Sommes-nous seulement le fruit de nos gènes, de notre éducation et de notre culture ? Avons-nous quelque chose à nous, en propre, qui nous rend unique et spécifique ? Quels seraient nos espaces de liberté ?
Lorsque je regarde autour de moi, et que j’observe les êtres que je connais, je suis souvent étonné par des traits de caractère qui semblent venus d’ailleurs. Certains êtres ont des talents, des qualités ou des capacités hors du commun. D’autres semblent mus par un destin qui les dépasse et paraissent s’acharner contre eux-mêmes, comme dans une autodestruction programmée.
Il est parfois bien difficile de déterminer les causes de nos attitudes dans la vie et elles semblent indépendantes de nos gènes, de notre éducation ou de notre culture. Autrement dit, il apparait que nous avons un « caractère » à nous, comme s’il existait pour chacun de nous un destin indépendant…
L’épigénétique
Nous savons tous que nous portons, en partie égale, les gènes de nos parents. Nous sommes cependant différents de nos frères et sœurs car il se produit un réarrangement des gènes qui se déplacent sur les chromosomes, afin de faire un individu spécifique et unique.
Néanmoins, il est facile de constater des ressemblances, parfois frappantes, avec des traits psychologiques ou physiques de nos parents. C’est ainsi qu’il existe des caractéristiques familiales, des talents, des infirmités ou des maladies dont nous héritons.
Cet héritage génétique n’est pas immuable puisque nos gènes sont évolutifs, influençables et modifiables par notre environnement. C’est le domaine de l’épigénétique.
On retrouve dans nos gènes la trace de traumatismes d’enfance que nous pouvons même transmettre à nos enfants. De même, nous avons pu hériter de ceux de nos ancêtres.
De la même façon, un environnement émotionnel harmonieux, ou une bonne alimentation, modulent l’activité de nos gènes de façon bénéfique. Cet aspect est très important car il introduit notre responsabilité dans notre destin. Nous avons un certain pouvoir sur nos gènes.
Ceux qui ont vécu des évènements graves comme la guerre ou des enfances malheureuses, ceux qui ont vécu dans la peur ou l’angoisse, ceux qui ont eu des maladies graves ou des chagrins très douloureux, en gardent des traces, presque indélébiles, dans leur patrimoine génétique qu’ils transmettront à leurs descendants. Cet héritage devient inhérent à une culture familiale qui peut se traduire par une névrose familiale.
Si nous regardons des films violents, si notre vie émotionnelle est disharmonieuse, si nous sommes confrontés à une ambiance de peur ou de haine, si nous vivons dans le bruit ou l’insécurité, si nous mangeons mal, etc…, nous altérons nos gènes et ceux de nos descendants. Nous avons donc une part de liberté, et donc de responsabilité, sur notre équilibre psychique et physique, indépendamment de notre héritage génétique.
L’éducation et la culture familiale
Après ce que nous venons de voir, nous comprenons l’importance de l’éducation qui peut avoir une influence, positive ou négative, sur le patrimoine génétique de la famille.
Nul ne peut contester que nous sommes très influencés, tout au long de notre vie, par notre éducation. Elle nous a façonné, même si nous l’avons rejetée. Nous sommes donc le fruit de notre éducation, qui conditionne nombre de nos façons d’être, de faire ou de penser.
Il existe une culture familiale qui nous imprègne, souvent de façon inconsciente. Nous avons des attitudes dans la vie qui sont communes avec les autres membres de la famille. Ces attitudes peuvent être empreintes d’amour, de joie et de bonheur ou elles peuvent être ternies par la peur, la violence et l’angoisse.
Il existe ainsi des névroses familiales que nous portons, qui nous marquent et que nous transmettons sans en prendre conscience. Certaines familles cultivent l’amour mieux que d’autres. Certaines peuvent avoir des défiances vis-à-vis de l’argent, de l’ordre, de la nourriture, de la santé, de l’étranger, ou bien vis-à-vis de la culture, de la politique ou de la religion. Ces a priori familiaux peuvent s’enkister et constituer des névroses qui nous empêchent de bien vivre, en harmonie avec nous-mêmes ou avec les autres.
Nous mesurons l’importance de cette culture familiale, lorsque nous sommes confrontés à la culture familiale de notre conjoint. Certains ajustements peuvent être difficiles. Nous pouvons être surpris par des atmosphères que nous jugeons négativement, mais qui paraissent normaux pour le conjoint.
Notre espace de liberté se situe dans le choix que nous avons d’accepter ou de refuser cet héritage familial. Nous pouvons choisir ce qui nous convient et nous parait juste, mais rejeter les aspects familiaux névrotiques ou handicapants.
Bien peu de familles échappent à ce nécessaire nettoyage culturel. Cela nécessite au préalable un regard objectif, une mise à distance qui va permettre une prise de conscience nécessaire. C’est à ce niveau que se situe aussi notre responsabilité. Nous ne sommes pas obligés d’épouser toutes les névroses et les peurs familiales qui nous handicapent. Il n’est pas besoin de renier sa famille pour autant. C’est un travail personnel, une sorte d’inventaire à réaliser avant d’accepter l’héritage dans sa totalité. Il ne peut y avoir de liberté sans ce recul nécessaire.
La culture familiale n’est pas un costume tout fait que l’on enfile sans vérifier s’il nous convient. Il est vrai que, dans des familles très traditionnelles, il peut être difficile de remettre en question certains comportements, sans risquer un conflit.
Il ne s’agit pas de tout renverser et de tout renier comme le ferait un adolescent excessif, mais d’affirmer sa personnalité en adulte responsable. Nous sommes ici dans le domaine du subtil car il nous faut trouver la juste mesure entre ce que nous devons accepter de notre culture familiale, parce que nous faisons partie d’un clan, et ce que nous pouvons au minimum critiquer pour marquer notre espace de liberté.
Nous venons de voir que nous sommes d’abord le fruit de notre patrimoine génétique et de notre patrimoine familial. Mais tout n’est pas prédéterminé car, à l’intérieur de ceux-ci, nous disposons d’un certain espace de liberté et de responsabilité.
Je poursuivrai cette réflexion la semaine prochaine, en examinant l’influence culturelle de notre langue, de notre histoire et de l’ethnie à laquelle nous appartenons et qui constitue l’âme de notre peuple.
Puis nous verrons enfin si, en dehors de tous ces apports extérieurs, nous avons une personnalité propre, indépendante, ce que l’on dénomme « le caractère » et qui constitue notre moi profond, indépendant des influences.
Restez donc à l’écoute.
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Je ne suis pas persuadée que notre espace de liberté soit réellement important, car au delà de nos gènes et de notre interaction avec notre environnement familial, le milieu amical et social influe également. Nous pouvons également ajouter l’instruction, la propagande et le lavage de cerveau exercé à plus ou moins grande échelle par les instances de gouvernance diverses et variées. Ainsi, notre alimentation et notre culture personnelle ne sont pas réellement entre nos mains. De nouveau, seule la prise de conscience des limites auxquelles nous sommes confrontés inconsciemment peut nous permettre de réagir favorablement pour notre devenir. Vous rejoignez les positions d’Henri Laborit sur cette question mais il est septique sur le libre arbitre que vous et je suis plutôt d’accord avec lui. Accepter ou rejeter l’héritage familial ne relève pas vraiment d’un choix, vous admettez que quelle que soit l’orientation qui sera la nôtre, nous sommes façonnés par notre éducation. Donc, il devient très compliqué de croire à la responsabilité individuelle comme pour l’alimentation sachant que la publicité inonde nos cerveaux…
Henri Laborit a fort bien démontré que la peur supprime notre libre arbitre, nous ligote et nous rend malade… Les réflexes conditionnés sont tout le contraire de la liberté. Je crois que notre responsabilité d’humain consiste à se dégager de ces conditionnements… et c’est loin d’être facile et toujours à remettre le métier sur l’ouvrage!
Sur le thème général: qui sommes-nous ? le point de vue peut changer si l’on est capable d’admettre 1) que nous ne sommes ni notre corps ni notre âme, mais ce que l’on peut appeler “notre entéléchie”, c’est à dire notre moi éternel qui se construit en passant de vies en vies par la successions des incarnations. – et 2), logiquement, les incarnations successives.
En ce qui concerne l’influence du thème astral, il faut bien connaître le sujet, avec lequel on peut se familiariser en lisant des explications ésotériques sérieuses: lorsque nous mourons, nous quittons notre forme corporelle et notre corporéité physique et notre entéléchie reprend sa forme sphérique – elle imprègne et elle s’imprègne de l’espace cosmique/spirituel, c’est à dire, si l’on veut bien y croire, des influences des êtres spirituels qui gouvernent les planètes et les signes du zodiaque. Dans un premier temps, il y a expansion, variable selon les personnes, selon le degré de maturité et de perfection que nous avons acquis dans notre vie précédente. Ensuite, nous nous contractons pour revenir prêt à une nouvelle incarnation, et c’est dans ce retour que nous choisissons, selon, toujours, notre degré de connaissance des rapports entre le monde astral et le monde physique, les divers éléments, pris dans les signes et les planètes qui nous permettrons de constituer notre futur corps physique. Nous choisissons également, au cours de plusieurs siècles dans l’astral entre notre mort et une nouvelle naissance, nos aïeux, notre hérédité, nos parents évidemment – le milieu culturel et social ainsi que la conjonction astrale qui nous permettra le mieux de réussir la vie que nous envisageons de vivre, avec, toujours, bien sûr, des aléas, car personne n’est parfait dans ses choix. Ainsi, la conjonction astrale de notre naissance est bien déterminante, dans une certaine mesure, mais c’est nous qui avons choisi cette conjonction en fonction de la vie que nous nous sommes préparés pour nous améliorer par rapport à notre vie précédente ou pour y apporter le mieux ce que nous y avons acquis. A ce sujet, pour illustrer ce propos, on cite souvent les compositeurs et musiciens de la famille Bach pour dire : s’ils sont de talentueux musiciens, c’est parce qu’ils sont nés dans cette famille, mais en réalité, avant leur naissance, ces entéléchies qui avaient vécu d’autres vies auparavant avaient déjà ces facultés, mais ne pouvaient les développer sur terre qu’en choisissant un milieu et une famille (des gènes) qui leur permettrait de les mettre en pratique – mais bien entendu, personne n’est obligé d’accorder crédit à ces propos – c’est une connaissance à conquérir.