668 – FABRIQUE DES CHÔMEURS

 

La France est rongée par le chômage qui désespère sa jeunesse. Tout le malaise français en découle. Les causes en sont multiples, mais une lourde responsabilité en incombe à l’Education Nationale, «  l’antichambre de la faillite française », comme le titrait le journal suisse « Le Temps», le lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron.

Le nouveau Président français a une lourde tâche, personne n’en doute, pour remettre la France en état de marche et lui redonner espoir. L’éducation est la base de tout, surtout à une époque hyper-technique dans laquelle il faut des talents de plus en plus aiguisés si l’on veut trouver un emploi digne. Tout renouveau passe nécessairement par un renouveau du système éducatif qui, en France, est particulièrement sclérosé et inadapté.

Un monstre difforme

 L’Education Nationale est une énorme administration centralisée, un pachyderme incapable de se mouvoir et d’évoluer en même temps que la société qu’elle est supposée former et éduquer. Elle enseigne à 12,3 millions d’enfants et adolescents. Elle dispose d’un budget de 65 milliards d’euros et d’une armée de 1 million d’enseignants.

Le candidat Macron a promis d’ajouter 16,5 milliards supplémentaires pour booster les élèves en difficultés. C’est un des fléaux de l’esprit français de croire que les problèmes se résolvent à coût de milliards ! Le système éducatif dispose déjà d’énormes moyens, mais ce qui lui manque le plus c’est, d’une part, le bon sens et, d’autre part, le sens de l’organisation.

La faillite de l’école

 Malgré cette débauche de moyens, d’année en année, les tests d’évaluation PISA montre un effondrement impressionnant du système éducatif français, avec de mauvais résultats en maths, en sciences et en français. Le système éducatif est si déliquescent qu’il arrive au tour de force d’amener un enfant sur six en situation de quasi illettrisme à l’âge de 16 ans !…

Les chiffres alarmants ne manquent pas qui confirment la faillite de l’école : 140.000 adolescents abandonnent chaque année l’école, sans formation et sans diplôme. Ils ne remettront plus jamais les pieds dans un centre de formation et entameront, dès leur plus jeune âge, une interminable dérive sociale.

Des millions de citoyens qui croient aux miracles

Ceux-là mêmes, devenus adultes, viennent grossir les rangs des sans-emplois et des sans-espoirs ! Ils savent à peine compter et écrire leur nom, mais doivent néanmoins se prononcer sur un projet de société. Ils sont tellement désemparés qu’ils sont prêts à croire les promesses électorales les plus folles : retraite à 60 ans, six semaines de congés annuels, 32 heures de travail par semaine, interdiction des licenciements, engagement de nouveaux fonctionnaires, taxation des robots, sans compter le brillant « revenu universel d’existence » ! Plus besoin de travailler pour vivre !

La France est ainsi prise en otage par des millions d’illettrés, qui votent pour des candidats qui promettent la lune ou qui sont prêts à faire sauter le système. Quand on est désespéré, on peut vouloir s’autodétruire et entrainer les autres dans sa déchéance. Tel est le résultat d’un système éducatif qui prétend développer l’esprit critique, le discernement et la capacité de penser par soi-même ! On peut arguer que les soit disant « éduqués » ont été manipulés de la même façon par les media, ce qui est exact et confirme l’incapacité du système éducatif à générer des citoyens autonomes. N’est-il pas étrange que le pays du rationalisme triomphant fabrique des citoyens qui croient aux miracles ?

Un héritage lourd

J’ai déjà proposé, dans une chronique précédente, les grandes lignes d’une politique de l’éducation (voir chronique 583). Je proposais une plus grande autonomie des établissements, un allégement des heures de cours, étant donné qu’un individu normalement constitué ne peut rester des heures concentré. Je suggérais des après midi réservés au sport et autres activités éducatives et créatives, la moitié des cours étant dispensés en Anglais. Je critiquais l’objectif de mener 80% d’une classe d’âge au baccalauréat, diplôme qui conduit directement au chômage pour ceux qui s’arrêtent là. Au contraire l’apprentissage professionnel est la voie royale qui conduit à un métier, comme en Allemagne et en Suisse.

Emmanuel Macron peut s’inspirer de mon projet, il a aussi ses idées et voudrait changer le système, mais l’héritage qui lui échoit est lourd et difficile à remuer. Il ne devra pas tarder à s’y attaquer, au risque de s’enliser dans la machinerie et de s’y faire avaler…

 Il est symptomatique que le lendemain même de son élection, les syndicats d’enseignants, réputés pour leur conservatisme, mettent en garde le nouveau Président et l’informent que « c’est dans un esprit de combattivité que le syndicat aborde le quinquennat ». Le ton est donné et l’on sait déjà que les syndicats s’opposeront à toute réforme, quelle qu’elle soit ! Ils veulent déjà lutter contre la suppression de la dernière réforme qu’ils avaient pourtant combattue avec acharnement !…

Nous pouvons féliciter Emmanuel Macron d’avoir cassé les partis politiques traditionnels qui constituaient un frein à la démocratie et au progrès. Il lui reste à casser les syndicats qui, depuis des dizaines d’années, handicapent la France, l’empêchent d’avancer et finalement la ruinent ! On peut cependant douter que le nouveau Président ait le courage de mettre au pas les syndicats d’enseignants, véritables Etat dans l’Etat, d’autant que les enseignants ont massivement voté pour lui…

Ne manquez pas les prochains articles

2 commentaires

  1. il est pour le moins réducteur de faire porter sur la seule “éducation nationale” l’état de notre jeunesse…..

    1. Vous avez raison, mais si vous lisez bien j’ai écrit: “les causes sont multiples”. En effet les blocages de la société française sont nombreux, à commencer par les lois sur le travail qui dissuadent les artisans et les PME d’embaucher. J’ai déjà abordé ce thème.

Laisser un commentaire