
De nombreuses espèces végétales et animales sont menacées, y compris l’espèce humaine. Les interactions des différentes espèces entre elles sont un bon exemple de la complexité dont nous parlions dans la précédente chronique.
La totalité des espèces vivantes sont soumises aux aléas de l’environnement et il s’établit un équilibre, éminemment instable, entre elles. Les prédateurs, les ressources alimentaires, le réchauffement climatique, la pollution, l’arrivée soudaine d’une nouvelle espèce transplantée intentionnellement, ou par hasard, constituent autant de facteurs qui ont entre eux des interactions complexes. Il est fréquent qu’une cause apparemment anodine ait des effets puissants.

Les premières études sur les écosystèmes, dans les années 60, ont commencé à proposer des modèles Mathématiques. Il en ressortait qu’il existe dans la nature un contrôle de l’ensemble du réseau alimentaire par les prédateurs du sommet de la chaîne, y compris sur des espèces qui n’étaient pas directement attaquées. Cette action de contrôle dite « top-down », (de haut en bas), fut accueillie avec scepticisme par un grand nombre de chercheurs.
Mais cette hypothèse a pu depuis être testée grandeur nature, sur le terrain, à propos de l’action du plus grand des prédateurs, l’Homme. Il existe de nombreux exemples qui attestent de cette action en cascade. Par exemple, dans certaines îles, l’homme décima les loups et il s’en suivit une prolifération catastrophique des rats qui firent beaucoup plus de dégâts aux récoltes que les loups aux cheptels. Dans le parc de Yellowstone, aux USA, l’abattage des loups entraina une prolifération des élans et autres herbivores qui mangèrent les feuilles des jeunes saules et des trembles qui furent décimés.
Sur la côte Est des Etats-Unis, les pêcheurs ont dévasté les populations d’huitres et de coquilles saint Jacques, sans en attraper une seule ! Ils ont simplement tué une grande quantité de requins, permettant ainsi à une myriade de poissons de proliférer. En effet, certaines populations de raies ont explosé car elles se sont trouvées sans prédateurs et, comme elles se nourrissent des coquillages qui ont élu domicile dans les fonds, telles les huitres et les coquilles Saint Jacques, celles-ci ont ainsi disparu! Donc, rien n’est simple… Et, comme nous allons le voir, il n’est pas toujours facile de revenir en arrière.
Pendant des générations, dans l’Atlantique Nord, les pêcheurs ont capturé des milliers de
