815 – INCOHERENCES DES ECOLOGISTES

Comme tout mouvement qui se politise, l’écologie devient parfois sectaire et dogmatique, sans vision globale sur les conséquences de ses choix.

Je me revendique comme étant un écologiste de la première heure puisque cette prise de conscience remonte aux années 70 ! Je ne suis pas un militant, mais j’ai agi dans le domaine de la santé naturelle face à la prédominance des thérapies chimiques.

Malgré cette forte sensibilité écologique, j’évite le sectarisme et les prises de position extrémistes auxquelles aboutissent toutes les organisations qui se structurent. Les mouvements écologiques qui se sont fortement politisés, dans le mauvais sens du terme, n’ont pas échappé à cet écueil…

Je vais prendre trois exemples :

1 – Le réchauffement climatique

Les écologistes sont les premiers à clamer haut et fort que le réchauffement climatique constitue le plus grave danger auquel doit faire face l’espèce humaine dans son ensemble.

Il est par ailleurs communément admis que les dégagements de gaz carbonique et de méthane qui proviennent des activités humaines modernes sont à l’origine de ce fameux « effet de serre » qui met notre globe sous une enveloppe gazeuse de plus en plus dense et à l’origine du réchauffement. Il faut environ 100 ans pour que le gaz carbonique dégagé soit détruit !

Or, il se trouve que la production d’électricité constitue la principale source de production de CO2, avec 41% du total. C’est donc logiquement à ce niveau que devraient se porter nos efforts en limitant la production d’électricité avec des carburants fossiles.

Cette voie serait d’autant plus facile à emprunter que nous maitrisons assez bien l’énergie nucléaire grâce à des dizaines d’années d’expérience. Les experts et techniciens ont beaucoup appris lors des divers accidents qui ont eu lieu et la sécurité s’est grandement renforcée.

Le nucléaire est actuellement la seule option crédible pour produire de l’électricité rapidement et en grande quantité. Le solaire et l’éolien constituent certes des appoints non négligeables mais à plus long terme et avec une production moins régulière.

Face à cette situation dans laquelle il est urgent d’agir pour limiter fortement notre production de CO2, les écologistes ont réussi à influencer les gouvernements de manière nuisible en prenant la décision de fermer les centrales nucléaires dans divers pays.

La réponse ne s’est pas fait attendre : il a fallu construire de nouvelles centrales à charbon et celles qui devaient fermer ont dû augmenter leurs capacités ! A cause du refus du nucléaire, la consommation de charbon, de pétrole et de gaz, pour produire de l’électricité n’a cessé d’augmenter car le solaire et l’éolien sont loin d’assurer la relève au niveau global. En Allemagne, par exemple, 50% de la production d’électricité est assurée par des centrales à combustibles fossiles et il a fallu mettre en service une nouvelle centrale à charbon en Rhénanie-Wesphalie! Merci les écologistes ! Le refus du nucléaire représente sans doute une grave erreur historique.

2- La voiture électrique

Grâce au génie inventif et entrepreneurial d’Elon Musk, le rêve de la voiture électrique est devenu réalité. Rouler sans bruit et sans polluer, cela parait magique ! Pas de rejet de CO2, pas de particules fines…

La réalité est plus complexe. Tout d’abord il faut penser aux batteries au lithium, ce métal léger que l’on ne trouve pas partout et dont l’extraction nécessite des quantités énormes d’eau qui doit provenir des nappes phréatiques. Sans compter que l’extraction consomme beaucoup d’énergie.

Les principales réserves de Lithium se trouvent au Mexique, au Chili, en Bolivie et en Chine. Le prix du lithium explose littéralement !

L’Europe est pauvre en Lithium et les principales réserves se trouvent au Portugal dans la région de Montalegre et dans un parc national où des centaines d’hectares doivent être déboisés. Le précieux métal se trouve dans des roches granitiques et donc difficile à extraire. L’exploitation, qui doit commencer cette année, se heurte à l’hostilité des populations locales car les dégâts environnementaux seront considérables, sans retombées économiques puisque ce lithium prendra le bateau… pour la Chine !

Mais l’histoire n’est pas finie car il faut ensuite charger et recharger les batteries avec de l’électricité… qui provient des centrales à charbon bien sûr ! Il est ainsi prévu que la voiture électrique va provoquer une augmentation de la consommation électrique de 20%, avec autant de libération de gaz à effet de serre…

Finalement, le principal avantage de la voiture électrique réside dans le fait qu’elle est plus silencieuse, plus agréable à conduire et qu’elle ne pollue pas les villes, mais globalement elle n’épargne pas la consommation de charbon, sauf en Suisse où 60% de la production électrique est d’origine hydraulique ! Il s’avère donc que la voiture électrique n’a de sens que si nous avons des centrales nucléaires!

Ajoutons que, dans le bilan global, nous n’avons pas parlé du recyclage des batteries ni de l’énorme infrastructure à mettre en place pour prévoir une station de recharge à chaque place de parking…

3 – Transports : route ou train ?

Depuis longtemps les écologistes affirment avec raison que le train est moins polluant et moins énergivore que le transport par route, aussi bien pour les voyageurs que les marchandises.

Or il se trouve qu’il y a peu de points de passage à travers les Alpes entre la France et l’Italie. Par conséquent le projet d’un nouveau tracé ferroviaire, plus écologique que la route, entre Lyon et Turin, prend tout son sens en facilitant les échanges entre les deux pays et en désencombrant les autres voies.

Mais qui sont les principaux opposants à ce projet de bon sens ? Encore une fois les écologistes qui ne sont pas à une incohérence près ! D’ailleurs, il parait que ce sont les écologistes engagés qui voyagent le plus… surtout en avion ! Je sais que nous devons vivre avec nos contradictions car finalement nous sommes tous des « révolutionnaires néo-libéraux ».

La prise de conscience écologique est une nécessité vitale absolue. J’ai toujours beaucoup aimé le slogan fondateur de l’écologie : « Penser global, Agir local », ce qui suppose qu’il faut réfléchir avant d’agir et anticiper les conséquences de nos actions à un niveau global. Mais il semble que nombre d’écologistes sont plus prompts à agir qu’à penser !

L’écologie est indispensable mais elle ne doit jamais être une religion ou un parti politique qui pense à notre place et utilise des slogans simplificateurs. Rien n’est pire que le sectarisme et le dogmatisme qui menacent toutes les organisations humaines. Soyons simplement pragmatiques !

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4 commentaires

  1. Super cette chronique et parfaitement juste au moment même où les Verts vont, paraît-il, faire un malheur pour les municipales en France

  2. Il y aurait aussi un énorme chapitre à faire sur l’agriculture et les écologistes ! le parallèle avec l’énergie est saisissant.

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