656 – DEMOCRATIE FRANCAISE DANS LE CANIVEAU

 

La manipulation de l’opinion est à la base de la démocratie parlementaire que j’ai déjà maintes fois critiquée dans mes chroniques. (voir chroniques 641 et 643). J’évite donc de descendre me salir les bottes dans la boue et la fange politicienne que je méprise. Néanmoins, l’assassinat médiatique dont est victime un candidat, m’incite à analyser le phénomène.

Penser par soi-même

J’observe la France depuis l’étranger et je ne suis pas toujours au fait des méandres de la politique française. J’avais cependant déjà noté la grande malhonnêteté intellectuelle des media français vis-à-vis de certains politiciens. Par exemple, j’avais remarqué la virulence des journalistes dirigée contre les leaders du Front National. Lorsqu’ils sont invités sur les ondes, on s’attendrait à ce qu’ils puissent s’exprimer calmement, chacun étant libre de forger sa propre opinion sur leur programme. Or, ils arrivent en territoire ennemi, les journalistes se montrent extrêmement agressifs, posent des questions partisanes et les interrompent dès qu’ils commencent à répondre. A mon avis, ceci n’est pas digne d’un pays qui se prétend démocratique.

Cet ostracisme est d’autant plus étonnant que le Front National semble être, de très loin, le premier parti de France, que cela plaise ou que cela déplaise ! Il s’agit donc d’une injure permanente faite à environ 30% des français. Il est frappant, par contre, de voir avec quelle amabilité, et force courtoisie, est reçu le représentant du parti d’extrême gauche, dont le programme apparaît pourtant très proche, à un cheveu près, de celui de son frère ennemi le Front National. J’approuve la courtoisie et je condamne l’agressivité ainsi que le « deux poids, deux mesures »…

Vous me direz si vous partagez mon point de vue, mais j’attends des media qu’ils m’informent de façon honnête et objective. Je n’attends pas d’eux qu’ils pensent à ma place, ni ne me dictent mes choix.

Lynchage médiatique

Je dois dire que je suis également choqué d’observer la façon dont les media ont géré « l’affaire » concernant le candidat de la droite. Ils se sont emparés d’un fait, peut-être répréhensible, mais somme-toute mineur, pour en faire une affaire d’Etat. Ils se sont lancés dans une campagne d’une rare violence, manifestement orchestrée en sous-main par quelque officine bien rodée à ce genre de manipulation. On peut légitimement se poser la question de savoir qui dérange-t-il?

Un tribunal d’exception fut aussitôt saisi, comme si la république était en danger, contrastant curieusement avec la lenteur habituelle de la justice qui semblait avide de régler quelque compte !

Il s’agit d’un emploi, plus ou moins fictif, ce qui n’est pas très orthodoxe sur le plan de la morale, mais sans doute assez légal compte tenu des règles parlementaires. Les faits remontent à plusieurs années, sans que personne n’eut rien à redire, mais ils prirent soudain de l’importance lorsqu’il s’est agi d’abattre un candidat, qui manifestement déplait à une certaine frange de la nomenklatura parisienne.

On peut s’étonner que les media ne dénoncent jamais les milliers d’emplois fictifs de l’administration ou des collectivités locales. Ils parlent bien peu des rapports réguliers de la cour de comptes, qui dénoncent les milliards gaspillés, ici ou là, dû à la mauvaise gestion. Qui s’est soucié des frais variés et des gardes du corps des diverses maîtresses du Président  actuel?

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Les connivences

En démocratie, la critique est la bienvenue. Mais, ce que je trouve suspect, c’est la violence déployée contre l’un ou l’autre et la mansuétude vis-à-vis de certains. Tout se passe comme s’il y avait, dans l’ombre des coulisses de la république, des « souffleurs » qui dictent leurs textes aux acteurs médiatiques.

Il y a tant de connivences entre les politiciens, les media et les juges, que l’on ne sait plus qui couche avec qui. L’eau du cloaque médiatico-politique est saumâtre. On se flatte, on s’utilise, on se trahit.

41sq6onpzml-_ac_us160_ Ce mélange des genres et ces dérives médiatiques sont décrits dans un livre qui vient de paraître : « Les journalistes ne devraient pas dire cela ». Les journalistes, désormais dépassés par les réseaux sociaux et la machine infernale de l’actualité en temps réel, ont cessé d’être des observateurs critiques pour devenir des agitateurs. Ils ne font plus de l’information, ils font du spectacle ! Ils recherchent le croustillant, le scandale, quitte à le créer de toute pièce et à faire monter la mayonnaise.

 

Le journal Suisse « Le Temps » reste fort heureusement en dehors du cirque médiatique franco-français et il rapporte cette phrase prononcée par un ministre sexagénaire de l’actuel gouvernement qui parle, comme à regret, du bon vieux temps de la politique : « Nous formions comme un zoo peuplé d’animaux féroces, mais domestiques. On ne cherchait pas à s’éliminer. On s’employait à profiter au mieux les uns des autres ».

Le bal des menteurs

Mais, depuis qu’internet a affolé toutes les boussoles, les media ont perdu les pédales et, en même temps, toute crédibilité. La surenchère médiatique consiste à faire du tapage, à souffler sur les braises, à dramatiser les évènements pour être lu ou écouté. Tel est le business médiatique.

Néanmoins, ils ne représentent plus qu’un petit microcosme qui ne cherche qu’à protéger ses membres et nous imposer leur vision du monde. Ils jouent une partie de poker-menteur avec les politiciens et avec les juges, eux-mêmes de plus en plus politisés. Ils sont déconnectés de la société vraie.

Les media voudraient continuer, comme jadis, à mener le bal. Pas étonnant donc qu’ils soient de plus en plus pourfendus par les politiciens, à l’heure du désamour. Politique et media demeurent liés l’un à l’autre dans une valse tragique, au bal des menteurs.

Hélas, la démocratie a d’autres exigences…

Je ne suis l’adepte d’aucun candidat et je n’appartiens à aucun parti, ni aucune chapelle. J’observe et je plaide simplement pour défendre la démocratie.

J’en reparlerai la semaine prochaine…

 

 

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