Noël n’est pas une fête anodine … En fonction de chacun, elle peut réveiller des angoisses, des frustrations, des colères, ou bien -au contraire- évoquer la joie, le partage, la lumière. Tout dépend de la vision que nous en avons !
Et, là, je reviens à la notion de choix : nous avons encore, et toujours, le pouvoir de choisir notre «vision».
Bien sûr, à première vue, nous pourrions penser que Noël est vidé de son sens. Noël, depuis le XIIe siècle environ, était la plus grande fête chrétienne. L’église a décidé de fêter la naissance de Jésus le 25 décembre, date à laquelle les «païens» fêtaient le solstice d’hiver, le retour de la lumière, c’est à dire la nativité du soleil. Elle privait ainsi le soleil de ses adorateurs et les rapatriaient dans son église …
Puis, petit à petit, la Saint Nicolas, qui apportait des douceurs aux enfants le 5 ou 6 décembre, c’est étirée jusqu’à Noël : nous avons alors «groupé» les deux fêtes, transformant Saint Nicolas en «Père Noël». Pourquoi pas ?
Seulement, le Père Noël, petit à petit, est devenu plus important pour les enfants que la naissance de Jésus ! Et comme «business is business», que nos valeurs religieuses battent de l’aile au profit de nos valeurs matérielles, la naissance de Jésus a disparu progressivement sous les avalanches de cadeaux que nous offrons à nos enfants. Et ceux-ci ne rêvent plus devant la crèche de leur église mais devant les vitrines des magasins …
Aujourd’hui nous faisons moins d’enfants. Nos «petits» sont devenus des «grands» sans enfant, ou juste avec un ou deux, et le Père Noël a adapté ses cadeaux. D’ailleurs, les parents eux-mêmes attendent leur «Père Noël» ! Aussi, du plus petit au plus grand, nous recevons souvent un petit présent …
Alors, devant ces dérives, nombreux sont ceux qui crient et vocifèrent :
-“Noël n’a plus de sens, c’est devenu une vaste entreprise commerciale, la bouffe et les cadeaux ont remplacé la symbolique de la naissance du Christ …”
– “Je n’aime pas cette période, elle me rend triste, trop c’est trop, etc …”
Pourtant …
Pourtant, lorsque je parle avec les gens, je les entends programmer des rencontres familiales, je les vois prendre du plaisir à choisir le petit cadeau pour le petit fils ou bien la gentille grand-mère. Je les sens un peu comme des enfants : c’est Noël, c’est la fête !
Et si Noël, au fil du temps, c’était transformé en fête familiale ? Un point lumineux dans l’année pour se réunir, regrouper tous ceux qui habitent loin, se faire plaisir mutuellement, partager de bons repas à la lumière des bougies … Pourquoi pas ? Je me demande si, finalement, cela ne ferait pas plaisir à Jésus que nous fêtions son anniversaire avec tous ceux que l’on aime ?
Prendre un peu de temps pour chercher à faire plaisir à ses proches, n’est-ce pas une preuve d’amour ? Cuisiner pendant des heures pour mitonner un repas qui réjouira les papilles et le coeur de toute notre famille, n’est ce pas une preuve d’amour ?
Et Jésus, n’était-il pas le prophète de l’amour ?
C’est comme cela que le vois : un homme exceptionnel qui a transmis un message d’amour …
Aussi, j’ai choisi d’apprécier Noël : je n’ai pas oublié la naissance de Jésus, j’ai simplement choisi de la fêter entourée de ceux que j’aime. J’ai choisi de voir Noël comme une lumière qui réchauffe et illumine les semaines d’hiver. Les journées sont courtes : elles commencent à rallonger le 25 décembre. Fêtons ce renouveau le coeur ouvert et que chaque sapin illuminé, que chaque cadeau donné et reçu soient un message d’amour. Et si nous profitions de cette période pour lâcher nos rancoeurs et nos regrets ? Le plus beau cadeau que nous puissions recevoir, il ne peut venir que de nous-même : le pardon, que ce soit à nous-même ou aux autres.
Et, bien sûr, envoyons des pensées à tous ceux qui sont tristes parce qu’ils sont seuls …