Le destin des nations est comme celui des hommes ; il est des décisions qui peuvent changer radicalement le cours d’une vie ou le cours de l’histoire, de façon irréversible, pour le mieux ou pour le pire.

La date du 30 Avril 1803 a sans doute fait basculer le destin de la France et celui de l’Amérique. Au XVIIème siècle, la France avait constitué les prémisses d’un empire américain qui comprenait l’Est du Canada et la partie centrale de l’Amérique du Nord dénommée Louisiane. Beaucoup croient que la Louisiane du début du XIXème siècle est comprise à l’intérieur des frontières de l’Etat actuel de La Louisiane. En fait, à cette époque cette province américaine s’étendait le long du Mississipi et du Missouri jusqu’à la source de tous leurs affluents dont les eaux se jettent dans le golfe du Mexique. A L’Ouest, la limite de la Louisiane correspondait à la frontière du partage des eaux, c’est-à-dire aux sommets des Montagnes Rocheuses lorsque les eaux s’écoulent vers le Pacifique. La superficie de la Louisiane comprenait le tiers des Etats-Unis d’aujourd’hui, soit 15 Etats, et couvrait la moitié des Etats-Unis de l’époque !

En 1800, lorsque Thomas Jefferson devint Président des Etats-Unis, la Louisiane était administrée par les Espagnols, mais presque personne n’avait pénétré les immenses territoires qui s’étendaient du Mississipi aux Rocheuses où vivaient quelques tribus indiennes. Les seuls habitants blancs étaient des français aventuriers venus là sous les traces de Cavelier de La Salle, des Canadiens francophones et des Acadiens chassés des Provinces Maritimes du Canada par les Anglais. La plupart étaient trappeurs et vivaient en bonne entente avec les Indiens avec lesquels ils commerçaient et dont ils parlaient la langue.
En 1802, le bruit a couru à Washington que l’Espagne avait cédé à la France la totalité de la Louisiane suivant un protocole secret connu sous le nom de « traité de San Idelfonso ». Cette nouvelle fit l’effet d’une bombe en Amérique qui craignait plus la France de Napoléon qu’une monarchie espagnole très affaiblie. Jefferson, malgré ses liens très forts avec la France, supportait mal l’idée de la constitution d’une colonie puissante sur son flanc Ouest. Dès que la rumeur fut confirmée, Jefferson dépêcha à Paris son meilleur ami, James Monroe, chargé de prendre la température et surtout d’obtenir de Napoléon le droit d’utiliser le port de la Nouvelle-Orléans pour son commerce.
Napoléon caressait le rêve d’un empire américain mais il était très préoccupé avec ses guerres en Europe et, surtout, voulait en découdre définitivement avec les Anglais. Aussi, à la surprise générale, le 11 Avril 1803 il annonça à Talleyrand, alors ministre des Affaires Etrangères : « J e renonce à la Louisiane. Ce n’est pas seulement la Nouvelle-Orléans que je vais céder, c’est toute la colonie sans réserve. Je sais le prix de ce que j’abandonne et j’y renonce avec le plus grand regret. Mais s’obstiner à la garder serait une folie ». Dès le 30 Avril 1803 le traité de cession fut signé et fermait définitivement toute prétention française sur le continent américain. Le prix fixé était ridiculement bas : 15 millions de dollars, soit 6 cents l’hectare !
Pour comprendre le contexte de cette transaction désastreuse pour la France, il faut rappeler les malheurs de l’expédition française à Saint Domingue et la révolte glorieuse des esclaves sous la direction de Toussaint Louverture. En outre, la cession de la Louisiane aux américains constituait une épine dans le pied des Britanniques et était susceptible de les affaiblir.

Napoléon était un visionnaire, stratège militaire et homme politique de progrès. Les USA à l’ époque ne représentaient rien au niveau mondial. Conserver la Louisiane était prendre le risque de l’ ouverture d’ un nouveau front militaire et donc d’ affaiblir la France face aux troupes des coalisés européens. N’ oublions pas que l’ Angleterre a toujours été et restera une Nation différente des autres nations européennes. Elle ne se considère pas, d’ ailleurs, comme européenne et est membre de la CEE uniquement pour ses intérêts économiques. Cela a toujours été sa motivation, le commerce, le business, le fric… Les américains étaient déconsidérés par les grandes nations européennes et Napoléon savait qu’ en écrasant l’ Angleterre, aucune partie du monde ne lui échapperait, l’ empire espagnol étant déjà moribond. N’ oublions pas que les anglais ont fait une autre guerre aux américains et qu’ ils l’ ont perdue également. Les espagnols ensuite ont reculé jusqu’ au Mexique dépossédés de leurs colonies du TEXAS, de la CALIFORNIE, etc… La France est la seule grande puissance européenne a n’ avoir jamais fait la guerre aux USA ( Pétain et la collaboration ayant néanmoins terni cette certitude ). Donc Napoléon a eu raison. Certes le monde parle anglais, mais ne vit pas à l’ anglaise. Il y a le monde du fric, la City et WALL STREET anglophones et la culture et l’ art de vivre à l’ européenne ( France, Italie, Espagne, Autriche, … ) et cet aspect de l’ humanité est bien le plus apprécié. VIVE L’ EMPEREUR NAPOLÉON PREMIER qui est le grand réformateur de l’ Europe et qui a épargné à la France une ruine assurée et la défaite militaire face à la grande nation naissante que rien ne pouvait empêcher de progresser.
Vous avez raison de dire qu’il aurait été difficile pour la France napoléonienne de défendre sa nouvelle colonie américaine car “la ruée vers l’Ouest” était proche de commencer et Jefferson considérait déjà que tout le continent avait vocation à devenir américain, y compris le Canada! et il était prêt à se battre pour cela, malgré son amitié pour la France où il avait vécu.