Il m’apparait de plus en plus évident qu’il existe deux types d’humains qui ne parviennent pas à se comprendre : les légitimistes, qui suivent les consignes des autorités sans trop réfléchir, et les décalés, qui cherchent à comprendre la pertinence des directives et sont toujours prêts à contester.
Heureusement pour les gouvernements et la bonne marche du monde, les légitimistes sont de bons citoyens, largement majoritaires, tandis que les décalés ne représentent que 10 à 20% de la population et on peut les considérer comme des emmerdeurs !
Les légitimistes
Dans l’ordre ancien, on qualifiait les légitimistes de bourgeois, bien insérés dans la société, et qui n’avaient aucun intérêt à changer leur vision d’un monde qui avait été bâti par eux et pour eux. Ce n’était pas facile car ils étaient alors minoritaires et contestés !
Traditionnellement, le bourgeois ne se pose pas trop de questions, sauf en ce qui concerne son confort, tant que l’on ne touche pas à son porte-monnaie et aussi parfois à sa religion. C’est pourquoi l’on dit qu’il est conformiste, c’est-à-dire qu’il suit les règles sociales et les consignes gouvernementales sans protester et sans ressentir le besoin de comprendre la logique du règlement. Dans un régime libéral qui le laisse prospérer, il se comporte en bon citoyen qui ne se pose pas de question sur la marche du monde.
Aujourd’hui, l’immense majorité des citoyens occidentaux sont devenus des bourgeois qui, sans être riches, vivent une vie tranquille dans un système libéral aussi bien sur le plan économique que sur le plan des mœurs. Cette majorité silencieuse est donc conformiste et légitimiste, autrement dit, ce ne sont pas des contestataires et ils épousent volontiers les idéologies à la mode.
En bref, le monde tel qu’il est leur convient assez bien et, très rapidement ils ne s’offusquent de rien, ni du wokisme et de la cancel culture, ni des mouvements LGBT et des transgenres. Ce sont généralement des urbains qui suivent les modes culturelles et idéologiques que leur suggèrent les media main stream !
C’est ainsi que les légitimistes suivent à la lettre les règles sanitaires officielles, sans se poser de question et en parfait accord avec les autorités dont ils semblent avoir totale confiance, comme nous venons de le constater depuis deux ans. Pendant cette période, ces conformistes ont eu peur dès qu’on leur a dit d’avoir peur. Ils ont accepté toutes les contraintes sans rechigner et ils se sont précipités aveuglément, et sans murmure, pour subir les injections préconisées.
Ensuite, en bons citoyens conformistes, ils se sont prêtés volontiers à des injections répétées, devenues obligatoires, sans un instant douter ni de l’efficacité, ni de la bonne tolérance. Je dois reconnaitre que c’est reposant de ne pas se poser de question, et c’est sans doute le principal avantage du conformisme des légitimistes.
Après deux années de peur chronique, savamment entretenue par les media et les gouvernements, une nouvelle peur est apparue qui a chassé la première, en quelques jours seulement, dès que le vent tourna et incita les légitimistes à changer de peur. La peur ancienne a disparu soudain, en même temps que les projecteurs se tournaient vers l’Ukraine. Sans mollir, ils épousèrent la nouvelle peur et la nouvelle guerre qu’il fallait mener. L’ennemi était aussitôt identifié et l’objet de toutes les attaques et mesures de rétorsions.
Ce qu’il y a de reposant avec les légitimistes, c’est qu’ils acquiescent à toutes les décisions officielles et adoptent l’idéologie qu’on leur propose, sans imaginer qu’il puisse y avoir une autre version des faits et qu’il est toujours préférable d’écouter les deux parties pour se faire une idée plus juste et plus équilibrée.
Pour les conformistes, le monde est en noir et blanc, tout est simple, il y a les bons et les méchants, et bien entendu, les légitimistes sont toujours du côté des bons ! Ils ont la faveur des gouvernants parce qu’ils ne cherchent jamais à regarder sous la table ou à retourner les cartes du jeu, ils suivent le mouvement et votent convenablement. Ce sont ce que l’on appelle des gens bien… sûrs d’eux-mêmes.
Ils sont tellement sûrs d’eux-mêmes et de leur point de vue qu’ils affectionnent assez bien la censure afin d’éviter la contestation. Rien n’est plus confortable que de faire taire ceux qui ont des visions différentes ou qui, simplement, posent des questions. C’est ce que l’on peut appeler la dictature de la majorité qui a tendance à penser que la minorité a forcément tort puisqu’elle est minoritaire…
Les décalés
Ceux-là ne comprennent rien au monde dans lequel ils vivent et leur vie n’est pas facile car ils ne peuvent s’empêcher de lire entre les lignes des communiqués et des directives. Ils ont cette manie de vouloir comprendre et de chercher une cohérence. Ce n’est pas qu’ils soient plus rationnels que les légitimistes, mais ils sont plus critiques.
Ils refusent de gober tout cru ce que les autorités cherchent à leur faire avaler, ils cherchent la petite bête, la faille dans un raisonnement et ils ont surtout la fâcheuse manie de poser des questions. Il n’y a rien de pire pour une autorité, quelle qu’elle soit, que d’avoir à justifier ses décisions et à éclairer le débat. C’est tellement plus confortable d’avoir à faire à des enfants qui, quoiqu’il arrive, approuvent et obéissent !
Je l’ai déjà dit, les décalés ne sont pas à l’aise dans ce monde qui est devenu pour eux incompréhensible. Autrement dit, ils sont décalés car ils ne partagent pas les mêmes codes, les mêmes références et les mêmes modes de pensée que la majorité. Durant la crise sanitaire, ils ont été brimés, vilipendés, montrés du doigt et priés de se taire ! Mais l’histoire n’est pas finie et les effets néfastes des triples injections commencent à émerger malgré une censure stricte…
Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les mêmes décalés se retrouvent aujourd’hui du côté de ceux qui contestent la version officielle de la guerre en Ukraine et du coup de force de Poutine. Un immense battage médiatique et des discours véhéments des légitimistes nous décrivent l’ogre Poutine comme un fou sanguinaire qui déclenche une guerre sans raison et sans justification. Ils oublient que l’Ukraine est le berceau de la Russie et faisait partie de l’Empire du Tsar, « empereur de toutes les Russies ».
Les décalés, qui aiment bien réfléchir plutôt que de répéter des slogans dictés par les autorités, font remarquer que les Occidentaux ont peut-être commis une erreur historique en voulant faire entrer l’Ukraine dans l’OTAN et menacer la Russie avec des engins balistiques ultras performants ! Les décalés savent que le Président Américain G.H Bush s’était solennellement engagé devant Mikael Gorbatchev à ce que l’OTAN ne cherche jamais à s’implanter en Ukraine. Cette promesse n’a pas été tenue et les Américains n’ont jamais eu de cesse de fomenter des troubles en Ukraine et de jeter de l’huile sur le feu !
Les décalés rappellent aussi que les Occidentaux n’ont pas respecté les accords de Minsk de 2015 entre la Russie et l’Ukraine et parrainés par l’Allemagne et la France. Ces accords prévoyaient une autonomie des régions russophones du Donetsk et du Louhansk, mais surtout un retrait total des troupes étrangères de l’Ukraine.
Les deux territoires en question n’ont pas été autonomes et les USA ont manifesté leur intention d’installer des fusées menaçantes à l’Est de L’Ukraine. Cette situation était naturellement inacceptable pour Wladimir Poutine qui n’avait pas d’autres choix que d’intervenir militairement pour éloigner cette menace. Que pouvait-il faire d’autre ? Pour la Russie, l’Ukraine est d’un enjeu géostratégique, géopolitique et symbolique inaliénable. Il est illusoire d’imaginer que Poutine, ou n’importe quel autre dirigeant Russe puisse transiger sur ce point !
Les mêmes décalés ne comprennent surtout pas la position européenne qui a tout à perdre dans cette guerre et aussi tout à perdre en suivant aveuglément l’agressivité américaine. Dans ce jeu de dupes, les USA affaiblissent l’Europe, principal partenaire de la Russie, et qui va être obligée d’accueillir des centaines de milliers de réfugiés. En arrière-pensée, les Américains espèrent vendre leur gaz liquéfié aux Européens qui sont finalement les dindons de la farce…
On ne peut pas dénier aux décalés une certaine lucidité ! Une nouvelle fois il observent la censure qui se met en place et le refus d’écouter le point de vue des Russes. Ces derniers sont néanmoins déterminés et iront jusqu’au bout de leur démarche, c’est-à-dire le contrôle de l’Ukraine en y installant un gouvernement ami. L’Ukraine aura ainsi perdu son autonomie, suite à ce que l’on peut nommer la bêtise des Occidentaux.
Certains, pris d’un délire romantique, rêvent même d’une guerre totale et se répandent sur les ondes en vociférations vengeresses, promettant d’anéantir la Russie, comme on a pu l’entendre dans la bouche du ministre français de l’économie ! Les décalés, qui semblent les seuls à réfléchir encore par eux-mêmes, crient « au-secours, nos gouvernants sont devenus fous… »
Il n’est pas confortable d’être lucide et de penser par soi-même. Depuis deux ans, les décalés sont traités de « complotistes », qualificatif devenu un compliment au regard de la bêtise ambiante. On est toujours désarmé devant le refus de réfléchir, l’absence de bon sens et la mauvaise foi. Les décalés se sentent de plus en plus en marge de la société et préfèrent souvent se replier sur eux-mêmes, en attendant que la majorité légitimiste et consensuelle ait fini de vociférer… et probablement de conduire l’Europe à sa perte !… Certains décalés peuvent être tentés par la dissidence et la résistance, d’autres par l’exil… Nous en reparlerons…