950 – PASSONS AUX CHOSES SERIEUSES !

De quoi voulez-vous que je vous parle ? Êtes-vous fatigués avec la géopolitique et l’économie ? J’ai besoin de vos commentaires pour savoir dans quelle direction je peux continuer à explorer notre futur commun

Quand j’ai commencé à publier chronique-libre, je prétendais pouvoir aborder tous les sujets qui nous concerne, en tant qu’humain, au niveau individuel et au niveau collectif. A raison d’une chronique par semaine, je m’étais fixé le but de publier 1000 chroniques et d’arrêter, après avoir dit tout ce que j’avais à dire… Nous voici, avec la chronique 950, dans la dernière ligne droite !

Je ressens aujourd’hui le besoin de faire le point et pour cela j’ai besoin de vos avis et commentaires. Je dois dire que je suis parfois frustré d’avoir peu de retour de votre part. Je sais que je ne véhicule pas des idées consensuelles partagées par une très large majorité de concitoyens. Mais je sais aussi qu’il existe un noyau de personnes qui pensent autrement et qui regardent le monde avec d’autres yeux, disons avec probablement un plus haut niveau de conscience…

J’ai la chance d’avoir longtemps vécu ce qui me permet d’avoir été le témoin d’une longue période de temps et d’avoir pu observer la lente et inexorable dérive de notre civilisation. Dans plusieurs chroniques récentes, j’ai décrit de nombreux aspects inquiétants de notre monde occidental dont on voit qu’il va s’effondrer sur lui-même. Certains peuvent penser que je suis pessimiste, d’autres que je suis simplement un observateur lucide.

Pour des raisons que j’ignore, j’ai toujours été passionné par l’anticipation afin de discerner les contours de notre futur à travers le brouhaha et le bruit de fond du présent. J’aime observer les changements de mentalité qui conduisent inexorablement vers un autre monde, pour le meilleur et pour le pire. Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que tout progrès est nécessairement bénéfique.

Après avoir analysé en long, en large, et en travers, les mouvements profonds qui secouent notre civilisation et après avoir observé son évolution, il est assez facile d’en déduire la direction qu’elle prend. A tort ou à raison, j’en déduis qu’elle coure à sa propre perte. Est-ce grave ? Tout dépend du point de vue sur lequel on se base. Au cours de l’histoire de l’humanité, de nombreuses civilisations se sont effondrées et d’autres se sont développées, mais quoi qu’il en soit la terre continue de tourner, donc rien n’est grave !…

Courte liste des symptômes

Je peux résumer, une dernière fois, les symptômes annonciateurs du déclin qui est à l’œuvre :

  • On peut dire que tout commence au berceau et se construit dans les premières années de la vie, avec une nouvelle idéologie éducative basée sur le laisser-faire généralisé, aussi bien chez les parents qu’à l’école. Depuis une vingtaine d’années déjà, les jeunes ont perdu le goût de l’effort et de la discipline personnelle.
  • La résultante immédiate est la perte du désir de travailler. Pour beaucoup, le travail n’est plus source de développement mais un fléau qu’il vaut mieux éviter. De plus en plus de jeunes ne veulent plus travailler et profitent au maximum des subsides étatiques en alternant chômage et petits boulots.
  • Face à des perspectives de vie aussi désertique, se développe une sorte de déprime rampante qui conduit de trop nombreux jeunes dans l’univers de l’alcool et de la drogue dont la consommation explose. L’enfant-roi devient un adulte déprimé, sans ressort, car il n’a jamais eu de désirs inassouvis. L’ego démesuré, et soudain frustré, n’est plus capable d’assumer les aléas de la vie.
  • Arrivés à l’âge adulte, de nombreux couples ont perdu le désir de procréer, c’est-à-dire de se perpétuer. La crise démographique s’est considérablement aggravée depuis l’épisode du covid, au point que le futur n’est pas assuré, et elle résume à elle seule le déclin en cours.
  • L’absence de naissances est compensée par une immigration de masse, anarchique et non contrôlée, de populations porteuses de valeurs et de projets radicalement différents de la culture occidentale.
  • Dans le même temps, se sont développées diverses idéologies mortifères qui sapent les fondements de notre culture avec des mouvements très actifs comme la « cancel culture », les LGBT, les transgenres et les féministes intégristes qui ont réussi à phagocyter les grands moyens de communication.
  • De ce fait, la famille, qui depuis la nuit des temps a toujours constitué le pilier des sociétés humaines, est en train de s’effriter. Ainsi, notre civilisation tremble sur ses bases.
  • Une urbanisation intensive a vu s’entasser des millions de gens dans des univers concentrationnaires et leurs ont fait perdre le contact avec la nature. Cette société hypertechnologique et artificielle a considéré l’environnement comme un réservoir inépuisable de matières premières et comme une poubelle sans fond. Elle a ainsi mis en danger la survie des populations animales et humaines.
  • Cette société malade génère naturellement des individus malades. La peur de la maladie est au centre de la vie d’un nombre considérable de personnes hypochondriaques qui trainent leur déprime d’un spécialiste à l’autre et d’un check-up à l’autre. Les dépenses de santé ont atteint un tel niveau qu’elles mettent en danger la prospérité de nos sociétés sans jamais parvenir à guérir. Pour la médecine l’homme n’est qu’une machine biologique sans autre prétention.
  • Une élite intellectuelle, urbanisée et coupée de la nature, envisage le transhumanisme, c’est-à-dire l’homme au-delà de l’humain, l’homme augmentée, l’homme-machine.
  • Pour gouverner cette société immature il convient de la flatter, de continuer à lui faciliter la vie, de l’assister sans lui demander d’efforts, de la subventionner massivement jusqu’à mettre en danger l’équilibre des finances publiques et de risquer la ruine. Cette politique qui pratique une démagogie tous azimuts rend les sujets dociles et immatures.
  • C’est ainsi que le mensonge d’État s’est installé comme méthode de gouvernement pour éviter que le peuple se rebiffe. Nous avons pu constater combien, dans une société anesthésiée, étaient efficaces le mensonge et la censure organisés, à propos du covid et de son traitement puis maintenant à propos de la guerre en Ukraine. Plus que jamais, dans l’histoire de l’humanité, les sociétés sont désormais dominées par une communication de masse planétaire et univoque. Il n’y a plus de place pour la réflexion et pour des points de vue divergents. L’information est désormais totalitaire, entre les mains d’un petit groupe qui prétend gouverner le monde.
  • L’Europe est restée muette lorsque les Américains ont saboté les pipe-line qui nous approvisionne en gaz naturel vital pour notre économie. Nous assistons ainsi en live au suicide économique de l’Europe avec la participation active de nos gouvernements devenus vassaux des Etats-Unis. l’Union européenne est proche de l’éclatement !
  • Le peuple anesthésié demeure dans sa léthargie et ne réagit pas. Ceci prouve combien notre société est amorphe et résignée.
  • Un malheur n’arrivant jamais seul, l’Occident s’est mis dans la tête de construire un monde unipolaire qui serait dominé et administré par les USA. L’Amérique est aujourd’hui dirigée par le président le plus dangereux de son histoire, pire peut-être que George W. Bush, ce qui n’est pas peu dire ! Une nouvelle idéologie est à l’œuvre, parfaitement décryptée par Alex Jones dans son livre fameux « The great reset : the war for the world» qui prévoit une transformation globale et totale de notre monde.
  • N’’en doutez pas, la guerre en Ukraine, attisée par les USA, fait partie de cette « guerre pour le monde ». Je ne pourrais sans doute pas m’empêcher prochainement de revenir sur ce thème fondamental dont notre futur dépend. Au préalable je dois lire « The great awakening vs the great reset” d’Alexander Dugin qui nous demande rien de moins que de nous réveiller !

Et maintenant que faire ?

Je suis conscient que cet inventaire à la Prévert a quelque chose de déprimant car, au niveau individuel, nous avons très peu de moyens d’agir, hormis aider les autres à prendre conscience des dangers pour éventuellement modifier l’orientation de notre vie personnelle.

Comme l’écrivait Marc-Aurèle, l’empereur philosophe, dans sa célèbre formule pleine de sagesse : « Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre

Maintenant, donc, que nous avons établi le diagnostic de notre société malade, nous devons probablement accepter qu’il existe des mouvements de l’histoire qui se mettent en marche de façon inexorable et que nous ne pouvons pas arrêter car ils sont « dans l’air du temps ».

Dans ces conditions, il est probablement temps de réorienter mes chroniques vers des sujets à notre portée et sur lesquels nous pouvons agir. Il est possible d’envisager des vies en dehors des idéologies contemporaines dominantes qui ne nous conviennent pas.

Je pense que l’humanité a toujours eu besoin de pionniers qui défrichent des voies nouvelles et montrent le chemin, qui n’est pas toujours le plus aisé… Il se peut que les pionniers d’aujourd’hui seront, demain ou plus tard, rejoints par la majorité…

Je suis de plus en plus persuadé que les grandes villes sont devenues mortifères et qu’il est temps de les quitter pour une vie plus harmonieuse et plus humaine, plus proche de la nature et plus consciente de notre responsabilité individuelle.

Il me reste d’avoir la sagesse de retomber sur terre en abandonnant un peu la géopolitique qui m’a tant passionné et m’a autant frustré ! Il y a tant à faire au niveau des petits groupes humains, au niveau de l’écologie, de la santé physique et psychique, de notre relation avec la nature, etc… Nous avons du pain sur la planche, pour nous occuper enfin des choses sérieuses et cultiver son jardin suivant les conseils de Voltaire…

P.S. Je vous remercie à l’avance de vos critiques et de vos commentaires sur chronique-libre…

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4 commentaires

  1. Bonjour Monsieur Ponroy et merci pour vos chroniques avec lesquelles je ne suis pas toujours d’accord mais qui reflète bien ce qu’une génération en réflexion peut penser. Je pense, par contre, comme vous que notre société est dans sa phase de déclin, mais si nos enfants ne veulent plus travailler comme on le leur propose, ne veulent plus faire d’enfants….ce n’est pas forcement qu’ils n’ont pas de courage, c’est peut-être autre chose, un peu plus profond ! Cette société devenue hyper capitaliste et sans idéal autre que le bien matériel et l’acquisition, ne leur convient plus… que les perspectives de sur population dans la consommation à outrance sans humanité ne peut plus être un objectif de vie …
    Quel société nouvelle pouvons nous proposer ? Quels seraient les bases de cette société humaine ? et comment la mettre en application ?
    Bonne poursuite dans vos réflexions… cela m’intéresse !
    Belle journée !

    1. Merci pour votre commentaire fort pertinent et merci d’apprécier mes chroniques.
      Je réponds volontiers, en donnant mon point de vue, à votre question sur le peu de motivation des nouvelles générations pour travailler et pour faire des enfants.
      Je dirais brièvement que nous vivons dans un excès de matérialisme pour qui l’homme n’est qu’une machine biologique et rien d’autre. Pour le matérialisme, nous venons du néant et nous y retournons, notre vie n’a aucun sens et ne serait due qu’au “hasard et la nécessité”.
      Mais l’homme est multidimensionnel avec un corps physique, un affect, un psychisme conscient et inconscient et une dimension spirituelle que l’on peut dénommer “âme”…
      Or ces dimensions ne sont pas nourries dans notre monde occidental hypertechnologique et se flétrissent comme un organe qui ne sert à rien.
      Il s’en suit que l’homo occidentalis moderne déprime… en attendant le transhumanisme dont je reparlerai très bientôt…
      Bonne journée

  2. Bonsoir,
    Je ne peux qu’être d’accord sur votre réponse… mais la conscience d’une partie de la jeunesse (qui pense encore un peu ….) est submergée par la médiocrité des réponses des gouvernants corrompus et menteurs, sans aucun intérêt pour la population dont ils ont la responsabilité et dont l’ego est sur dimensionné et prioritaire. Ils se laissent porter par un idéal humaniste qui n’a aucun écho dans la classe politique et leur spiritualité (réelle pour certains) s’est détourné des religions qui montrent leurs pouvoirs dans le gain financier et leur action après des politiques.
    Trouver leur voie, leur équilibre et enfin leur moyen d’action n’est pas une évidence !
    Bonne semaine !

    Hors sujet: seriez vous le créateur de la marque “Yves Ponroy” de compléments alimentaires ?

  3. Bonjour et merci pour vos chroniques qui donnent matière à réflexion…
    Quand vous parlez de décadence … je suis tout à fait d’accord… Dans le passé ce sont des civilisations localisés qui ont disparues…. aujourd”hui nous assistons à la disparation de la totalité de la planète…
    Et ce n’est pas être pessimiste mais réaliste…
    Beaucoup de gens le pensent mais peu agissent… mais que peut on faire ? Toute la question est là…
    Englués dans un monde de facilité et de loisirs… la société a oublié les valeurs essentielles à sa survie…
    L’assistanat a outrance fait oublié la valeur du travail…
    La société de consommation nous manipule si bien que nous oublions de penser par nous mêmes…
    Pour ma part… j’ai pris conscience de l’essentiel qui est…. un toit… de quoi manger… un minimum de confort…. la nature et des relations humaines positives…
    Quand l’être humain comprendra qu’il n’est que de passage…. que ce qu’il reproche aux autres… c’est ce qu’il se reproche à lui même….
    Vouloir changer la société… C’EST D’ABORD CHANGER SOI MÊME… ET OSER AFFIRMER SES OPINIONS SANS INCRIMER LES AUTRES..
    A mon humble avis… c’est peut être cela la clé du changement…
    Chaque goutte d’eau fait l’immensité d’un océan… Malheureusement pris dans le tourbillon de l’avoir et du paraître… NOUS ALLONS DROIT DANS LE MUR…
    SOYONS POSITIFS ET HUMBLES
    Encore merci pour vos chroniques…

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