Les personnes atteintes du syndrome métabolique ont un risque 4 ou 5 fois plus grand d’avoir une maladie cardiovasculaire. Le syndrome métabolique n’engendre pas de symptômes particuliers, mais il est constitué d’un groupe d’anomalies métaboliques qui fragilisent l’organisme.
Toute ma vie j’ai dépensé beaucoup d’énergie et de temps pour informer le public et les professionnels de santé des dangers d’une mauvaise hygiène de vie. Nous sommes directement responsables des ¾ de nos maladies chroniques, mais nous ne sommes pas toujours conscients de notre responsabilité à cet égard.
Face à la maladie, la tentation est grande d’accuser le mauvais sort, la malchance ou la génétique et de s’en remettre aveuglément au corps médical pour nous guérir! Hélas, il n’existe aucune pilule miracle qui vous mette à l’abri d’un accident cardiovasculaire ou de la maladie d’Alzheimer. Nous ne maitrisons pas tout, mais notre pouvoir sur la santé est beaucoup plus grand que nous ne l’imaginons ! Le syndrome métabolique est typiquement une maladie de civilisation…
Le poids
Le premier paramètre, le plus facile à vérifier, c’est le poids. Le surpoids constitue un des plus grands fléaux de nos sociétés de surconsommation. Fléau qui s’est d’abord abattu sur la première société d’abondance, à savoir les Etats-Unis. Il gagne aujourd’hui l’ensemble des pays dits « développés » et même aussi des pays encore en voie de développement.
Dans ma précédente chronique N° 675, j’ai expliqué comment diagnostiquer un surpoids grâce à la mesure de l’Indice de Masse Corporelle (IMC) qui doit être supérieur à 18 et inférieur à 25 et j’ai déjà donné quelques pistes pour modifier son comportement alimentaire et équilibrer son poids.
L’obésité abdominale
Parmi les facteurs qui constituent le syndrome métabolique, la mesure du tour de taille joue un rôle encore plus grand que le poids total. En effet, l’obésité intestinale augmente le risque diabétique.
Idéalement les femmes doivent avoir un tour de taille inférieur à 88 cm et pour les hommes, inférieur à 102 cm
L’hyperlipémie
Le troisième larron du syndrome métabolique est dénommé « hyperlipémie », c’est-à-dire augmentation des lipides circulants dans le sang : le fameux cholestérol et les triglycérides. En fait, l’excès de cholestérol devient dangereux lorsqu’il est présent sous la forme oxydée. Il s’oxyde lorsque l’oxygénation des tissus est incomplète à cause de la pléthore et de la sédentarité.

Le rôle néfaste du cholestérol est controversé et, surtout, l’utilisation de médicaments qui font baisser le taux de cholestérol dans le sang. Il est utile de rappeler que le cholestérol est un précurseur métabolique extrêmement important et indispensable, en particulier lorsqu’il s’agit de cholestérol dénommé HDL qui ne se dépose pas dans les artères.
Il semble ainsi que le plus important n’est pas le taux de cholestérol total mais le taux de HDL qui doit être au minimum compris entre 40 à 50 mg/dl, soit 1.7 mmol/litre.
Les triglycérides sont aussi essentiels à la vie que le cholestérol et sont contenus dans les graisses et huiles végétales ou animales. Les triglycérides deviennent néfastes lorsqu’ils sont en excès et oxydés. Ils se déposent alors dans les artères. C’est pourquoi il y a un taux limite à ne pas dépasser : 150 mg/dl (1.5 g/l).
La glycémie
Le taux de sucre dans le sang, dénommé « glycémie » doit être parfaitement régulé et contrôlé. En effet le sucre, sous forme de glucose, est l’aliment primordial de nos milliards de cellules. Le glucose est aussi essentiel à la vie que l’air que l’on respire.
Un léger manque de glucose dans le sang va aussitôt nous faire tourner la tête et nous précipiter dans le coma. Par contre un excès de sucre n’entraine pas de symptômes immédiats, et l’organisme peut gérer un excès transitoire sans troubles particuliers.
Mais un excès permanent de glucose sanguin se dénomme diabète. La grande majorité des diabètes sont provoqués par une mauvaise alimentation dont nous sommes les principaux responsables.
Il est impératif que la glycémie soit très proche de 1 gramme par litre de sang (1g/l)
La pression artérielle
Il est facile de comprendre que la pression artérielle augmente lorsque le sang s’épaissit, lorsque la paroi des artères perd de son élasticité, ou enfin, lorsque le diamètre des artères se rétrécit. Ces trois phénomènes entrent en jeu sous l’effet conjoint d’une mauvaise alimentation et du manque d’exercice physique. Le stress est aussi un facteur aggravant.
L’hypertension augmente le risque vasculaire cérébral par rupture d’un vaisseau. Il s’agit d’un événement gravissime qu’il convient de combattre par un mode de vie adapté.
La pression artérielle se mesure avec deux chiffres, l’un lorsque le coeur se contracte et dénommé pression systolique et l’autre lorsque le cœur se relâche, dénommée pression diastolique. Un individu en bonne santé doit avoir des chiffres qui ne dépassent pas 130 mm de mercure pour l’une et 85 mm de mercure pour l’autre.
Le stress
Le dernier élément du syndrome métabolique est curieusement constitué par le stress et ce n’est pas le plus facile à maîtriser. Le stress est le facteur qui aggrave les effets néfastes de tous les autres. L’activité physique est un des meilleurs antidotes du stress chronique.
Dans nos sociétés modernes, où il faut toujours être le meilleur et où la compétition est intense, juste pour survivre, les sources de stress sont multiples et variées. Dès leur plus jeune âge, nous mettons une pression intense sur nos enfants, pour que nous soyons fiers d’eux et qu’ils répondent à nos attentes.
Une pathologie d’encrassage
L’ensemble des critères qui constituent le syndrome métabolique peut se résumer par le mot excès ou le préfixe HYPER :
Hyperphagie, hyperpoids, hyperacidité du sang, hyperviscosité du sang, hyperlipémie, hypertension artérielle, hyperglycémie, hyperinsulinémie, hyper-inflammation et hyper-stress !
Globalement, c’est l’ensemble de l’organisme qui croule sous les excès, à commencer par les excès de nourriture. Le métabolisme ne parvient plus à digérer et éliminer une nourriture trop abondante, trop riche en calories, trop raffinée et de mauvaise qualité. L’organisme est affaibli car il est envahi par les toxines et le phénomène est aggravé par la sédentarité. Enfin, un état inflammatoire chronique s’installe qui fait le lit des ¾ de nos maladies.
Les conséquences sont la kyrielle de maladies dégénératives qui survient dans la deuxième partie de la vie et qui pourraient être facilement évitées si nous étions mieux informés et plus conscients des enjeux : obésité, diabète, hypertension, maladies cardiovasculaires, maladies inflammatoires, ischémie cérébrale, cancer, maladie d’Alzheimer…
Le but de cette chronique n’est pas de vous faire peur mais de vous aider à prendre conscience de l’importance de nos modes de vie et de notre responsabilité individuelle et collective sur notre santé.
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