369 – LES POLITICIENS: RAOUSSE!

Nous avons déjà dit tout le mal que nous pensions des dérives de la démocratie parlementaire (chronique 363), mais il  nous semble important d’approfondir le sujet.

Les politiciens: le premier c'est mou à l'intérieur, le second c'est vide.
Les politiciens: le premier c’est mou à l’intérieur, le second c’est vide.

 Les partis politiques ont confisqué la démocratie à leur profit. Il s’agit d‘officines dirigées par des individus qui cherchent à se faire remarquer par des coups médiatiques. Le seul but consiste à acquérir le pouvoir, ou à le conserver par tous les moyens possibles, y compris les plus cyniques. Ils surfent sur les évènements, y compris les plus dramatiques, pour s’acquérir quelque gloire. A l’intérieur d’un parti, chacun joue sa partition et joue des coudes afin de se faire remarquer.

Les partis politiques cultivent le sectarisme et la mauvaise foi. Lorsqu’ils sont dans l’opposition, ils s’opposent systématiquement à tout, même aux projets les plus inoffensifs ou marqués au coin du bon sens. Le parti est une école de la bêtise et de la décérébration, au service de leaders assoiffés de pouvoir. Les récents évènements, qui ont marqué la guerre des chefs en France dans le parti de droite, illustrent parfaitement cette ambition démesurée. Fillon et Copé préfèrent saborder leur propre parti que de laisser la place à l’autre. Ils ne servent aucune autre cause qu’eux-mêmes, dominés par un ego surdimensionné. Ils sont moralement disqualifiés, mais il se trouvera hélas encore des citoyens suffisamment masochistes pour voter pour eux !…

bataille d'ego
bataille d’ego érigés comme des phallus

 Autant vous dire qu’il n’y a rien de bon à attendre d’une classe politique dont les soucis de la nation est la moindre de ses préoccupations. Nous avons les leaders que nous méritons et il n’y a pas lieu d’être fiers. Nous mettons au pouvoir ceux qui nous font les plus belles promesses, les plus beaux cadeaux. On dit que les citoyens aiment rêver… ils sont servis ! Le pire, c’est qu’élection après élection nous croyons encore aux mêmes balivernes, aux mêmes mensonges, y compris les plus grossiers. Nous voyons les supporters du parti gagnant ivres de joie, comme s’ils ne comprenaient pas que les promesses étaient fausses et que c’est eux qui paieront les cadeaux qu’ils recevront.

Lorsqu’ils gouvernent, les politiciens sont obnubilés par leur image dans l’opinion. Chaque parole et chaque geste est calculé, non pas en fonction de son utilité ou de son efficacité pour le bien commun, mais uniquement en fonction du bénéfice qu’ils peuvent en tirer en terme d’image dans les media. Il ne faut pas croire que les politiciens travaillent pour nous, ils ne travaillent qu’à conserver le pouvoir. Il est inutile de croire qu’ils étudient soigneusement les dossiers avant de prendre des décisions justes. Au contraire, ils passent le plus clair de leur temps sur les estrades à prononcer des phrases creuses. Ensuite, ils regardent leurs images à la télévision et lisent les journaux pour savoir ce que l’on dit d’eux. En bref, ils passent leur temps à se regarder dans un miroir…

 Le miroir, qui génère l’image, ce sont les media qu’il faut chouchouter, dorloter, cajoler

faire savoir, c'est mieux que faire!
faire savoir, c’est mieux que faire!

jusqu’à l’abaissement le plus servile. Pour un homme politique, il est plus « rentable » de plaire aux journalistes que de travailler sur les dossiers. Ainsi, au printemps dernier, tous les observateurs de la vie politique française ont relevé l’acharnement médiatique qu’a dû subir Nicolas Sarkozy qui contrastait avec l’extrême mansuétude dont bénéficia François Hollande. Le dessous de cette histoire tient au fait que le premier avait prévu de modifier le statut fiscal très avantageux dont bénéficient les journalistes, tandis-que le second avait promis de ne pas y toucher ! Les connections entre les media et les politiciens polluent la démocratie, le fin du fin pour un ministre, étant de coucher avec un ou une journaliste influent, ce qui est pratique courante…

Dans ce contexte, les politiciens parlent de ce qu’ils ne connaissent pas. Il suffit de voir leur ignorance totale en matière économique. Les décisions sont prises non pas en fonction de leur efficacité, mais en fonction de leur impact dans les media. Être invité au journal de 20 heures vaut mieux que des heures de réflexions et de travail.  C’est ainsi que les décisions les plus aberrantes ne servent qu’à flatter l’opinion publique. Mais il n’y a pas plus ingrat et plus versatile que l’opinion publique, toujours plus difficile à satisfaire, comme un enfant gâté. Même les démagogues les plus chevronnés ne parviennent pas à satisfaire tous les caprices de l’opinion publique, surtout si ceux-ci ont fait beaucoup de promesses inconsidérées. Il s’ensuit que ceux qui gouvernent deviennent vite honnis du peuple qui est aussitôt prêt à les remplacer par d’autres.

La démocratie parlementaire a ainsi été pervertie et a généré sa propre décadence. Elle sélectionne les lâches, les serviles, les cyniques et les démagogues les plus incompétents, mais obsédés d’eux-mêmes. Connaissez-vous un homme intègre, désintéressé et compétent qui fasse de la politique et qui soit élu? Il est temps de se révolter pour exiger une vraie démocratie, c’est-à-dire une démocratie directe. Sinon, nous finirons par hériter d’une dictature…

Gardons en mémoire cette remarque de Churchill: “L’homme politique pense à la prochaine élection, et l’homme d’Etat pense à la prochaine génération” 

P.S. Pour illustrer ces propos, en Europe, vous pouvez regarder la série TV « Borgen, une femme au pouvoir », le jeudi soir sur Arte.

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