299 – FAITES VOS JEUX…RIEN NE VA PLUS

Vous en êtes tous conscients, nous vivons dans un «  village global », c’est-à-dire que nous sommes tous interdépendants, autrement dit nous nous tenons tous par la barbichette. L’Europe vacille, si elle tombe c’est probablement toute l’économie mondiale qui ira au tapis…

 J’ai toujours dit, et démontré, que les Empires s’écroulent sous l’effet d’une déroute économique. Aujourd’hui c’est l’ensemble de la civilisation occidentale qui est menacée sous l’effet d’un endettement gigantesque généré par la démagogie et l’incompétence des gouvernements de droite ou de gauche. C’est donc finalement l’avenir de la démocratie qui est en jeu, car il est évident qu’elle ne survivrait pas à un écroulement économique de grande ampleur. Je me permets simplement de rappeler que, dès 2010, j’ai amplement prévu les évènements qui se déroulent actuellement sous nos yeux. (« Démocraties en péril : Le déclin de l’occident », Editions L’Harmattan).

Angela Merkel

 Seul un sursaut de l’Europe pourrait nous éviter l’abîme, car c’est l’Europe aujourd’hui qui se trouve dans l’œil du cyclone. Il n’existe à mon sens qu’une porte de sortie : c’est l’intégration européenne à marche forcée, menant rapidement à une véritable gouvernance européenne et une harmonisation fiscale, budgétaire et du droit du travail. L’Europe a un besoin urgent d’un patron qui ait une vision à la hauteur des défis. La Chancelière Allemande, Angela Merkel, a fait récemment une proposition dans ce sens dans un discours important qui fut malheureusement boudé par les media et ignoré par les politiques. Elle a fait remarquer que l’Allemagne ne pouvait supporter l’incurie des autres Etats et que seul un effort collectif et coordonné pouvait nous sortir de l’ornière.

La France, hélas, n’a pas de visionnaire et perd son temps en scènes de ménage présidentiel ou se dispute pour savoir combien il faut embaucher de fonctionnaires ou s’il faut légaliser le cannabis. Ce pays est dirigé par un bataillon de petits chefs, tous issus de la fonction publique, et dont les références sont celles du 19ième siècle. C’est tout simplement tragique ! Ils ont une vision étriquée de l’Europe et croient servir leur pays en se repliant sur le passé et en gardant ce qu’ils dénomment de façon lyrique « les prérogatives nationales » et en refusant tout « abandon de souveraineté ». C’est à pleurer… Si la France n’est pas capable de répondre par l’affirmative, et rapidement, aux propositions de Madame Merkel, vous pouvez dire Adieu à l’Europe et vous expliquerez à vos petits enfants que leur destin fut hypothéqué par de petits politicards sans envergure. La Chancelière de conclure : « La médiocrité ne doit pas devenir l’étalon en Europe ». A vous de deviner qui était visé !…

Il faut bien vous faire à l’idée, les gens que vous avez élus, en France ou ailleurs, ne maîtrisent pas la situation et n’ont aucune idée de ce qu’il faudrait faire. La seule chose qu’ils savent faire, c’est de rejeter la responsabilité sur les autres : c’est la faute des banques, c’est la faute des riches, c’est la faute de l’Allemagne… Ils se réunissent chaque week-end pour colmater les brèches, mais jamais pour faire des choix clairs et déterminés. Ils jonglent avec des milliards qu’ils n’ont pas et qu’ils promettent à des gens qui seront incapables de les rembourser. Soyez sûr d’une chose: la situation est beaucoup plus grave que ce qu’ils osent vous dire!…

 Pendant ce temps là, les citoyens perdent la confiance qu’ils avaient dans cette monnaie commune qui aurait dû être le ciment d’une Europe fédérale qui n’a jamais vu le jour, mort-née, empoisonnée par une armée de fonctionnaires internationaux qui ont stérilisé toute émancipation de l’âme Européenne. Une monnaie n’a de valeur que par la confiance que l’on lui porte. Dans les faits, l’Euro s’est déjà désintégré, puisqu’il est préférable de mettre ses économies dans une banque Allemande plutôt que dans une banque Espagnole. Soyez attentif à ce fait, si vous habitez un pays du sud de la zone Euro, vous risquez de perdre, du jour au lendemain, de 30 à 50% de vos économies… Si vous faites partie des gens prudents vous avez déjà acheté de l’or, la seule vraie monnaie AAA !…

La seule chose qui est sûre à 100%, c’est qu’il faudra renoncer à l’Etat-Providence, de gré ou de force. Il faudra accepter que l’Occident est ruiné, de chaque côté de l’Atlantique, et en tirer les conséquences : une baisse très importante du niveau de vie, jusqu’à ce que nous ayons touché le fond, avant de remonter vers la lumière.

 

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2 commentaires

  1. J’ai un problème, Mr Ponroy. J’ai besoin de 200 000 euros. Pouvez vous me les prêter ? Si vous les avez et si je peux vous apporter les garanties nécessaires, je vous les rembourserai, et vous serez fondé à m’en demander le remboursement car vous avez pris cet argent dans vos fonds propres et ils vous manquent – ne parlons pas des intérêts, c’est à côté du problème que je veux évoquer. Par contre, vous ne les avez pas, mais vous avez de gros dépôts dans une banque centrale, et vous êtes habilité à créer de la monnaie,
    200 000 euros, en l’occurrence, que vous allez me prêter, car j’en ai besoin pour une chose de première utilité (peu importe laquelle) – manque de chance, je ne peux pas les rembourser et vous ne pouvez pas vous rembourser non plus sur mon bien puisqu’il a brulé, et je suis au chômage. Pouvez vous m’expliquer en quoi vous allez être en faillite ? – bien sûr, vous allez me dire que vous êtes redevable de l’argent que vous avez créé auprès de la banque centrale où vous avez vos dépôts, ce n’est sûrement pas faux. Mais si vous ne remboursez pas la banque centrale, en quoi celle ci serait-elle en faillite étant donné qu’elle peut créer l’argent ex-nihilo. Ce n’est que le système qui est en faillite, régi par des conventions, pas les valeurs. Alors, bon, je suis loin d’être un expert en économie, comme 99% des citoyens et je suis peut-être bien à côté de la plaque, mais je vous dit que si seulement 20 ou 30% des gens comprenaient comment le système économique marche, soit ce serait la révolution demain matin, comme l’a dit, je crois, un certain Mr Ford au début du siècle, soit le traité de constitution européenne serait rédigé tout autrement sans ces clauses coercitives de compétitivité qui tuent le travail.
    “empoisonnée par une armée de fonctionnaires internationaux qui ont stérilisé toute émancipation de l’âme Européenne”. – J’aimerai bien que vous expliquiez ce que vous voulez dire par là. Citez des exemples.
    La crise actuelle n’est pas une crise du travail, ni des valeurs fondamentales, c’est une crise du sens de la monnaie et donc une crise systémique. Je vais peut-être faire dresser les cheveux sur la tête à plus d’un, mais je pèse mes mots en disant que la soi-disant dette dont on nous rebats les oreilles à longueur d’informations n’est qu’une dette fictive. On doit de la monnaie qui ira boucher un trou comptable, rien d’autre, si ces milliards d’euros ne sont pas remboursés, ils ne manqueront à personne puisque ce n’est pas de l’argent sorti de fonds existants préalablement dont les prêteurs auraient pu faire autre chose, mais de l’argent créé. C’est donc un problème comptable. Telle banque créatrice de monnaie a prêté 500 millions à un état pour construire un viaduc par exemple; le viaduc est construits, les matériaux, les architectes, les ingénieurs, les ouvriers sont payés, l’argent est intégré dans le circuit commercial. Pouvez vous me dire où est la dette ? c’est une vraie question. Ah oui, les intérêts – au fait ,ce n’est que ce que l’on rembourse – les banques se fichent bien que le capital ne soit pas remboursé pourvu qu’il soit toujours là comme potentiel à créer des intérêts. Ce qui est grave, ce n’est pas qu’un système ou des banques s’écroulent, ce qui est grave, c’est que des hommes qui vivaient de ce système n’aient plus à manger ou de quoi se soigner ou se loger. Ce n’est pas grave qu’une cathédrale s’effondre s’il n’y a personne dessous et à quoi ça sert d’être assis sur un tas d’or s’il n’y a rien à acheter – l’ennui, c’est que c’est ceux qui n’ont pas d’or qui auront le plus de besoin vitaux. Il est beaucoup moins grave que monsieur Bill Gates (que j’estime par ailleurs) ait perdu 18 milliards de dollars dans le crise, que celui qui a perdu sa maison, confisquée par son banquier parce qu’il avait perdu son travail parce que son employeur a préféré le licencier pour pouvoir payer ses actionnaires – tout le monde y a perdu.
    Est-ce que pour payer la dette, on ne va pas nous demander un jour de nous restreindre sur la nourriture qui continuera, elle, d’ être abondante, ou bien vendre la tour Eiffel à un magna du pétrole.
    Le plus inquiétant, je concède, c’est que les dirigeants de tout poil, les gros riches qui ne connaissent pas la crise mais la connaîtraient si le système venait à s’écrouler iront jusqu’à pousser à la guerre si cela menace trop et personne, comme toujours, n’y comprendra rien et fera porter le chapeau à des gens qui n’en sont pas responsables. La solution, c’est que le plus de monde possible connaisse comment marche le système et puisse intervenir de façon saine dans ce système. Avez vous regardé les conférence d’Etienne Chouard sur you tube, ou daily motion. C’est instructif et c’est fiable car ça vient d’un professeur d’économie qui lui est compétent, moi, je ne le suis pas. Je peux, juste, peut-être raconter des bêtises, mais je n’en ferai pas, ce qui n’est pas le cas pour des personnes à l’esprit révolutionnaire ou anarchiste qui prendront prétexte de cette mauvaise allure du système pour faire encore pire. Au plaisir.

    1. – Vous soulevez énormément de questions passionnantes à la fois, ce qui ne facilite pas la réponse!… Etienne Chouard propose que la BCE prête directement aux Etats à des taux très faibles, sans passer par les banques. Ceci ne serait possible qu’avec une intégration Européenne et un vrai fédéralisme. Sinon prêter aux Etats qui continuent à dépenser plus qu’ils ne gagnent c’est, à coup sûr, arriver à la ruine.
      – Votre proposition qui permettrait aux Etats ce créer autant de monnaies qu’ils veulent est assez utopique car cela conduirait très vite à l’hyperinflation comme cela s’est passé en Allemagne avant la guerre du temps de la République de Weimar. C’est aussi ce qui se passe en ce moment au Zimbabwe où l’inflation est gigantesque et tout le monde est ruiné!…
      – Hélas, il est impossible de créer de la richesse à partir de rien. Le drame actuel c’est que l’Europe n’est plus compétitive face au reste du monde avec lequel elle est en concurrence. Donc, que cela nous plaise ou nous déplaise, il va falloir se serrer la ceinture jusqu’à redevenir compétitif.
      – A mon sens il a manqué à l’Europe une vraie ambition politique qui aurait dû la mener au Fédéralisme pour réaliser les Etats Unis D’Europe. Au lieu de cela les fonctionnaires Européens ont eu une vision étriquée avec des réglementation tatillonnes sans vision globale d’avenir.
      – En économie, il n’y a pas de miracle. Seul le travail permet la création de richesse. Le problème des inégalités est un autre problème.

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