La ruée vient de commencer. La chasse aux cadeaux est ouverte et chacun se précipite pour acheter des choses dont nous n’avons pas besoin avec de l’argent qu’il n’a pas !…
La saison des achats de Noël nous offre un exemple parfait d’hystérie collective qui s’exprime sous une forme de frénésie d’achats plus ou moins somptueux et le plus souvent inutiles. Pour vous en convaincre, il suffit d’entrer dans la chambre de n’importe quel enfant occidental pour constater l’ampleur du ridicule. Elle est généralement encombrée d’une multitude d’objets que certains dénomment « jouets » et qui s’amoncellent en tas hétéroclites qui s’agrandissent à vue d’œil, au fil des jours. Et, lorsque l’on est grand parent, on se demande ce que l’on va bien pouvoir ajouter à cette caverne d’Ali-Baba. Faire plaisir à l’enfant est devenu une mission quasi impossible. L’enfant est devenu le symbole de notre société de consommation, gavée, repue et blasée.
Nous sommes ainsi élevés avec cette idée que le superflu va nous apporter un supplément de bonheur. Nous bâtissons notre identité grâce aux objets que nous possédons et les marques prestigieuses que nous vénérons semblent nous apporter plus de respectabilité. Ce qui importe désormais, ce n’est pas le goût du Champagne que nous boirons à Noël mais l’étiquette qui figure sur la bouteille. Un cadeau n’a plus besoin d’être beau, ni d’être utile, il faut simplement qu’il soit estampillé aux armes d’une marque célèbre et luxueuse.

Le luxe, en effet, est devenu le maître mot. Nous avons si peu confiance en nous et de notre richesse intime que nous avons besoin d’éléments extérieurs pour nous apporter un supplément de valeur. Désormais nous jugeons nos amis et relations à l’aulne de ce qu’ils portent comme signes extérieurs de richesse. La voiture, les vêtements, les bijoux et, bien sûr la montre ! Il y a longtemps que les montres ne sont plus évaluées en fonction de leur fiabilité et de leur précision, mais en fonction de leur prix. Chacun sait désormais que si vous portez une Rolex à 10.000 euros c’est que vous avez réussi votre vie mais, si hélas, vous vous contentez d’une montre à 50 balles qui vous donne néanmoins entière satisfaction, c’est que vous êtes plus ou moins un minable !
Il faut arpenter les « malls » gigantesques de Dubaï, ou déambuler le long du faubourg Saint-Honoré à Paris, ou bien flâner rue du Rhône à Genève, pour se faire une idée de l’ampleur du business du luxe. Les superlatifs et le gigantisme sont au rendez-vous. Cartier vient de tripler la surface de sa boutique avec 2100 m2 rue du Rhône et Chanel se développe désormais sur cinq étages dans la même rue. Chacun rivalise de clinquant, de luxe, de dorures et il faut que la richesse dégouline, comme un trop-plein.

désolé de vous contredire mais une montre à 10.000 euros est une montre de pauvre .
j’ai rencontré cet été un graveur sur métaux précieux qui travaille justement dans une société qui fournit des montres de luxe et voici ce qu’il m’a raconté : “des montres à 500.000 euros , oui vous avez bien lu , sont vendues régulièrement par paquet de 500 , oui vous avez encore bien lu.
Ce vendredi là , mon ami venait de ranger 50 kg d’or dans le coffre ….