d’une société mondialisée et homogène, cette idéologie étant exclusivement occidentale. Ni les peuples asiatiques, et en particulier la Chine, ni les peuples musulmans, ne partagent cette utopie… Nous sommes donc aujourd’hui encore, et sans doute pour longtemps, dans l’ère de la concurrence entre les peuples.
Cette idéologie occidentale qui rêve d’une société mondialisée, homogène et sans frontière, nous rend extrêmement vulnérables face à d’autres civilisations qui ont conservé leurs désirs d’hégémonie. Nous en faisons actuellement cruellement l’expérience dans trois domaines vitaux pour notre survie :
- Tout d’abord cette utopie du nouvel universalisme est un obstacle à notre propre cohésion. Nous voyons bien que cette idéologie, qui prône l’effacement des frontières, inhibe la construction européenne, incapable même de fixer ou de défendre ses propres frontières. Nous avons perdu le sentiment fondamental d’appartenir à une civilisation qui mérite d’être défendue et nous avons même renoncé à faire référence à nos racines chrétiennes qui ont nourri nos peuples pendant des siècles. Dans ce contexte, l’Europe ne peut que se déliter…
- Ensuite, nous avons perdu une grande partie de notre savoir-faire technologique et, au nom de l’universalisme, nous avons été d’une très grande naïveté vis-à-vis de la Chine à laquelle nous avons confié aveuglément la fabrication de tout ce qui nous est essentiel. Nous sommes devenus technologiquement dépendants des usines implantées en Chine. Par ailleurs, l’Europe est incapable de concurrencer les États-Unis qui demeurent hégémoniques dans le domaine des nouvelles technologies.
- Enfin, l’aveuglement de l’Europe est particulièrement inquiétant dans le domaine de l’immigration dont elle semble incapable de discerner les dangers pour sa propre survie. Cette immigration, principalement musulmane, est porteuse d’un autre projet civilisationnel que notre ingénue universalisme. La mouvance musulmane a un désir de revanche après des décennies d’humiliation et demeure fondamentalement hégémonique, c’est-à-dire qu’elle désire s’étendre jusqu’à dominer l’Europe. Cette dernière ne se protège donc pas car elle est aveugle et ne discerne pas qu’il s’agit d’un choc de civilisation. Chacun en vient à se sentir étranger dans son propre pays !
La Reconquête
Nous pouvons nous résigner, à l’image des principales élites politiques européennes et des principaux media, totalement inconscients des enjeux, qui demeurent dans le rêve éthéré du nouvel universalisme.
Nous pouvons céder sous les coups de boutoir de l’entreprise de déconstruction et de démolition que mènent les idéologies woke, de la cancel culture, du néo féminisme et LGBT afin de mettre à terre la civilisation occidentale.
Nous pouvons supprimer nos frontières et laisser nos pays ouverts à tous les vents, envahis par toute la misère de monde et soumis aux influences culturelles et religieuses des civilisations concurrentes.
Ou bien, on peut décider de résister et de partir à la reconquête de nos valeurs fondatrices afin de se reconnecter à l’âme des peuples européens. Le temps presse et nous sommes à la croisée des chemins. Nous devons choisir entre le renoncement précédant la disparition et la reconquête annonciatrice du renouveau de notre civilisation.
La prochaine élection pour la présidence de la République, en France, est l’occasion de faire le tri des multiples candidats et sélectionner ceux qui plaident pour la reconquête. Le camp du renoncement est le mieux garni, il est habitué aux promesses sans suite. Ceux qui prônent la reconquête doivent s’engager à gouverner par référendums afin que nous ayons l’assurance que les paroles seront suivies d’effets.
La soumission précède toujours le déclin et la décadence des civilisations. Seule la résistance peut redonner de l’espoir afin de partir à la reconquête de notre destin et assurer un avenir qui nous appartienne.