736 – LE CHOIX DE MOURIR

Le suicide assisté est, avec la raclette, une spécialité Suisse à la mode. Votre mort peut être planifiée et mise en scène, comme un mariage ou un anniversaire…

 Choisir de mourir constitue une décision très personnelle et intime. Sans porter de jugement moral ou éthique, on peut s’interroger sur un phénomène social en vogue. Le suicide, assisté ou pas, sera-t-il demain la solution commune pour mettre fin à une vie encombrante ?

Un business Suisse

Dans une précédente chronique intitulée « Mort par désespoir », j’ai déjà essayé d’analyser cette angoisse de la mort qui caractérise l’espèce humaine et qui nous pousse à jouer avec elle et à se faire peur… jusqu’au passage à l’acte sans retour…

Dans bien des domaines, la Suisse est un pays qui aime bien que les choses soient « propres, en ordre », comme l’on dit. On peut y planifier sa mort, l’organiser et y inviter sa famille et ses amis, pendant que l’on boit tranquillement une potion magique aux effets irréversibles.

En Suisse, rien n’est gratuit et il n’y a pas de petits profits. Mourir sur demande coûte environ 10.000 euros, voyage aller simple compris. Le business est assez florissant et en forte augmentation d’une année sur l’autre. Chaque année plus de mille personnes font ce choix. Cela fait un chiffre d’affaires de près de 10 millions !

Les candidats au suicide assisté sont, en général, de grands malades qui souffrent de maladies incurables. Je respecte ce choix et nul ne sait ce que nous ferions à leur place.

Médiatiser sa mort

Il y a ceux qui meurent sans faire de bruit, de façon anonyme, entourés si possible de ceux qu’ils aiment. Il y a aussi ceux qui veulent que cela se sache, comme s’ils avaient peur de disparaitre dans l’indifférence et l’oubli. Ils organisent une mise en scène médiatique, comme pour attirer une dernière fois tous les regards.

On peut être en bonne santé mais seulement craindre les effets délétères du vieillissement. Le suicide assisté est alors planifié longtemps en avance pour avoir le temps de s’y préparer. La date est fixée et le compte à rebours est commencé.

C’est le cas d’une française de 74 ans, Jacqueline Jencquel, qui actuellement fait beaucoup parler d’elle sur les réseaux sociaux et dans la presse. Son suicide est prévu pour le mois de Janvier 2020. Elle est en bonne santé mais elle a « l’impression d ’avoir fait le tour », et surtout elle « refuse de faire l’amour avec un mec au bide énorme ou de finir légume dans un plumard ».

Son cynisme et son désenchantement ne s’embarrasse pas de poésie ou de romantisme. Sa transcendance se contente de se réjouir à l’avance à l’idée « de sucer des beaux mecs pour l’éternité », au paradis !

Je trouve que tout ce déballage médiatique manque de dignité. Qui sait si, après cette mise en scène préparatoire qui frise l’hystérie, elle aura le courage de se présenter au rendez-vous ?

Banalisation et imitation

Celle qui veut « mourir encore belle l’an prochain » semble avoir une vision bien pessimiste de l’âge avancé. Est-ce un signe des temps qui donne à ce point la primauté à la jeunesse ? Cette médiatisation présente le suicide comme un choix facile, hygiénique, salutaire, permettant de fuir la maladie, la vieillesse et même tout simplement l’ennui…

Avis donc aux amateurs ! Après cette surexposition médiatique, on peut déjà prévoir un afflux de candidats vers la Suisse. Ils se trouvent trop vieux ou trop moches ou ils ne savent pas quoi faire de leur retraite ! Certains médecins et psychologues craignent déjà les risques de suicides par imitation, les humains partageant une bonne partie de leur patrimoine génétique… avec les moutons.

Le suicide des jeunes constitue déjà la première cause de mortalité en Suisse et il est en constante augmentation. Une étude qui vient d’être publiée affirme que le taux de tentative de suicide chez les jeunes de 15 ans a doublé en 10 ans !

Notre époque est cynique et désabusée, nos valeurs traditionnelles s’effritent. Que dire à un jeune qui veut mourir car il lui semble que « la vie ne vaut pas la peine d’être vécue» ? Le nihilisme de Jacqueline Jencquel ne va pas l’aider à vivre.

La bombe sociale

Le cas de Jacqueline Jencquel est intéressant en ce sens qu’il est emblématique d’une époque. Elle est sans doute une pionnière, volontaire pour la mort, à l’avant-garde d’un mouvement qui se banalisera.

Finalement, un suicide coûte moins cher qu’une place dans une maison médicalisée ou qu’une chimiothérapie ! Depuis longtemps, j’ai pronostiqué que nos sociétés du futur seront incapables de financer les dépenses de santé qui explosent avec le vieillissement de la population.

Il y aura un âge au-delà duquel il sera indécent d’être en vie. La pression sociale sera forte, le droit de vote des séniors sera retiré, un âge limite sera décrété et aura force de loi. Je me souviens du film prémonitoire, « Soleil Vert », sorti en 1973 et qui anticipait cette mort programmée, planifiée et organisée par les gouvernements, avec une petite cérémonie comme aujourd’hui dans les funérariums. Nos enfants et petits-enfants n’auront peut-être pas d’autres choix.

Il y a 50 ans l’avortement était un crime, c’est aujourd’hui un droit fondamental. L’euthanasie était inimaginable, elle se pratique couramment dans les hôpitaux. Le suicide assisté était du ressort de la cour d’Assise, il est devenu légal dans certains pays. L’euthanasie active, planifiée et obligatoire sera demain la norme… Dans le meilleur des cas, les jeunes voteront pour en fixer l’âge limite.

 

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5 commentaires

  1. L’euthanasie est devenue pratique courante dans les hôpitaux ..? Quelles sont vos sources mis à part votre imagination délir… débordante pardon ?

    1. L’utilisation abondante des opiacés, administrés aux malades qui souffrent, les conduit assez rapidement à la mort. C’est ce que j’appelle l’euthanasie médicale et qui semble la meilleure manière d’éviter les grandes souffrances. Cette euthanasie médicale permet d’éviter d’avoir recours au suicide volontaire assisté.

  2. C’est une dérive honteuse de notre société. Jusqu’à présent les gens qui voulaient en finir se débrouillaient tout seul sans impliquer personne. Pourquoi permet-on ce genre de délire? Où est l’obligation de secoure à personne en danger? Et l’argent mis la-dedans ne serait-il pas mieux employé pour secourir des gens qui luttent contre la maladie avec la furieuse envie de vivre?

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