Pour diriger l’Europe et garder le cap par temps de tempête, l’Allemagne se retrouve seule. L’Italie ne fait pas encore le poids et la France s’est discréditée avec sa politique économique suicidaire. La Grande-Bretagne, qui n’aurait jamais dû franchir le seuil de l’Europe, se dirige vers la sortie.
Un certain nombre de gouvernements européens et d’économistes n’ont pas encore réussi à se mettre dans la tête qu’il ne peut y avoir de façon indolore de sortir de la crise. Il faudra une génération d’efforts pour réparer une génération de gaspillage. En ce qui concerne les pays du Sud, la crise est encore devant et à ses tout débuts. A ceux qui pensent que nous tenons des propos pessimistes, nous répondrons que « un pessimiste est un optimiste bien informé !».
Dans ces conditions, l’Europe se construira sur le modèle Allemand ou bien se délitera ; il n’y a pas d’alternative. Pour l’instant nous assistons à un camouflage éphémère qui cherche à cacher à certains citoyens la gravité de la situation et les modifications profondes qu’il faudrait entreprendre pour sortir de l’ornière. Rien ne sera possible sans une diminution drastique des dépenses de l’Etat et de ses déficits ; rien ne sera possible sans davantage de travail et moins de gaspillages. Il est dommage que certains pays, telle la France, refusent ces mesures de sauvetage et attendent d’être dans la situation de la Grèce pour réagir.
Il est clair que la compétitivité est au cœur du problème car les différents pays européens sont avant tout en compétition les uns avec les autres. Regardons la durée du travail au cours d’une vie : l’ensemble des pays riches du Nord de l’Europe ont suivi le modèle Allemand avec une retraite à 65 ans après 45 ans de cotisation. En France, on peut partir en retraite à 60 ans après 40 ou 41.5 années de travail ! Dans ces conditions, elle sera incapable d’assurer une retraite décente à ses concitoyens.
Le gigantisme du secteur non-productif de la fonction publique demeure le point le plus noir de l’économie française : une étude vient de montrer que rapporté au PIB « la France consomme 163 milliards d’Euros de plus de dépenses publiques par an que l’Allemagne ». Elle a par ailleurs 44% de fonctionnaires en plus que l’Allemagne, par rapport à sa population. L’affaire est entendue, si la France reste sur ce modèle elle signe sont avis de décès.
La comparaison ne s’arrête pas là : au cours d’une année les Allemands travaillent en moyenne 1904 heures tandis que les Français se contentent de 1679 heures. Bien entendu, la durée du travail ne constitue qu’un des aspects de la compétitivité, mais sur les autres plans, en particulier concernant les charges qui pèsent sur le travail et le degré d’imposition, la France est championne toutes catégories ! Le rapport 2012-2013 du Forum économique mondial mesure la compétitivité de 144 pays. En ce qui concerne le droit du travail et la flexibilité, la France est classée à la… 141ème place : vive les cancres !…
Quelque soit le paramètre que l’on étudie, concernant la compétitivité, la France ne fait pas le

le déclin des exportations.
Le grand drame de l’Allemagne est qu’elle n’a même pas le choix de sortir de cette foutue Europe non disciplinée. Un retour au Deutsche Mark ferait exploser la devise à des sommets, suivi du franc suisse. Les autres pays l’ont très bien compris et ils en profitent.