Sans se prendre pour Jack Kerouac, nous avons pas mal bourlingué ces jours derniers entre Portland et la campagne, le long de la Columbia River.
Portland est à la fois une ville sage et une ville folle, nous pourrions résumer cela en disant que c’est une ville jeune, très jeune, moyenne d’âge : 35 ans !… C’est une ville à la fois studieuse, travailleuse et qui fait la fête… Nous avons ainsi assisté au Festival de la Rose avec son défilé et ses chars plus ou moins grotesques. Au fil de la journée, la foule s’était massée le long des rues, sagement assise sur des chaises pliantes et avait commencé à manger et à boire. Les parts de pizza, dignes de Gargantua, ne faisaient peur à personne ! Après la nuit tombée et des heures d’attente le défilé a commencé ; ce fut une sorte de carnaval bon enfant qui, à mon goût, ne méritait peut-être pas tant d’enthousiasme…
Quelques jours plus tard eurent lieu d’autres animations à Portland dont la fameuse « World Naked Bike Ride » au cours de laquelle des milliers de cyclistes, nus comme des vers, envahirent la ville. Cette parade un peu spéciale est en fait une protestation populaire pour s’opposer à la prolifération de la circulation automobile en ville. Tout cela est bon enfant et les autorités affirment qu’il est tout à fait légal de circuler nu dans les rues. C’est devenu la mode de se dévêtir lorsque l’on a quelque chose à dire !… Il paraît que cela permet de se faire mieux entendre…
Nous avons aussi parcouru les forêts, le long d’innombrables sentiers parfaitement balisés. Nous avons découvert la campagne magnifique du côté des vignobles de l’Oregon, dominés par la stature imposante et enneigée du Mont Hood. Je vous recommande tout particulièrement le Pinot Noir de l’Oregon. Nous avons ainsi découvert le vignoble dénommé Pheasant Valley, proche de la petite ville de Hood River et qui fait le meilleur Pinot Noir que j’ai pu gouter. Il s’agit d’un vin bio qui est une pure merveille ! Les tarifs sont en conséquence : 35 $ la bouteille, sur place !

Pas très loin de là nous avons visité une petite exploitation qui cultive des arbres fruitiers et est entourée de champs de lavandes. La région ressemble un peu à la Provence, du côté de Vaison-la-Romaine, dominée par le mont Ventoux. Ici, c’est le Mont Hood ! On y trouve la même douceur de vivre et le même respect des traditions et de la terre.

La période de la pêche au saumon est commencée sur la Columbia River. Elle est réservée aux Indiens, puisqu’elle fait partie de leurs coutumes ancestrales. Les saumons remontent les rivières jusqu’au torrent qui les a vu naitre. Dans le barrage de Bonneville, qui bloque les eaux de la Columbia, des voies spéciales ont été aménagées pour permettre aux saumons de remonter la rivière. On peut les voir remonter lentement un courant d’une force extrême pour aller mourir là d’où ils viennent. Plus d’un million de saumons sont capables chaque année de remonter ainsi aux sources !
Nous sommes allés dans un campement d’Indiens pour acheter un magnifique saumon Chinook, du nom de la tribu, et péché du matin. Six kilos de saumon frais pour 91$, tout vidé, préparé, découpé devant nos yeux … La pêche se fait aussi à l’ancienne, depuis le bord des rivières et des torrents, avec un simple filet rond qui permet d’attraper le saumon lorsque, d’un coup de rein, il remonte le courant.
