La question la plus fondamentale qu’un homme puisse se poser est probablement du genre : pourquoi l’Univers existe-t-il ? Autrement dit: pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Cette première question sera suivie de celles-ci : d’où vient l’Univers ? D’où venons-nous ?
D’après les physiciens, notre monde a été crée à partir de rien, il y a 13 milliards 750 millions d’années, lors d’un processus aussi soudain qu’inattendu dénommé le Big-Bang. Tout est parti de cette formidable explosion jaillie du néant dont la compréhension a occupé plusieurs générations d’astrophysiciens. Ce qui fût peut-être la plus grande découverte de tous les temps a été faite par hasard, dans un champ du New Jersey au printemps 1964, par Robert Wilson, un jeune physicien de 27 ans. Ce jour-là, le jeune Wilson qui travaillait à la compagnie Bell était occupé à remettre en état une antenne de liaison satellite désaffectée et ne parvenait pas à se débarrasser d’un bruit de fond qui brouillait obstinément les émissions du satellite. Il ne savait pas encore que ce bruit de fond le mènerait au prix Nobel. En effet, après avoir retourné le problème dans tous les sens pendant une année, et après s’en être entretenu avec des astrophysiciens de Princeton, il fallu se rendre à l’évidence : ce bruit de fond n’était pas autre chose que le rayonnement fossile invisible, émané du Big-Bang, miroir qui reflète la création du monde. Cette « musique céleste » emplit tout l’Univers et nous enveloppe tous, comme le souffle de la création du monde.

Quelque temps plus tard, Arno Penzias, physicien qui participa à ces travaux affirma lors d’un congrès : «Pour être cohérents avec nos observations, nous devons comprendre que non seulement il y a création de matière, mais aussi création de l’espace et du temps. Les meilleures données dont nous disposons sont exactement ce que j’aurais pu prédire si je n’avais rien lu d’autre que les cinq livres de Moïse, les Psaumes et la Bible. Le Big Bang a été un instant de brusque création à partir de rien ». Pas besoin de préciser que la découverte de Robert Wilson, et les conséquences qui en découlent, ont fait l’effet d’un tremblement de terre gigantesque dans le petit monde de l’astrophysique! Il fallut attendre le 23 Avril 1992 pour que l’astrophysicien et futur Prix Nobel, George Smoot, dévoile, devant la communauté scientifique stupéfaite, les premières photos de la toute première lumière de l’Univers prisent par le satellite d’exploration du cosmos COBE. Quelle émotion en effet de contempler ce tout premier rayon de lumière déchirant les ténèbres et éclairant soudain la nuit cosmique. George Smoot ne put alors s’empêcher de s’écrier : « C’est comme voir le visage de Dieu ! »

La recherche ne s’arrête jamais. Le 14 Mai 2009 l’agence spatiale Européenne a lancé le satellite astronomique PLANCK, mille fois plus précis que COBE pour examiner en détail le fond de l’Univers et percevoir « les rides du temps », c’est-à-dire de micro variations dans le flux cosmique qui rendent comptent du temps zéro. Si vous allez sur le site de l’ESA, vous
pourrez trouver le but de cette mission qui doit répondre à cette question: « Comment l’espace a-t-il tout à coup commencé à exister, et s’est étendu, pour devenir l’Univers dans lequel nous vivons aujourd’hui ? » http://www.esa.int/SPECIAL/Planck/. Le Prix Nobel David Wilkinson, initiateur du projet COBE, écrivit : « Je suis certain que notre sonde cosmologique confirmera bientôt que dans l’Univers rien n’est laissé au hasard ». Oui, vous avez bien lu : rien n’est laissé au hasard ! Si ce n’est pas le hasard, c’est quoi ?

Depuis un certain temps, de nombreux physiciens sont frappés par l’extraordinaire précision des lois de l’Univers, au point que le plus infinitésimal changement d’un des paramètres cosmologiques rendrait l’univers impossible. Il s’agit de véritables « coïncidences miraculeuses », un réglage d’une extraordinaire précision qui concerne aussi bien l’infiniment grand du cosmos que l’infiniment petit de la physique atomique. De même, les lois de la biologie ne souffrent aucun écart et la moindre modification dans la structure des atomes aurait rendu la vie impossible. Le physicien Freeman Dyson va même jusqu’à écrire : « Dans un certain sens l’Univers « savait » que nous allions apparaître. Il y a plusieurs exemples saisissants, au sein des lois de la physique nucléaire, d’accidents numériques qui semblent conspirer pour rendre l’univers habitable ».
Quelles sont les dernières nouvelles au sujet du temps zéro ? Nous savons aujourd’hui que notre Univers ne cesse de grandir vers l’infini à une vitesse qui ne cesse de s’accélérer. Il est composé de 5% de matière et de 75% d’énergie noire, inconnue et mystérieuse. Cela signifie que nous ignorons tout des 3/4 de notre Univers ! Cette énergie noire était sans doute présente avant le Big Bang, en ce territoire inconnu que peu de physiciens osent encore imaginer. Dans l’esprit des scientifiques il ne peut y avoir d’effet sans cause, donc il existe une cause au Big Bang. Ce qui amena l’astrophysicien américain Robert Jastrow à écrire : «Finalement les astronomes et les cosmologistes se retrouvent nez à nez avec les théologiens, qui ont toujours pensé qu’une force surnaturelle, une force créatrice, est responsable de ce qui s’est passé à l’origine du monde ».

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