266 – VENDREDI DE DOULEURS

  Nous sommes le Vendredi Saint, le vendredi de toutes les douleurs et de toutes les pénitences, le jour où l’on expie tous ses péchés et l’on fait abstinence. Les Espagnols ont beaucoup de péchés à se faire pardonner, si ce n’est devant Dieu, du moins devant leurs créanciers !…

Les problèmes andalous, dont nous parlions la semaine dernière, ne sont que le reflet de la situation du pays dans son ensemble. L’Espagne doit faire face, en effet, à une somme de problèmes économiques et financiers dont les causes peuvent être résumées ainsi:

–       Sous les gouvernements successifs le nombre de fonctionnaires a quadruplé en 30 ans, passant de 900.000 à 3.5 millions.

–       L’économie du pays reposait essentiellement sur la spéculation immobilière, créant une bulle qui, comme toute les bulles, a fini par éclater.

–       Un laxisme pervers au niveau de la gestion des régions autonomes qui se sont endettées sans contrôle.

–        La démagogie ambiante a crée une société revendiquant « ses droits » mais oubliant ses devoirs.

–       Il était si facile de s’endetter que toutes les instances du pays se sont lancées dans une frénésie de dépenses et un gaspillage tout azimut.

–       Enfin, les aides de Bruxelles ont peu à peu insufflées une certaine paresse et une passivité nocive, puisqu’il suffisait de pleurnicher pour recevoir des subsides qui étaient aussitôt gaspillés en projets inutiles ou mal pensés.

Nous étions en Espagne il y a exactement un an et nous vous annoncions les prémices de ce qui se passe aujourd’hui. Tout le processus était en marche et il n’y a pas eu de miracle ! Il n’est pas exagéré de dire que l’industrie Espagnole était monomaniaque et centrée principalement sur le secteur de la construction. Aujourd’hui, 2 millions de maisons sont vides, plus qu’aux USA en valeur absolue ! Le secteur de la construction, presque totalement sinistré, a 350 milliards d’Euros de dettes vis à vis des banques qui sont extrêmement menacées. Le quotidien el Mundo d’aujourd’hui nous annonce que le marché hypothécaire immobilier a baissé de 32% en 2011 et s’est déjà effondré de 41% depuis le début de cette année. Le marché est aspiré par une spirale infernale : puisque les prix baissent, chacun attend qu’ils baissent encore plus pour acheter, ce qui entraine une nouvelle baisse. On comprend donc l’inquiétude du gouvernement central, à court de rentrées fiscales, puisque tout le système d’impositions dépendait de l’immobilier. Dans ces conditions, il est clair que l’Espagne va faire faillite, puisque la dette augmente cinq fois plus vite que l’économie.

L’Espagne dispose d’un nouveau gouvernement, élu récemment, et dirigé par le chef du parti

changement de capitaine

libéral, Mariano Rajoy, qui a trouvé les affaires du pays en triste état. Le précédent gouvernement socialiste avait promis un déficit 2011 de 6% du PIB maximum : c’est finalement un déficit de 8.5% dont a hérité Rajoy ! C’est aujourd’hui, ce vendredi de toutes les douleurs, que Mariano Rajoy fait son chemin de croix en assumant son budget révisé pour 2012, sous la supervision attentive de Bruxelles. Il avait annoncé un « budget ascétique », mais « un budget juste, raisonnable et équitable ». Voilà de beaux mots, mais il doit surtout naviguer entre deux écueils mortels qu’il ne pourra éviter, ni l’un, ni l’autre : augmenter les impôts et étouffer l’économie ou bien diminuer les dépenses, les salaires et les retraites ce qui aura pour effet d’étouffer la consommation. Quoi qu’il en soit, il est déjà l’objet de toutes les critiques. Le peuple attendait des miracles, mais Mariano Rajoy est venu avec une paire de ciseaux pour couper dans les budgets!…

flexibilité du travail...

  Il ne fait donc pas de doute que la récession 2012 sera très sévère. L’Espagne, qui doit faire appel aux marchés pour financer ses dettes, emprunte déjà à plus de 5% et l’année n’est pas finie. Le chemin de croix sera très long et douloureux. La suite sera très semblable à celle qu’a connu la Grèce : une mise sous tutelle de l’Europe. Il ne faut pas que les autres pays Européens se fassent d’illusion, ils suivent tous le même chemin et il y a un chemin de croix et un Vendredi Saint chaque année.

Que cela nous plaise ou que cela nous déplaise, l’Allemagne va mettre sous protectorat financier toute l’Europe. Cela sera à prendre ou à laisser. C’est sans doute à ce prix que l’Europe finira par se construire : le couteau sous la gorge, tant il est vrai que les peuples sont imprévoyants. Mais c’est tout de même une bonne nouvelle !

Joyeuses Pâques…

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3 commentaires

  1. C pas un ” vendredi de douleur…. c un quinquennat de douleur auquel nous nous attendons !!! Sachant qu’ une “crise de couple” peut durer en moyenne 7 ans…. Quelle durée peut atteindre celle de l’ Europe ??

  2. La perspective de la psychologie industrielle et de la psychologie du travail peut sembler que l’Espagne respire et est diplômé filet de la crise de suffocation ou à court d’argent, forte, mais du point de vue de la dimension économique peut faillite dire que l’Espagne du point de vue de la dimension la stratégie de l’avenir d’un failli, comme l’Europe, qui est devenu cet recette ne suffit pas pour que leurs personnes et à l’exportation, qui remonte par une partie des bénéfices de la part relative de l’exportation d’armes et ainsi de suite de même debout avec une politique spécifique contre une politique spécifique contre la politique de certaine eux comme le meilleur moyen pour obtenir une partie des recettes et ceci et cela a été dans le phénomène apporte une partie des recettes, mais dans le noyau ou se trouble est sans non désirée due à cette décision cela pour ceux qui viendront après lui et ce grand guide de la faillite dans la pensée économique et aussi longtemps que l’Amérique est le père de l’Europe, peut faillite de l’autre et est devenu invoque quelques-unes des banques, le tiers-monde dans la façon de traiter la crise financière et la solution ne viendra pas sur un plateau d’or à ceux qui impliqué dans la politique peut faire faillite, et qu’il semble que le placebo succès

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