Les paris anticipaient une faillite de la Grèce ou du Portugal. Certains prédisaient la fin de l’euro, mais c’est peut-être le Japon qui va créer la surprise avec sa nouvelle politique monétaire suicidaire.

Nous avons assez alarmé nos lecteurs sur les conséquences désastreuses de l’accumulation d’une dette gigantesque par l’ensemble des pays occidentaux. Cette dette est financée par les Banques Centrales qui créent la monnaie au fur et à mesure des besoins des gouvernants. Par exemple, la Banque Fédérale Américaine met gratuitement, chaque mois sur la table, 85 milliards de dollars. Il n’est pas nécessaire d’être un grand prophète pour prévoir que tout cela finira par une inflation mémorable dont on parlera dans les livres d’histoire que liront nos petits-enfants ou nos arrières petits-enfants !

La création monétaire, qui n’est pas accompagnée d’une création de richesse, conduit inévitablement à l’affaiblissement de la monnaie, c’est-à-dire à l’inflation, puis à l’hyperinflation. La conséquence est une augmentation de la valeur des actifs, des matières premières et des actions, tandis que les salaires et les retraites qui ne suivent pas l’inflation se trouvent dévalorisés. Le paradoxe est donc que les gouvernements qui recourent massivement à la dette, pour soit disant relancer la croissance et diminuer le chômage, ne font qu’enrichir les riches et appauvrir de façon drastique la classe moyenne. C’est la voie que poursuit la France sans interruption depuis 30 ans, comme d’autres pays européens. Mais le Japon a décidé de surpasser tout le monde en la matière…

 Nous vous invitons à regarder de près ce qui va se passer au Japon, cela constituera peut être les prémices de ce qui surviendra ensuite en Europe. Depuis vingt ans le Japon s’endette de façon chronique, sans parvenir à relancer la croissance. Champion du monde toute catégorie, la dette gouvernementale du Japon atteint 240% du PIB. Néanmoins le nouveau Premier Ministre, Shinzo Abe, voit grand et a décidé d’embarquer le Japon dans un plan de relance gigantesque de 82 milliards d’euros, financé par la dette, auquel même Monsieur Hollande n’ose pas rêver ! La conséquence ne s’est pas fait attendre et la bourse de Tokyo s’est appréciée de 25% : dans une première étape, les riches sont plus riches…

Si je parle du japon, c’est qu’il existe certaines similitudes avec la situation de nombres de pays européens, à commencer par une perte de compétitivité, un vieillissement rapide de la population et des structures sociales obsolètes. Les grands noms qui ont fait le renom du Japon du temps de sa splendeur comme Toyota, Nissan, Sony ou Panasonic ont délocalisé leurs productions dans les pays émergents d’Asie et sont maintenant concurrencés par les firmes chinoises ou coréennes comme Huawei, Hyundai, Samsung !

Le pari de Monsieur Abe est hautement risqué car le but poursuivi est aussi une baisse de la valeur du Yen qui a déjà perdu 15% de sa valeur ce qui peut relancer les exportations. Mais le piège se situe au niveau des importations japonaises qui vont être renchéries. Ces importations sont principalement des matières premières et de l’énergie qui vont coûter plus chers. Par conséquent, les japonais importent de l’inflation qui va annuler la dévaluation de la monnaie. En monnaie constante les salaires et retraites vont baisser et les prix vont monter, ce qui ne va pas relancer la consommation. Le Japon risque donc d’être pris en tenaille.

Nous assistons à une expérience grandeur nature qui pourrait mener à un tsunami financier de grande ampleur et susceptible d’entrainer l’économie mondiale. Mais qui va oser se plaindre des décisions japonaises alors que les pays occidentaux suivent la même politique, juste un cran au dessous ?

 Si par miracle l’expérience japonaise réussissait, nous pouvons nous attendre à un nouvel âge d’or : le problème du chômage sera résolu car les gouvernements distribueront de l’argent à chacun et nous verrons des hélicoptères survoler les villes et les villages en larguant des billets de banque aux populations émerveillées!…