963 – MENACES SUR LA SURVIE DE L’HUMANITE?

En ce début d’année, ce titre peut paraitre comme une provocation de mauvais goût ou une blague de potache. Il est cependant très sérieux et il n’est nullement certain que l’humanité parvienne à atteindre la fin de ce siècle. De nombreux faits majeurs se conjuguent pour nous faire prendre conscience des enjeux.

Comment oser parler la fin de l’humanité alors que nous venons d’atteindre les 8 milliards d’habitants sur cette planète et, qu’à ma naissance, nous étions 3,5 fois moins nombreux ? Sans compter que nous pourrions approcher les 10 milliards d’âmes en 2050, si les choses se passent comme prévu … Mais les choses ne se passent pas toujours comme prévu !

En effet, plusieurs phénomènes inquiétants se conjuguent et s’additionnent pour créer une situation unique dans l’histoire de l’humanité : un manque réel de désir d’enfant parmi les jeunes générations, un taux de fertilité des couples en forte baisse, une baisse drastique du taux de spermatozoïdes parmi les hommes du monde entier, des accouchements du premier enfant à un âge de plus en plus tardif, sans compter une vague de couples homosexuels dans les pays développés…

Dans les pays développés, le renouvellement des générations n’est plus assuré depuis plusieurs décennies et l’augmentation de la population n’est due qu’à l’allongement de la durée de vie et à l’immigration en provenance d’Afrique, qui n’a pas encore atteint son pic de natalité. En Europe le nombre d’enfants par femme en âge de procréer est en moyenne de 1,5. L’écart varie entre un point catastrophiquement bas de 1,14 en Italie à 1.86 en France. Ce phénomène est identique dans l’ensemble des pays développés. Ce chiffre devrait atteindre au minimum 2 pour remplacer le père et la mère !

On peut s’interroger sur les nombreuses causes qui convergent pour favoriser cette baisse drastique de la natalité qui constitue un phénomène sociétal de première importance et qui va bientôt concerner l’ensemble de la planète. Le premier effet est un vieillissement rapide de la population avec des conséquences budgétaires et économiques considérables.

En bref, l’humanité arrive à un point de bascule qui peut la précipiter vers le déclin et la chute finale. La pollution chimique et le réchauffement climatique constituent deux facteurs supplémentaires et aggravants. Nous sommes tous collectivement responsables des causes qui peuvent engendrer notre autodestruction.

Certains considèrent que nous sommes trop nombreux sur cette planète, où nous avons presque épuisé nombre de ressources naturelles, et ils plaident pour une décroissance de la population mondiale. Ils ont probablement raison, mais ce qui se dessine c’est une quasi-disparition de l’espèce humaine, ce qui peut être considéré comme un juste retour des choses étant donné que, par nos actions néfastes, nous avons provoqué la disparition de centaines d’espèces animales…

Le défi de l’infertilité des couples

Les services de santé se préoccupent beaucoup de contraception et d’avortement. Nos sociétés dépensent beaucoup d’argent et d’énergie pour expliquer aux jeunes comment ne pas avoir d’enfant. Le premier message qu’une mère va donner à sa fille devenue femme consiste, non pas à la préparer à être maman, mais au contraire à lui éviter d’être enceinte… Ceci en dit long sur les préoccupations de notre société.

Pour des raisons qui mériteraient un autre développement, le désir d’enfant s’est considérablement émoussé au cours des 50 dernières années dans nos sociétés occidentales. Les jeunes générations tardent à constituer des couples stables et psychologiquement prêts à avoir un enfant. Le désir d’enfant survient rarement avant la trentaine ce qui explique pourquoi l’âge de la femme pour son premier enfant se situe aujourd’hui, en France, à plus de 30 ans pour la moyenne générale et porté à 32 ans pour les diplômées. Il se situait autour de 24 ans en 1974 !

Mais nombre de jeunes femmes ne savent pas que leur fertilité baisse à partir de 30 ans et qu’elles subissent une baisse drastique de leur nombre d’ovocytes à 35 ans. Elles sont encore nombreuses à croire qu’il est facile d’avoir un enfant après 40 ans et elles vont toujours citer le cas d’une mère ou d’une copine qui a accouché tardivement. Aucune campagne d’information sur la reproduction n’a été élaborée par les services de santé et, selon un sondage, 90% des jeunes françaises ne savent même pas ce qu’est « une réserve ovarienne d’ovocytes » !

« Elles confondent la présence des règles avec la fertilité. Mais la ménopause survient 10 ans après la perte de la fertilité » précise une biologiste spécialiste de l’aide à la procréation.

L’âge tardif du premier enfant constitue une des premières causes auxquelles on pense dans le cas d’infertilité des couples. Le désir d’enfant survient souvent au cours de la trentaine, lorsque l’on s’éloigne des périodes où la fécondité est maximale. Mais d’autres facteurs prépondérants interviennent, comme la pollution chimique et, en particulier, les trop célèbres perturbateurs endocriniens. Finalement, un couple sur quatre serait touché par un problème d’infertilité, ce qui est considérable et probablement qu’un début.

Contrairement à l’idée répandue, l’infertilité n’est pas l’apanage de la femme. Les spécialistes estiment que 30% des infertilités sont dues à la femme, 30% à l’homme, 30% aux deux et 10% sont liées à une cause inconnue.

Le déclin tragique de la fertilité masculine

Le revue scientifique « Human Reproduction update » vient de publier, en date du 15 Novembre 2022, une méta-analyse qui a fait l’effet d’une bombe dans les milieux spécialisés. Cette étude confirme ce que l’on savait à propos d’une baisse du nombre de spermatozoïdes humains. Mais elle démontre, d’une part, que cette baisse est drastique et bien plus importante que ce que l’on croyait et, d’autre part, que cette baisse est mondiale et concerne tous les pays !

Au cours des 40 dernières années, le taux de spermatozoïdes est passé de 101 millions par millilitre à 49 millions par millilitre, ce qui est considéré comme un taux subfertile, c’est-à-dire à la limite de la fertilité. « Nous avons la certitude d’un déclin fort et durable, en France comme ailleurs dans le monde » affirment les auteurs.

Le plus grave c’est que non seulement cette baisse persiste et persistera mais qu’elle s’accélère, passant de 1.16 % par an avant l’an 2000 à 2.6 % par an au cours de ce siècle ! La situation est si grave et alarmante que les auteurs n’hésitent pas à écrire cette phrase choc : « Nos résultats sont comme le canari dans la mine. Nous avons entre les mains un problème grave qui, s’il n’est pas maitrisé, pourrait menacer la survie de l’humanité ».

« La force de ces travaux est de montrer pour la première fois que ces tendances concernent également les pays d’Afrique et d’Amérique du Sud. C’est réellement inquiétant » conclut un toxicologue Britannique. La fertilité des hommes et des femmes chute probablement au même rythme, mais il est bien plus difficile de compter des ovules que des spermatozoïdes !

Les causes sont, comme souvent, multiples et cumulatives. On accusera le mode de vie moderne, le stress, le tabagisme, le surpoids, le binge drinking, etc… Mais les grands coupables sont les multiples pollutions environnementales, pesticides, perturbateurs endocriniens comme les phtalates et le bisphénol A, les retardateurs de flamme bromés, les éthers de glycol, les composés perfluorés et les métaux lourds comme le plomb. La liste est longue, mais sous l’influence des lobbies de la chimie, la révision du règlement européen sur les produits chimiques (Reach) est remise à plus tard, d’année en année.

La procréation médicale assistée

Depuis l’aube de l’humanité, les humains ont très bien su croitre et prospérer sans l’aide de personne et en suivant leur instinct naturel. C’est ainsi que nous sommes devenus 8 milliards, malgré les aléas des guerres, des famines et des épidémies. Mais, depuis que l’humanité a atteint l’ère post-moderne et son confort bourgeois, elle arrive au point où elle a besoin d’être assistée pour faire des enfants… Est-ce cela le progrès moderne dont nous sommes si fiers ?

Un couple sur 4 consulte pour infertilité. « Il serait trompeur de penser que ce problème peut être résolu par plus d’assistance médicale à la procréation. La baisse de la qualité du sperme est associée à d’autres phénomènes, comme la hausse de l’incidence du cancer des testicules, multipliée par 2,5 au cours des trente dernières années et la fréquence des malformations de l’appareil génital des garçons » prévient l’épidémiologiste Rémy Slama.

Depuis la naissance, au Royaume-Uni, de Louise Joy Brown le 25 juillet 1978, le premier bébé éprouvette, près de 9 millions d’enfants sont nés à la suite d’une fécondation in vitro. Mais il existe une grande disparité entre les pays. En Espagne cela concerne 7 % des naissances, mais seulement 1 % en Irlande et 3,6 % en France.

En Europe le nombre de naissances après AMP (Assistance Médicale à la Procréation) a doublé au cours des dix dernières années pour atteindre le chiffre de 200.000. A ce rythme on pourrait vitre atteindre les 10 % d’enfants nés dans le cadre d’une AMP.

Mais, « contrairement aux discours médiatiques, les techniques ne sont pas toutes-puissantes », mettent en garde les spécialistes. En France, il y aurait en moyenne, souvent après plusieurs tentatives, une chance sur quatre d’aboutir à une naissance grâce à une aide à la procréation, tous âges confondus. Plus les tentatives sont tardives, plus le taux d’échec est important…

La désillusion est d’autant plus violente que l’on pense, à tort, que la science peut tout faire. « Les femmes croient qu’elles peuvent avoir recours à la fécondation in vitro, mais la FIV ce n’est pas cela : s’il n’y a plus d’ovocytes on ne peut plus rien faire », met en garde une autre spécialiste.

La survie de l’humanité est-elle réellement menacée ? On peut le craindre, quand on connait les capacités d’autodestruction des humains. Les pollutions chimiques et médicamenteuses, principales responsables de l’infertilité, pourraient être facilement éradiquées. Nous devons prendre conscience que nous en sommes directement responsables, ainsi que nos gouvernants. Nous nous préoccupons beaucoup du réchauffement climatique, c’est très bien, mais ce problème va se régler tout seul puisqu’il n’y aura bientôt plus de naissances … La planète sera débarrassée de son principal prédateur et pourra à nouveau constituer un paradis terrestre !

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