
Dans mon enfance, j’ai connu un vieux berger qui était supposé avoir fait le siège de Sébastopol de 1855, immortalisé par Tolstoï! Je regardais avec circonspection ce vieux barbu, plus que centenaire, considéré dans le village comme un héros de légende et qui, par je ne sais quel miracle, avait survécu à toutes les vicissitudes de deux siècles. Autant le dire, le siège de Sébastopol avait à mes oreilles une connotation tout à fait exotique et improbable. Mais cette rencontre a nourri longtemps mon imaginaire.
Nous ne pouvons pas nous débarrasser facilement du poids de l’histoire, et une nouvelle fois l’Europe occidentale se trouve confrontée avec le problème de la
