629 – LES LIMITES DE LA DETTE ?

 

 

La grande majorité des Etats est massivement endettée. Dans certains pays, tel que la France, il n’y a pas un seul organisme gouvernemental qui ne soit pas endetté, pas une région, pas une municipalité, qui n’ait une dette bien supérieure à ses capacités de remboursement. L’Etat français, à lui seul, a images-1 un endettement qui dépasse désormais les 2.000 milliards d’euros ! Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Il apparaît légitime de s’interroger d’une part sur l’origine de tout cet argent et, d’autre part, sur la pertinence d’une croissance infinie de cette dette.

Traditionnellement, depuis l’origine du commerce, l’argent qui circule et que chacun possède correspond à la valeur d’un bien ou d’un service. Un emprunt était destiné à l’achat d’un bien durable, donnait lieu à paiement d’un intérêt et devait être remboursé. Voilà ce qui se passait dans un monde réel avec une économie réelle. Mais nous vivons aujourd’hui dans un monde virtuel avec une économie virtuelle, découplée de son lien avec une contrepartie matérielle.

La monnaie est créée par les banques centrales ou, plus simplement, par les banques. Lorsque vous demandez un crédit à votre banque, celle-ci n’a pas d’argent à vous prêter, elle ouvre une ligne de crédit, c’est-à-dire qu’elle crée à partir de rien l’argent qu’elle vous prête. Elle gagne sa vie grâce aux intérêts qu’elle vous demande. Jusque là, rien d’anormal. Mais le problème se complique lorsque l’Etat a besoin d’argent. Logiquement un Etat se finance avec l’argent prélevé par les impôts. Mais, dans les systèmes démocratiques, les politiciens font des promesses démesurées pour être élus ou réélus. C’est alors qu’intervient la création monétaire par les banques centrales qui « impriment » de la monnaie. Aujourd’hui il suffit de rajouter des zéros sur les ordinateurs des banques centrales…

Billet de 100 millions de Marck 1923 pour acheter un timbre poste !
Billet de 100 millions de Marck 1923 pour acheter un timbre poste ! reverrons-nous cela?

 L’histoire fourmille d’exemples de créations monétaires excessives et qui se sont tous très mal terminés. Normalement, lorsque l’économie est inondée avec de l’argent nouveau, cela génère de l’inflation ou même de l’hyperinflation. Provisoirement, chacun se sent riche. Les salaires augmentent mais, dans le même temps, les prix s’envolent sans qu’il soit possible d’arrêter le processus. La monarchie française a usé et abusé de ce système et nous savons comment cela s’est terminé ! L’Allemagne entre les deux guerres, du temps de la république de Weimar, a été confrontée à une dette de guerre énorme et a dû procéder à une création monétaire qui a entrainé une hyperinflation qui a ruiné le

100 milliards de milliards de dollars Zimbabwe...
100 milliards de milliards de dollars Zimbabwe…

pays. Plus récemment, le Zimbabwe a imprimé 100 milliards de dollars locaux et l’économie a été balayée par une hyperinflation galopante qui a mis tout le monde sur la paille.

Malgré ces catastrophes exemplaires, des pays comme le Japon se sont lancés dans une politique de déficits publics qui défient les lois économiques. La technique est simple et ne coûte rien : le gouvernement japonais émet des bons de souscription pour renflouer les caisses et la banque centrale achète ces bons en créant de la monnaie et sans espoir d’être un jour remboursé. Avec la tendance actuelle, en 2020, la banque du Japon détiendra 60% de la dette émise par le gouvernement avec un taux d’intérêt égal à zéro ! La prochaine étape consistera, grâce à une argutie comptable, à transformer ces bons en bons perpétuels. Mr. Abe vient tout juste de tirer de son chapeau, ex nihilo, 250 milliards d’euros supplémentaires !

Les Etats-Unis et l’Union Européenne ne sont pas en reste et procèdent de même. Ils ont un train de retard par rapport au Japon et attendent de voir quelle catastrophe cela va engendrer. Personne ne sait quelle forme elle peut prendre, mais nul ne doute qu’elle se produise un jour ou l’autre. En occidents certains envisagent sérieusement, soit disant pour relancer l’économie, de procéder à une distribution d’argent frais directement aux consommateurs. C’est ce que les économistes dénomment « Helicopter money ». Tout se passerait comme si Monsieur Mario Draghi, à bord d’un hélicoptère, déversait de l’argent sur les villes et les campagnes. Il n’y aurait plus qu’à se baisser pour le ramasser. Qui peut imaginer meilleur scénario ? Soyez sûr qu’il ne manquera pas de politiciens pour reprendre ce projet à leur compte afin d’être élus. Quel électeur refusera un pareil programme ?

Certains économistes, particulièrement kamikazes, se mettent ainsi à rêver d’un système idéal dans lequel les banques centrales seraient capables de financer sans limite les déficits des Etats, ceux des systèmes de santé et des retraites. Néanmoins, l’histoire économique et le bon sens indiquent que la création fictive de richesse n’est pas possible sans être accompagnée d’effets secondaires pervers. L’argent facile est comme la drogue, il peut provoquer une jouissance passagère, mais il engendre une assuétude et une dépendance qui ruine l’économie pour l’un et la santé pour l’autre. C’est bien dommage.

Unknown-1 Au niveau global, les banques centrales se sont laissées entrainer dans un processus pervers dont elles ne parviennent plus à sortir. Elles ont transformé l’économie en droguée toxicomane. Depuis 2009, la BCE a financé 29% du PIB européen avec de la fausse monnaie. Chaque mois les gouvernements endettés ont besoin d’une dose supplémentaire pour assurer leurs fins de mois. A chaque fois il faut augmenter les doses pour obtenir un effet toujours plus modeste. La Banque Centrale Européenne est actuellement le fournisseur attitré de l’économie locale et régulièrement annonce un nouvel « assouplissement », joli nom pour parler d’accoutumance et d’addiction! Malheureusement, les cures de désintoxication sont toujours douloureuses… Mais comme personne ne veut souffrir on peut estimer que la dette continuera à s’enfler, jusqu’à ce que la mort s’en suive !

La grande majorité des gens de bon sens considère que ce système de dettes infinies ne peut perdurer bien longtemps encore, sans que personne ne se hasarde à donner une date. De toutes façons, les gens de bon sens ne sont pas très nombreux, ils sont minoritaires. La majorité préfère la facilité plus que l’effort, elle voudrait un salaire sans travail, elle voudrait des diplômes sans efforts, être mince et en bonne santé sans prévention, avec une pilule miracle. La démocratie parlementaire a transformé les citoyens en enfants capricieux. En attendant, faites comme tout le monde et profitez de la fête, empruntez de l’argent gratuit sans vous soucier du remboursement !… La BCE rachète, les yeux fermés, toutes les créances douteuses !

Lorsque, suite à la création de fausse monnaie, la confiance en la monnaie sera ébranlée et qu’elle ne vaudra plus rien, il ne restera plus qu’une seule vraie monnaie vers laquelle tout le monde va se ruer : l’or. Depuis le 1er Janvier 2016, l’euro a déjà perdu 29% de sa valeur par rapport à l’or !…

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