42 – Se nourrir de Beauté

La beauté du monde est une source inépuisable de joie. Elle nous nourrit et nous ressource. Cette semaine, nous avons été immergés dans la beauté, grâce à notre belle fille Anna qui nous a guidés dans sa Vénétie natale. A mon tour je vous y invite.

Nous étions sur les marches des Dolomites, dans la petite ville de Conegliano au charme discret et située à une demi heure de Venise. Au départ de la ville, il faut prendre la route de San Pietro di Feletto qui s’élèvent doucement vers les collines couvertes de vignobles en terrasse, où murit le fameux Prosecco sur les pentes ensoleillées.  Nous nous sommes arrêtés chez Arturo qui possède un petit vignoble qu’il a hérité de son père et dont il prend grand soin. Il était dans sa cave ultra moderne occupé à sous-tiré le vin de l’année dernière qui s’est assez mal vendu. Il nous a fait cadeau de quelques bouteilles du précieux Manzoni. Puis nous sommes repartis en direction de Valdobbiadene à travers une douce campagne.

Villa Barbaro à Maser

Ensuite redescendez vers Bassano en passant bien-entendu à Maser pour admirer la superbe villa Palladienne dénommée Villa Barbaro. C’est un enchantement architectural qu’il ne faut pas manquer. Andrea Palladio fut le grand architecte de la Renaissance, originaire de Padova, et qui construisit de nombreuses villas à la campagne pour les riches Vénitiens. Le terme de villa Palladienne s’applique à un style avec colonnades, balustrades et statues, sur le mode antique.

A quelques kilomètres de là vous irez flâner à Asolo, étonnant village constitué essentiellement de résidences princières et de palais Vénitiens. Un lieu hors du temps et hors des sentiers battus où l’élégance et la beauté nous attendent à chaque coin de rue. Tout y est calme et sérénité, comme un lieu de méditation. Vous terminerez votre promenade en allant prendre un thé dans les jardins de la Villa  Cipriani, d’où vous pourrez admirer la vallée et les collines en face auréolées de pins parasols et de cyprès. Vous y apercevrez les somptueux jardins qui servent d’écrin à quelques très belles villas Palladiennes. Cela sera le point d’orgue de votre promenade avant de poursuivre vers la belle ville de Bassano.

Après avoir vu tant d’architectures remarquables, tant d’œuvres d’art et tant de beautés, comment ne pas penser à ceux qui les ont crées ? LaVénétie fourmille encore d’artisans et de petites entreprises spécialisées dans la décoration de la maison. Anna et Frédéric sont designers et ils ont tenu à nous faire rencontrer quelques uns de leurs contacts. Ainsi le tapissier dont l’atelier est perdu au fond d’une petite zone artisanale. Il fait un travail méticuleux pour des sociétés d’ameublement Milanaises. Il y a peu, ils étaient encore onze ouvriers, mais cette année ils ne sont plus que quatre car ils ne sont plus compétitifs pour les grandes séries qui sont maintenant faites à l’étranger. Ils se sont donc spécialisés dans le travail de luxe qui demande un plus grand savoir faire.

Dans le petit village de Nove, nous sommes allés voir un des nombreux céramistes de la région. Il réalise des lampes pour de grandes maisons européennes et en particulier pour Anna et Frédéric. Nous sommes arrivés dans un immense atelier quasi désert et qui l’année dernière encore était très actif. Aujourd’hui, le père et le fils travaillent avec un seul ouvrier. Les temps sont durs nous avoue le père. Nous avons acheté pour 90 Euros un très beau photophore ajouré, avant qu’il ne soit fabriqué en Chine ! En effet les acheteurs professionnels vont en Asie pour faire fabriquer les mêmes objets, souvent plus grossiers, mais pour un prix dérisoire. Personne ne baisse les bras, mais les artisans réduisent la voilure et beaucoup ne travaillent plus qu’en famille.

CHESS LAMPS réalisés par Anna&Fred

Chess Lamp

A Conegliano nous avons rencontré Carlo, jeune architecte qui travaille pour Anna. Lui non plus ne croule pas sous le travail ; son frère, également architecte, vient de partir tenter sa chance en Australie. C’est cela aussi la mondialisation : partir ailleurs, comme l’ont fait tant de générations d’Italiens. Mais Carlo aime sa région et ne veut pas partir.

Heureusement il reste le Prosecco et les innombrables Trattorias où l’on déguste avec une joie rare des mets simples dont la saveur inimitable est rehaussée d’un filet d’huile d’olive parfumée. L’essentiel est donc sauvé !…

Merci de faire connaître autour de vous la Chronique-Libre.

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Un commentaire

  1. Merci pour la belle presentation de la Venitie. C’est vrai que heuresement les fondamentaux sont toujours là, le prosecco, les trattoria, les collines et quelque beaux village.

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