796 – VERS LE CHAOS?

L’état du monde occidental est inquiétant. Les tensions sont si grandes, dans de nombreux domaines, que l’on redoute le point de bascule qui conduirait soudain à l’effondrement.

Le monde est si complexe et les interactions si nombreuses, qu’il est très difficile de prévoir quel pourrait être l’élément déclencheur qui conduirait au chaos généralisé.

Le chaos démocratique

Ce qui me frappe, en premier lieu, c’est la déliquescence des démocraties occidentales, incapables d’apporter aux peuples, l’essentiel, c’est-à-dire la sécurité et la prospérité.

Où que l’on tourne son regard, on n’aperçoit que des peuples déboussolés et des politiciens incapables de la fermeté et de la détermination indispensables pour conduire le destin. Le système de la démocratie représentative ne fonctionne plus, pris en otage par l’esprit partisan.

Les péripéties du Brexit, qui occupe l’Europe depuis 3 ans, en est l’exemple le plus frappant : un parlement Britannique qui ne sait pas ce qu’il veut et une Europe sans tête et sans voix, incapable de dire « basta ! ».

L’Italie nous offre le triste spectacle de la surenchère démagogique et suicidaire. En Espagne, la Catalogne veut se faire hara-kiri dans un pays déchiré, sans véritable leader, et qui navigue à vue.

La France sombre dans des querelles et des polémiques stériles, bien loin des vrais problèmes auxquels le pays doit faire face. Les manifestations de rue et les violences, incessantes, prétendent remplacer la démocratie.

L’Amérique nous confirme que la démocratie sélectionne les politiciens les moins vertueux car les masses sont toujours abusées par les discours simplificateurs, voire simplistes, alors que les problèmes sont complexes et nécessitent la subtilité. Donald Trump, homme-spectacle, pense que la force peut se passer du droit.

On retiendra cette phrase de Montesquieu : « La tyrannie d’un prince ne met pas un Etat plus près de la ruine, que l’indifférence pour le bien commun n’y met une république ».

Le chaos financier

L’économie mondiale repose sur une dette colossale qui défie le bon sens. La dette des entreprises dépasse 90% du PIB mondial, la dette des gouvernements est aussi proche de ce chiffre, tandis-que celle des ménages avoisine 60% du PIB mondial.

Faites le calcul, ces trois dettes cumulées représentent donc près de 2,5 fois le PIB mondial ! Sachant que cette dette continue de croitre, qui peut croire que cela peut durer indéfiniment ? Et pourtant, l’économie moderne se fige si la dette ne poursuit pas son ascension !

Selon les experts, 40% de la dette des entreprises sont exposés à un grave risque de défaut.

La finance est devenue si folle que certains gouvernements ou institutions peuvent emprunter à des taux négatifs ! On peut aujourd’hui gagner de l’argent en empruntant ! Vous-même, si vous avez une certaine somme qui dort sur un compte bancaire, la banque peut vous prélever jusqu’à 1% par an…

Le moindre grain de sable dans le système et tout s’effondre ! En Europe, de nombreuses banques européennes sont fragilisées à la fois par les taux négatifs et par les prêts à risque. Dans ces conditions, c’est la survie de l’euro qui serait en question…

Le chaos économique

Depuis 1945, les Etats-Unis imposaient un ordre libéral qui était de leur intérêt et dont le monde entier a profité. Sur toutes les mers du globe, la marine américaine patrouillait pour assurer la liberté des échanges. Cette période heureuse, avec l’éclosion des démocraties, était peut-être une parenthèse dans l’histoire.

Le libéralisme, c’est à la fois la liberté économique, la liberté d’entreprendre, et aussi la primauté des droits individuels. Mais le libéralisme n’est pas nécessairement éternel, s’il n’est pas défendu.

Le libéralisme n’est pas l’état normal du monde, car il est le résultat d’une lutte contre le chaos et le désordre. L’état normal du monde, tel qu’il fut trop souvent au cours de l’histoire, c’est la jungle. Or, le libéralisme ne prospère pas dans un monde d’insécurité, de nationalisme et de réarmement.

Les USA, qui furent longtemps les garants de cet ordre, sont devenus aujourd’hui les auteurs du désordre. Ils se font les apôtres d’un nouveau nationalisme, America first, qui est le prélude à un repli sur soi généralisé, c’est-à-dire à l’état normal de jungle, source des conflits futurs.

La guerre économique en cours ne peut faire que des perdants. A cela, il faut ajouter un niveau rarement atteint d’inégalités de revenus au sein des différents pays. A la moindre crise économique, ces frustrations peuvent se transformer en colère et en violence déchainées.

Le chaos religieux

L’Europe ne semble pas avoir pris la mesure du danger face à l’intégrisme musulman qui, d’une part, met nos sociétés dans l’insécurité et le qui-vive permanents, et d’autre part, crée de l’animosité et du soupçon venimeux à l’encontre d’une communauté.

Nos sociétés démocratiques ont péché par candeur et par faiblesse. Le salafisme, qui prêche l’intégrisme religieux, c’est-à-dire l’anéantissement des mécréants, infiltre désormais le cœur de nos sociétés, comme cela a été récemment et tristement illustré en France.

Des cellules terroristes naissent un peu partout, à l’ombre des mosquées salafistes qui se réfèrent à Abou Bakr al-Baghadi, leader de l’Etat Islamique. En banlieue parisienne, à Bruxelles, à Genève, à Londres et ailleurs. Certains Imams sont fichés S, ce qui ne les empêchent nullement de poursuivre leurs prêches sans être inquiétés!

Les démocraties modernes sont trop faibles et trop peureuses pour contrer une propagande virale sur les réseaux sociaux, nouvelle arme de guerre des islamistes. Comme le dit l’état-major américains : « Il est plus facile de tuer un homme méchant qu’une idée mauvaise ».

Pendant ce temps-là, nos démocraties se préoccupent davantage des féministes, des minorités sexuelles, des transgenres et de la procréation médicalement assistée, que des intégristes islamiques !

Le chaos des mœurs

D’une certaine façon, le libéralisme et la démocratie portent en germe l’hyper-individualisme et l’égoïsme.

« Dans les sociétés démocratiques, chaque citoyen est habituellement occupé à contempler un très petit objet qui est lui-même », écrivait Alexis de Tocqueville.

C’est sur ce terrain que se sont développés, au nom de la liberté, un laisser-faire et un laisser-aller généralisé. Chacun revendique chaque jour de nouveaux droits, au gré de son bon plaisir : droit à l’avortement, droit au mariage pour tous, droit à la procréation assistée, droit à la modification du génome embryonnaire, droit à modifier son identité sexuelle, droit à l’euthanasie, etc.

La liste des nouveaux droits futurs à conquérir est infinie et jamais plus personne ne mentionne les devoirs du citoyen, comme si la démocratie les affranchissait de tout devoir.

Les citoyens n’ont plus que des exigences et des revendications. Le travail lui-même est remis en cause et les milleniums rêvent de partir à la retraite à 40 ans ! Ils ne s’embarrassent plus d’enfants, considérés comme des freins à leur épanouissement personnel et à leurs plans de carrière. Or, sans démographie dynamique, aucune société ne peut survivre…

Les enfants eux-mêmes veulent s’affranchir de toute autorité et nombreux deviennent violents si un maitre ou un parent se met en travers de leurs désirs. Les enseignants ne se sentent plus en sécurité face aux élèves qui sont en échec scolaire : « Pétards en classe, départ de feu, insultes, menaces… Ils n’attendent plus rien de l’école et n’ont plus peur d’aucune sanction. Même la police ne constitue pas une intimidation… ils sont comme résistants aux antibiotiques ! », résume une directrice d’école.

Une démocratie qui n’est pas capable de venir à bout de ses enfants de 15 ans, comment peut-elle prétendre mettre ses citoyens en sécurité et terrasser l’Islamiste radical ?

« Nous entrons dans une époque tragique, époque catastrophique », prédisait Nietzsche, en prélude à cette sentence de Paul Morand : « Quelle prophétie a jamais détourné un peuple de l’échec ? ».

Je suis certain que vous allez énumérer d’autres chaos qui menacent le monde. Je n’ai mentionné que ceux qui me paraissent les plus menaçants. Mais, rassurez-vous… le pire n’est jamais sûr.

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Merci.

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4 commentaires

  1. Vous avez ô combien raison mais allez plus loin. Prenez conscience que c’est depuis le 15 août 1971 et surtout la création de l’euro que, pour la première fois dans toute l’histoire de l’humanité, nous avons une monnaie liée à une richesse hypothétique future et non à une richesse constatée passée comme l’or.

    Nous consommons donc une énergie théorique future alors qu ‘l’homme n’a jamais consommé que de l’énergie constatée par le passé et cette absence totale de digues permet toutes les catastrophes que vous avez énumérées.

    1. Vous avez mille fois raison d’insister sur le fait que nos monnaies ($ et €) ne reposent sur rien d’autre que la confiance que nous voulons bien leur attribuer!
      Mais, pire que cela, étant donné le niveau de la dette, nous hypothéquons le futur, c’est-à-dire une richesse pas encore créée et qui le sera, peut-être, par nos enfants ou petits enfants!…

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