Le sucre a corrompu le monde ! Il fut à l’origine de l’esclavage et il est aujourd’hui responsable de nombreuses maladies : diabète, obésité, maladies cardiovasculaires, etc…
L’épopée du sucre conduisit à un désordre social et à un désordre sanitaire de grande ampleur. On peut s’étonner de ce que les instances sanitaires et les pouvoirs publics ne font rien aujourd’hui pour faire diminuer drastiquement la consommation de sucre. Les méfaits de notre coronavirus ne sont rien à côté des désordres métaboliques et de la mortalité engendrés par la surconsommation de sucre !
Au 18ème siècle le sucre était synonyme d’esclavage
Le sucre fut d’abord réservé aux plus riches, c’est-à-dire aux cours princières d’Europe qui se gâtèrent les dents et la santé avant tous les autres. Il est connu que Louis XIV avait perdu toutes ses dents à 40 ans ! Bien avant lui, de l’autre côté de la manche, Elizabeth Ier n’était pas mieux lotie, au point que l’on peinait à la comprendre !
L’homme de Cro-Magnon avait une bonne dentition. Les corps des habitants de Pompéi, solidifiés dans la lave du Vésuve en l’an 79 avaient « un état dentaire tout à fait remarquable et peu d’entre eux souffraient de caries… or on sait qu’ils consommaient très peu de sucre ».
Mais le sucre s’est démocratisé. Sa consommation était déjà de 2 kg par personne et par an en 1700 et 4 fois plus cent ans plus tard. L’historien anglais James Walwin vient de publier un livre édifiant sur le sujet « How sugar corrupted the world, from slavery to obesity ». Il montre comment l’esclavage a permis de faire baisser le prix du sucre ce qui entraina une frénésie de consommation dans la population.
La production atteignit 200.000 tonnes en 1770 et « rien de cela n’aurait été possible, à une si grande échelle, sans le transport brutal et sans équivalent de millions d’Africains asservis. Le sucre était devenu synonyme d’esclavage » affirme James Walwin.
A cela s’est ajouté un désastre écologique avec la culture sur brulis sur des territoires immenses ; les forêts tropicales ont disparu au profit des champs de canne. L’homme étant incorrigible, cette histoire nous renvois au même phénomène, plus de deux siècles plus tard, avec les cultures de palmiers à huile…
Il est amusant de savoir que les Anglais avaient lourdement taxés le sucre qu’ils revendaient à leurs colonies américaines pour sucrer leur thé ! Ceci fit naitre un profond ressentiment et joua un rôle décisif dans l’accession des américains à l’indépendance…Clin d’œil de l’histoire, pour que nous comprenions que tout est lié et interdépendant…
Au 21ème siècle, le sucre est synonyme de maladies
A partir de la moitié du 20ème siècle, le sucre de betterave est devenu en Europe la principale source de sucre. En France, la production betteravière n’a cessé de croitre avec des rendements à l’hectare qui ont été multipliés par 4 depuis les années 50. Le gouvernement français vient de ré-autoriser l’usage des pesticides néonicotinoïdes, puissants toxiques rémanents, sur les cultures de betteraves afin de sauver la profession du naufrage. On peut se demander s’il n’eut pas été moins couteux de subventionner les producteurs de betteraves pour qu’ils se reconvertissent vers d’autres types de cultures moins polluantes et moins délétères en termes de santé publique ?
A titre d’exemple, les Français consomment 2,2 millions de tonnes de sucre par an, ce qui représente 35 kg annuel par personne ! Il faut rapprocher ce chiffre des 2 kg par an consommés en moyenne par les français au 19ème siècle ! Comment s’étonner dès lors de l’explosion des maladies de civilisation et du fameux « syndrome métabolique » avec le trio mortifère diabète, obésité, maladies cardiovasculaires ?
J’ai la chance de faire partie de cette génération qui aura probablement bénéficié de la plus longue espérance de vie au cours de ce siècle. L’espérance de vie à la naissance ayant déjà commencé à baisser, ce qui précède expliquant cela ! La première fois que j’ai vu un morceau de sucre, je devais avoir 6 ou 7 ans et j’avais déjà plus de 10 ans lorsque j’ai gouté à ma première barre de chocolat !
Par la suite, je n’ai ni fréquenté les fast-food, ni consommé des sodas ou des glaces, ni sucré mon café ! J’ai élevé mes enfants avec les mêmes directives. Plaise à Dieu qu’ils les suivent s’ils veulent vivre vieux et en bonne santé… quand on parle de sucre, il faut aussi parler des sucres cachés : 70% des 100 g de sucre que nous ingérons chaque jour, en moyenne, sont des sucres cachés dans les plats préparés, dans les viennoiseries, le pain, les pizzas, la charcuterie, les sauces, les jus de fruits. Il faut apprendre à les repérer sous des appélations diverses : sirop de maïs, amidon, sirop de glucose, fructose, maltodextrine, etc…
Il faut donc parler des méfaits du sucre. Ils sont difficiles à quantifier de façon précise car ils constituent des facteurs déclenchants ou aggravants dans de nombreuses pathologies. On peut commencer par le diabète de type 2 qui concerne 3,5 millions de patients sous médicament en France, en progression constante. Je me souviens, dans les années 70, nous avons fêté le premier million de diabétiques français dans le laboratoire pharmaceutique dans lequel je travaillais… Chacun fête ses succès comme il peut !
Le seul diabète et ses complications sont à l’origine de 8,2% de la mortalité mondiale, toutes causes confondues, soit 4,6 millions de décès chaque année. Mais le diabète, c’est aussi la porte ouverte à de très nombreuses autres maladies : obésité, hypertension, hyperlipidémie, maladies cardiovasculaires. Il n’est pas exagéré de dire que c’est sans doute la première pathologie dans le monde, en croissance de 35% en 30 ans ! Qui dit mieux ? Le diabète est associé à presque toutes les maladies de civilisation pour lesquelles il augmente considérablement les facteurs de risques.
L’origine de cette hécatombe, c’est la simple et modeste molécule de glucose, qui donne cette si douce saveur que l’on aime, jusqu’à en mourir… Paradoxalement, le glucose, ce poison le plus doux, est aussi la molécule de la vie, c’est l’aliment et le combustible de nos milliards de cellules, il est donc essentiel à la vie, mais avec parcimonie. Chaque litre de votre sang contient 1g de glucose. Avec 5 litres de sang, vous avez donc en permanence 5 g de glucose disponible. C’est l’équivalent d’un seul morceau de sucre moyen de 5g. Or, une seule cannette de Coca-cola contient l’équivalent de 7 morceaux de sucre de 5 g, soit 7 fois plus que la totalité du sucre sanguin !
Il existe pourtant des alternatives sans danger, comme la série des polyols : xylitol, érythritol, maltitol. Mais on retiendra surtout la Stévia qui a un pouvoir adoucissant 30 fois supérieur à celui du sucre. Mais, l’obstacle est toujours économique, dans la course effrénée pour écraser les prix, le sucre est imbattable!…
Il me reste un seul conseil : élevez vos enfants ou petits-enfants sans sucre ajouté. Habituez-les aux bonnes habitudes et vous les protégerez de nombre de maladies, à commencer par l’obésité qui atteint déjà les plus jeunes, futurs diabétiques, et dont l’espérance de vie est entamée dès l’adolescence. Pas de bonbons, de glaces, de sodas, de pâtisseries inutiles, de yaourts sucrés… L’assuétude au sucre commence dès le plus jeune âge !
Depuis trois siècles, les ravages du sucre ne cessent de décimer l’humanité. C’est comme pour le tabac, maintenant que nous le savons, arrêtons de faire comme si nous ne le savions pas !
La faute à Elizabeth 1ère qui a découvert le sucre au travers du loukoum chez les musulmans avec lesquels elle s’est rapprocher pour combattre Charles Quint et François 1er
Elle avait toutes les dents noires.