Jamais, dans l’histoire de l’humanité, le monde n’a été secoué dans sa globalité par de telles turbulences. Nous sommes entourés de toutes parts de dangers menaçants. Néanmoins, dans le même temps, les politiciens qui sont supposés nous gouverner, donnent d’eux mêmes un spectacle affligeant et méprisable.
Aux USA, longtemps présentés comme un modèle de la démocratie, les politiciens pataugent dans la fange. Une nouvelle campagne de diffamation, menée par le milliardaire Donald Trump contre Barack Obama, occupe les gros titres de la presse et les débats télévisés. La légitimité d’Obama est mise en cause parce qu’il ne serait pas né aux USA, parce qu’il serait un quasi musulman. C’est tout juste s’il n’est pas un protecteur des terroristes, un agent infiltré d’Al Quaïda ! Il a fallu qu’il brandisse son acte de naissance pour se disculper, mais cela n’a pas suffit pour apaiser la haine. Certains veulent voir la preuve de son acceptation à Harvard et contestent son prix Nobel. Bref les chiens sont lâchés. Voilà où en est rendue la démocratie, elle se résume en règlements de compte digne de la mafia. Tous les coups sont permis pour prendre le pouvoir et la populace regarde avec délices les mises à mort comme dans les cirques romains. L’Amérique n’a t-elle pas d’autres préoccupations plus urgentes et plus graves à s’occuper ? Finalement, ce fut l’assassinat de Ben Laden qui mit fin provisoirement aux polémiques et soudain Obama est devenu superman ! Tel est le triste spectacle de ce que certains dénomment, avec lyrisme, « la démocratie »
En Espagne, où nous étions, le débat n’est pas plus brillant. Depuis que José Luis Zapatero a annoncé qu’il ne se représentait pas en 2012, la bataille fait rage entre les prétendants à la succession : le ministre de l’intérieur Alfredo Rubalca, la ministre de la défense Carme Chacon, ou encore José Blanco, sans oublier José Bono. Chaque jour, les journaux comme El Mundo ou El Païs consacrent six pages sur le sujet et sur les coups tordus des uns et des autres. Le but consiste à accrocher une casserole aux basques du candidat gênant. Et les casseroles ne manquent pas dans l’entrelacs des combines financières des régions autonomes. Pendant ce temps-là, l’Espagne subit une crise économique d’une extrême sévérité et ne sait pas si elle pourra boucler ses fins de mois. Le chômage vient d’atteindre le chiffre record de 21.3% et près de 5 millions de personnes cherchent un emploi ! Mais qui s’en soucie ? Le seul but est l’ivresse du pouvoir.
En France où nous passons quelques jours, le débat est aussi affligeant. Les analyses politiques des media se résument à abreuver les citoyens de querelles politiciennes entre les innombrables candidats au pouvoir, de droite, comme de gauche, pour les élections de 2012. Le programme des partis politiques se résume en tactiques à courte vue pour accéder au pouvoir et rien d’autre. On entend des discours de haine, des invectives méprisables et nous assistons à une guérilla incessante, à un harcèlement quotidien. Où sont les grands projets, les visions d’avenir, les objectifs mobilisateurs ? La démocratie représentative nous offre un bien triste spectacle, c’est pourquoi elle recueille si peu d’applaudissements.
On peut se demander, combien de temps encore les peuples occidentaux accepteront-ils sans réagir d’être gouvernés par des saltimbanques sans talent ? Les pays de l’Europe de l’Est ont connu jadis le régime des « démocraties populaires » dont seul le nom avait quelque chose à voir avec la démocratie. L’Europe connaît aujourd’hui les « démocraties représentatives » qui, au fil des années, se sont perverties en régimes démagogiques conduits par une oligarchie médiocre et ambitieuse. La prochaine étape, que nous appelons de nos vœux, donnera le jour à la « démocratie directe » qui consiste à donner la parole au peuple par référendum.
Citation du jour :
« Je suis un de ces démocrates qui croient que le but de la démocratie est de faire accéder chaque homme à la noblesse ».