1030 – Où VA LE MONDE ?

Qu’avons-nous fait de la planète ? Qu’avons-nous appris de l’Histoire ? Qu’avons-nous fait de la civilisation ? Que faisons-nous des formidables avancées technologiques ? Que faisons-nous pour les générations futures ? L’humanité est-elle arrivée à des choix décisifs ?

Le monde est global, et ce n’est plus une simple métaphore. Nous sommes désormais tous interdépendants et chaque décision locale peut avoir des répercutions universelles. Ce n’est plus une ethnie ou un peuple qui est menacé, ce n’est plus une civilisation qui peut disparaitre, c’est l’humanité dans sont ensemble qui est concernée !

Quand on observe le monde évoluer, comme je le fais depuis quelques décennies, on est pris de frayeur par la soudaine accumulation des dangers et l’accélération des processus de destruction, aussi bien localement que globalement.

S’il est vrai que, depuis que le monde est monde, les soubresauts de l’Histoire et la folie des humains ont émaillé notre parcours, néanmoins les symptômes s’accumulent et font craindre une catastrophe systémique. Certes, l’âge d’or n’a jamais existé, sauf dans notre imaginaire, mais le futur n’a jamais semblé aussi obstrué qu’aujourd’hui, en ce début du XXIème siècle.

Ai-je un excès de pessimisme ou suis-je trop lucide ? C’est à vous d’en décider, mais je vous livre mes réflexions basées sur mes observations quotidiennes, qui peuvent aussi être les vôtres… Je viens d’un monde et d’une époque où les temps étaient difficiles mais pleins d’optimisme. La vie nous paraissait précieuse et fascinante, tous travaillaient pour un futur meilleur.

Il me semble que, désormais, nous travaillons pour le pire. Qu’il s’agisse de l’économie, de la démographie, de l’éducation, de la démocratie, de la santé, de la défense, etc, tout parait s’aggraver et nous menacer sans cesse davantage. Parmi ces multiples menaces, je médite aujourd’hui sur la guerre…

Eros et Thanatos

Les humains sont fascinés à la fois par la vitalité et la fougue créatrice d’Eros, et aussi par l’esprit destructeur et mortifère de Thanatos. Au niveau individuel, nous partageons tous ces deux pulsions antagonistes et, sans doute, les peuples sont également animés des mêmes sentiments, tiraillés entre la pulsion de vie et la pulsion de mort…

J’ai cette intuition forte que les pays développés vivent, depuis le tournant du siècle, sous le règne de Thanatos et ont entamé une période néfaste d’autodestruction. Nos sociétés semblent soudain fascinées par le danger et la mort. La période actuelle est particulièrement préoccupante, alors que les foyers belliqueux se disséminent un peu partout sur le globe.

Les discours guerriers et vengeurs parcourent la planète à la vitesse de l’éclair. Chaque gouvernant se croit obligé de prendre parti de façon guerrière ou haineuse. Les ondes sont envahies par les va-t’en guerre, inconscients ou fous, qui soufflent sur les braises afin de hâter le désastre.

Sauf si je suis mal informé, je n’ai pas entendu un seul discours d’apaisement, pas un seul dirigeant assez neutre pour proposer sa médiation, pour écouter les belligérants et comprendre les ressentiments des uns et des autres. J’ose encore espérer que les peuples sont, dans l’ensemble, plus sages que leurs dirigeants et qu’ils désapprouvent ces attitudes agressives et guerrières. Mais qui écoute les peuples ? Comme toujours, c’est eux qui vont au casse-pipe et font de l’excellente chair à canon, pendant que les politiciens pérorent sur les plateaux télés !

Les sources de conflits se multiplient et tout, soudain, peut s’embraser, comme par contagion de destruction. Parfois, les humains sont pris de folie meurtrière et veulent tout saccager, attisés par un vent de folie. Plusieurs départs de feux finissent par se rejoindre et c’est la désolation…

Nous savons tous jusqu’à quel degré de folie les humains sont prêts à aller pour assouvir leurs haines, leurs ressentiments et leurs frustrations. L’Histoire de l’humanité est, sur ce point, riche d’enseignement. Personne n’a retenu la leçon ? Ils ne sont jamais allés à l’école ces Biden, Macron, Poutine, Zelenski, Netanyahou, Xi Jinping…  et tous les autres, enivrés de gloire ou de vengeance ?

Imaginez la déflagration totale, imaginez l’Occident tout entier, en guerre contre le reste du monde… Et après, que vous soyez vainqueur ou vaincu, imaginez la désolation, serez-vous plus heureux ? Il n’y aurait probablement que des perdants, que des morts et des vivants mutilés, ruinés, hébétés…

Autour de moi, je ne vois aucun mouvement de foule, aucune protestation, pas même une critique de ces gouvernants qui nous mènent au désastre. Le peuple est anesthésié, comme il le fut avant toutes les déflagrations qui jadis nous dévastèrent, lorsque nous étions sous l’emprise de Thanatos.

Qui pourra m’expliquer cette tétanie face aux plus grands dangers ? De la même façon que nous sommes fascinés par les films d’horreur, sommes-nous fascinés par l’extrême danger, comme les souris sous le regard du cobra ?

La contagion

Il est étrange de constater combien les conflits se répandent comme la peste, d’un lieu à l’autre. Au début, c’est localisé, restreint, endémique, latent, et d’une certaine façon sous contrôle.

L’animosité entre les Israéliens et les Palestiniens datent de la création d’Israël après la guerre. La rivalité entre les communautés russophones et les Ukrainiens dans le Donbass datent de la chute de l’URSS. Les revendications belliqueuses des Chinois sur Taiwan remontent à 1949. Les attentats et les soulèvements au Yémen sont liés à l’influence grandissante de l’Iran chiite.  Les coups de forces Houthistes en mer Rouge font suite à la guerre à Gaza. Les attentats djihadistes datent de la décolonisation et de la confrontation religieuse suite à la montée de l’islamisme radical qui se répand au Moyen-Orient.

Un peu partout le feu couve et attend une étincelle pour s’embraser ! Ces multiples conflits peuvent, en apparence, n’avoir aucun lien, mais ils obligent les uns et les autres à prendre parti, à s’engager pour ou contre un camp. C’est cela la contagion spécifique du jeu des alliances. Tous ces « marchands de gloire » promettent la victoire mais sèmeront la désolation.

C’est ainsi que l’Occident s’est jeté tête baissée dans la mêlée en s’engageant ici au côté de l’Ukraine et là-bas du côté d’Israël, ailleurs du côté de Taiwan, sans prendre le temps de réfléchir, et sans même tenter de jouer les médiateurs. Au lieu d’analyser la situation calmement et de noter les erreurs des uns et des autres, elle a pris parti aveuglément en faveur de ses protégés, en fermant les yeux sur leurs fautes respectives.

L’occident s’est enferré tant et si bien dans son parti-pris et sa mauvaise-foi, que le reste du monde s’est finalement soudé contre lui. Autour de l’axe Moscou-Pékin s’est agrégé un grand nombre de pays qui auraient pu rester neutres mais qui ont été choqués par cette politique du deux poids-deux mesures, sans discernement. L’Afrique entière se range du côté de Moscou, l’Inde sait que l’occident décline et qu’il ne pèsera bientôt plus très lourd…

L’occident est discrédité et il ne lui reste plus que la force des armes. Nous voilà donc partis vers la course aux armements. A la hâte, il faut construire des drones, des missiles, des bombes planantes, des avions de chasse supersoniques, des canons et des obus de tous calibres… Bref, il est urgent de se ruiner et de creuser une dette déjà abyssale pour tenter d’obtenir par la guerre ce que nous n’avons pas obtenu par la médiation, à cause de notre stupidité !

L’Europe, quant à elle, vit aux crochets de l’Amérique. Industriellement et militairement elle n’est plus à la hauteur. Selon Enrico Letta, l’ancien chef de l’Etat italien, chargé d’une mission d’évaluation économique de l’Europe, « c’est le décrochage du décrochage, on ne peut plus attendre » et il précise : « 80% des équipements matériels qu’on a acheté pour l’Ukraine ne sont pas européens ! C’est le chiffre de la honte ! ».

A force de préparer la guerre, nous allons finir par la trouver et nos politiciens pourront se vanter d’avoir été clairvoyants alors qu’elle sera le résultat de leur incurie. Les peuples, qui en subiront toutes les conséquences désastreuses, approuveront bêtement cette supercherie. L’occident va ainsi s’épuiser en vain et œuvrer à sa propre perte… Où va le monde ? C’est peut-être une question stupide qui n’intéresse personne… Nous sommes déjà très occupés à mille autres choses, alors, penser au futur… nous n’avons vraiment pas le temps…

 

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