451 – LES DEUX EMPIRES

Depuis son origine, l’Occident n’a connu que deux vastes Empires qui l’englobèrent dans sa totalité et qui marquent son histoire de façon indélébile : l’Empire Romain et l’Empire Américain.

L’Empire Romain date du début de notre ère, lorsque l’Occident civilisé était centré sur le pourtour Méditerranéen. Après que les Romains eurent soumis les Grecs et que Jules Caesar eu colonisé la Gaule et l’Espagne, les fondements de l’Empire étaient constitués et Auguste pouvait devenir le premier Empereur.

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De son côté, nous pouvons estimer que la fondation de l’Empire Américain date de l’époque de son unité, en 1865, après la guerre de sécession, lorsque le gouvernement Fédéral ne fut plus contesté. Dans un raccourci osé nous pouvons dire que le général Ulysse Grant fut le Jules Caesar de l’Amérique, à la tête des troupes Yankees et qu’Abraham Lincoln fut Auguste ! A ceci près  qu’à Rome, c’est Caesar qui fut assassiné, tandis que c’est Lincoln qui le fut à Washington !

A Rome, les successeurs d’Auguste ne furent pas tous à la hauteur. Le premier siècle fut conflictuel, Empire-romain-(IIe-ap-JC)ponctué d’assassinats et de trahisons et marqué par les règnes déplorables de Caligula et de Néron. C’est avec Trajan, en l’an 98, que l’Empire commença à prendre toute sa dimension. Le rayonnement de Rome était tel que les conquêtes devinrent plus faciles et que les peuples se laissèrent facilement romaniser jusqu’aux limites du Rhin et du Danube à l’Est, des Iles Britanniques au Nord, et sans oublier l’ensemble de l’Afrique du Nord. Telles étaient les frontières de l’Empire où les notables locaux, restés en place, collaboraient assidument avec l’administration romaine et rêvaient même de devenir citoyens romains. Au-delà de ces frontières s’étendaient les territoires des « barbares ».

Il ne paraît pas excessif de faire le parallèle avec l’Empire Américain, bien installé à l’intérieur de ses frontières naturelles et dont l’attractivité sur l’ensemble de l’Occident n’a fait que croire en 150 ans d’existence, renforcé après deux guerres civiles meurtrières à l’intérieur des frontières de l’Europe. Il n’y eut, à Washington, ni Caligula, ni Néron, néanmoins il y eut des présidents ternes et d’autres peu scrupuleux. Washington puisa surtout sa force et sa prééminence dans la faiblesse de ses compétiteurs ! Sans effort guerrier et sans menaces ouvertes, l’ensemble de l’Europe s’est américanisé au point que chaque citoyen ne cherche qu’à copier et imiter tout ce qui se fait en Amérique, pour le meilleur comme pour le pire ! Le nouveau traité commercial en cours de discussion entre l’Europe et l’Amérique préfigure les limites du nouvel Empire. Washington a conquis l’ensemble de l’occident, dans les têtes, si ce n’est dans les cœurs…

La force de Rome résidait d’une part dans son administration, dont la précision et l’organisation furent sans précédent à l’époque, et d’autre part, dans la force et la discipline de son armée, sans équivalent. La loi étant toujours la loi du plus fort, Rome était en mesure de s’imposer facilement à l’intérieur de ses frontières et aussi à l’extérieur où elle disposait de places fortes et où elle inspirait la crainte. Il n’est pas très difficile de faire le parallèle avec l’hégémonie actuelle de l’Empire Américain qui repose à la fois sur sa prépondérance économique et sa force militaire que personne n’ose contester.

C’est au deuxième siècle que l’Empire Romain atteignit toute sa plénitude, avec les règnes successifs de plusieurs empereurs de grande qualité : Trajan, Hadrien, Antonin et Marc-Aurèle. Ce quatuor gouverna successivement l’Empire pendant 82 ans qui constituèrent l’âge d’or de la Rome impériale. Les difficultés surgirent au tournant du siècle, lorsque les querelles de palais affaiblirent l’Empire. Entre l’an 211 et l’an 284, 22 empereurs ou usurpateurs furent assassinés ! Il n’en fallait pas plus pour attiser les convoitises des barbares, massés aux frontières, qui attendaient un moment de faiblesse pour fondre sur les richesses de Rome. 

L’Empire Américain a-t-il atteint son âge d’or ? Que penser du quatuor Reagan, Bush, Clinton, Obama ? Nous laisserons de côté la parenthèse Georges W ! Obama, le sage charismatique peut-il être comparé au philosophe Stoïcien Marc-Aurèle ? Le monde connut la Pax Romana et nous connaissons aujourd’hui, en occident, la Pax Americana. Après Marc-Aurèle, Commode, son fils ingrat et « gladiateur pervers », devint un Empereur qui ne vécut que dans la débauche et se souciant bien peu de l’Empire…

Nous verrons dans notre prochaine chronique jusqu’où nous pouvons pousser la comparaison entre Obama et Marc-Aurèle et ce que nous pouvons en dire sur le devenir de l’Empire Américain et de son vassal Européen.

A suivre… Restez à l’écoute

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