La Grande-Bretagne vient de claquer la porte de l’Europe en refusant de s’associer aux décisions prises par les 26 autres membres. Il pourrait s’agir d’un tournant historique.
Les fondements de l’Europe moderne ont été l’œuvre de 6 pays pionniers (Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg et Pays-Bas) qui, le 25 Mars 1957, ont signé le désormais célèbre traité de Rome, jetant les bases d’une « Communauté Economique Européenne ». La Grande-Bretagne, encore inféodée aux USA, avait refusé de s’associer à ces travaux. Par la suite, elle fut surprise du succès de ce « Marché Commun » et souhaita prendre le train en marche pour mieux en maîtriser le destin. Mais le Général De Gaulle, qui fut aux commandes de la France de 1958 à 1969, refusa toujours- sans doute avec sagesse- de laisser la Grande-Bretagne mettre un pied dans la CEE et il opposa son veto à plusieurs reprises. Hélas, ses successeurs n’eurent pas sa clairvoyance et, en 1973, laissèrent les Anglais se joindre aux six membres fondateurs, en arguant que ce peuple faisait partie de l’Europe.
Dans les années qui ont suivi, le gouvernement Britannique demanda sans cesse des dérogations spéciales et freina du mieux qu’il pût la construction Européenne. L’intuition du Général De Gaulle se confirma : si l’Angleterre avait accepté de mettre un pied dans l’Europe, c’était pour mieux la saborder et elle n’avait pas l’intention d’y mettre jamais les deux pieds ! C’est ainsi que la Grande-Bretagne refusa de se joindre à la création de la nouvelle monnaie Européenne le 1er Janvier 2002. « L’Angleterre est une île », selon la formule célèbre d’André Siegfried. Relisez à ce propos ma récente chronique intitulée L’ÂME DES PEUPLES.

Par conséquent, la décision du Premier Ministre David Cameron, dans la nuit du 9 au 10 Décembre 2011, de ne pas s’associer au contrôle budgétaire obligatoire, institué pour tous les membres de l’Union, s’inscrit dans la droite ligne de la politique Britannique : l’Angleterre est une île et a bien l’intention d’y rester ! Le lendemain, David Cameron, entouré des Parlementaires de son parti, a sablé le champagne pour saluer son coup d’éclat. Selon mon point de vue, cette décision est plutôt une bonne nouvelle pour l’Europe qui doit désormais pousser son avantage plus loin. Il conviendrait d’obliger les Anglais à se déterminer définitivement, en procédant à un référendum sur leur adhésion à l’Europe. Selon les sondages, cette adhésion serait largement refusée. L’œuvre Européenne est suffisamment complexe pour ne pas l’aggraver avec des pays boulets qui traînent des pieds et mettent des bâtons dans les roues.

Ecxellent article
Vous avez parfaitement illustré vos propos dans le contexte historique, “le grand” avait raison, il ne fallait pas laisser l’Angleterre entrer dans l’Europe.
Je souhaite vivement que les Anglais aillent encore plus loin dans leur démarche et qu’ils quittent définitivement l’union, hélas je n’y crois pas trop, n’oublions pas qu’ils sont le cheval de Troie des Américains et qu’en plus pour eux être dans l’europe c’est en prendre les avantages en refusant les contraintes preuve en est les multiples dispositions particulières qu’ils se sont octroyées
si vous me le permettez j’aimerai relayé votre article sur mon propre blog
merci de me signifier votre accord
Vous pouvez diffuser nos chroniques en indiquant seulement la source et si possible en établissement un lien avec notre blog.
je vous remercie j’ajouterai un lien sur ma liste de liens et sur l’article
cordialement
Je suis vraiment entièrement d’accord avec ce texte. J’ai toujours pensé comme cela et considéré que la GB ne ferait que le frein à la construction européenne, pendant longtemps à la solde des USA. Maintenant les relations internationnales ne sont plus du même ordre mais je salue avec espoir le retrait de la GB.
Christian Delloye
Comme si “Nombre” signifiait nécessairement “Vérité” ! Je suis prète à parier – au contraire – que, sur ce coup-là, l’Angleterre a parfaitement raison, toute seule contre tous. D’ailleurs; seule ….elle ne le restera pas longtemps ! Que l’Allemagne la rejoigne (ce qui ne saurait tarder; AMHA), et cette imbécillité qu’est non seulement l’euro, mais toute cette construction européenne bureaucratique de type moscovite s’effondrera comme un château de cartes.
Non seulement, les chances que cela se produise ne sont pas minces (comprendre: elles sont très importantes), mais les probabilités pour que cela se passe *rapidement* sont elles-même non-négligeables !
Mais, en attendant, personne ne peut vous interdire de croire au père Noël !