127 – LE SABOTEUR …

Combien d’entre nous rêvent-ils de réussir quelque chose, que ce soit dans leur vie professionnelle ou leur vie privée et … ne se donnent pas les moyens d’y arriver ? Combien d’entre nous se retrouvent-ils dans des situations parfois douloureuses, souvent compliquées, toujours insatisfaisantes, et ne comprennent pas comment ils en sont arrivés là ?


Nous partons tous avec de bonnes résolutions, des attentes, des désirs, des rêves et -tout à coup- un premier grain de sable vient gêner le rouage, entraînant un deuxième puis un troisième jusqu’à l’arrêt total de la machine. Certains d’entre nous l’appellerons «malchance», d’autres diront que ce n’est pas grave, d’autres encore prétendront que c’est par l’échec que nous apprenons. Chacun ira donc de son explication mais, tous autant que nous sommes, nous nous retrouvons finalement face à un nouvel échec, une nouvelle souffrance, une nouvelle désillusion, frustration, insatisfaction …

Que s’est-il donc passé ? Bien sûr, il y aura autant de raisons que d’individus et ces «échecs» prendront mille aspects. Pour certains ce sera une mauvaise évaluation de qui ils sont, pour d’autres une mauvaise préparation, une absence de réalisme, un manque de persévérance, une absence d’efficacité. Toutefois, pour nombre d’entre nous, toutes ces explications ne sont pas justes : nous sommes bien là où nous devrions être, nous avons bien réfléchi et préparé notre «projet», nous avons persévéré et mis toute notre énergie vers ce but et, pourtant, un jour, un grain de sable nous a échappé …

D’où vient donc ce grain de sable ? Qui l’a envoyé dans notre vie ? Pourquoi ne l’avons nous pas vu venir ?

Je vais vous donner deux exemples, mais il y en a plein d’autres ! 

– Vous rêvez d’harmonie dans votre vie amoureuse : vous voulez vivre une relation belle et riche, toute pleine d’amour et de paix. Tout le monde vous trouve d’ailleurs très sympathique et apprécie votre compagnie. Pourtant, malgré votre désir, vous n’arrivez pas à créer ce couple harmonieux dont vous rêvez : lutte pour le pouvoir, disputes, manque de confiance jaillissent au fil du temps tels des tempêtes de sable. Seulement vous savez très bien que vous vivez dans un endroit où il n’y a pas de sable : alors, d’où viennent ces tempêtes ? Si vous êtes honnête avec vous-même, vous constaterez que tous ces conflits, ces incompréhensions, ces difficultés, viennent de vos réactions. L’un et l’autre bataillent pour «gagner» : «j’ai raison», «tu as tord», «c’est mon droit», «tu ne me comprends pas» (et autres gentillesses …) sont des armes redoutables. Vous voulez la paix mais, par votre comportement, vous créez la guerre ! D’où vient donc cette dichotomie en vous ?

– Vous voulez réussir dans votre travail : vous savez que vous avez les compétences pour monter les échelons et devenir ce cadre dont vous rêvez. Pourtant, malgré votre dévouement, votre acharnement au travail, vous trouvez le moyen de tomber malade au moment où l’on vous propose de remplacer votre supérieur sur ce projet tout spécial qui vous passionne ! Ce qui est incroyable c’est qu’habituellement vous n’êtes jamais malade : alors, pourquoi ce mal de ventre intolérable juste aujourd’hui ? Auriez-vous «la peur au ventre» ? La peur de réussir à atteindre votre objectif ? Mais pourquoi ? Quels changements dans votre vie seraient entraînés par votre réussite ? Quelle partie de vous en a tellement peur ? Et, surtout … si vous faisiez moins bien que votre supérieur ?

Quel est donc ce «saboteur intérieur» qui souffle ce sable dans nos rouages, qui nous empêche de réaliser nos rêves, d’accéder à ce qui nous rendrait heureux et nous interdit la porte du bonheur ? 

Et qui se cache derrière ce saboteur ? Notre égo … Notre égo qui refuse de prendre le moindre risque d’être «mis de côté» au profit des besoins de notre âme. Notre égo est façonné par notre personnalité, notre histoire familiale, nos névroses. Bien qu’indispensable à notre identité, il est la partie de nous la plus étriquée et la plus peureuse. Au lieu d’être le serviteur dévoué de notre Moi profond (l’âme ?) qui «sait» ce qui est bon pour nous, il est devenu un véritable dictateur, coupé de notre intuition, et il peut nous amener à faire de bien mauvais choix, conscients ou … inconscients ! Annie Marquier, une psychothérapeute québécoise, l’appelle à juste titre «le mental inférieur». Il utilise des «techniques» redoutables ! L’agressivité, la maladie, le repli sur soi, la prétention, la colère, la timidité maladive, la fainéantise, la fuite et autres délices sont ses armes …

Bien souvent, nos rêves sont des appels de l’âme : celle-ci voudrait bien les «expérimenter» sur notre belle terre ! Que ce soit réussir sa vie amoureuse, sa famille, sa vie professionnelle, les appels de l’âme pourraient s’appeler vocations : ils nous transcendent. Ils nous sortent de notre léthargie, de notre engourdissement psychique : ils nous obligent à prendre des risques. 

Aimer, par exemple, c’est prendre le risque de souffrir si l’autre ne répond pas -ou plus- à notre amour ! Réussir sa carrière c’est peut-être prendre le risque de ne plus avoir assez de temps ou d’énergie pour sa famille, pour sa vie privée. Et donc d’être critiqué(e), mal perçu(e). C’est aussi, pour ces deux exemples, prendre le risque de devoir s’engager ! Et tout engagement implique un choix profond, un renoncement à d’autres opportunités …

C’est pourquoi, bien souvent de bonne foi, nous pensons «manquer de chance» ou avons l’impression de n’être «pas capable». Nous passons alors à côté de nos rêves que nous oublions au fil de la vie … Notre mental trouve de bonnes raisons à nos rêves avortés et nos explications semblent rationnelles : «Quand j’étais plus jeune, j’aurais bien aimé être médecin mais dans mon milieu ce n’était pas possible». Et nous enterrons le rêve sous des monceaux de raisons toutes valables en apparence. Depuis … nous cherchons notre «voie» sans jamais vraiment la trouver … L’égo ou le mental inférieur a gagné : nous n’avons pas pris le risque de «rater» : c’est vrai que c’était difficile, que cela demandait des années et des années d’effort et que notre vie n’aurait pas été la même. L’égo, chez les prétentieux (nous sommes nombreux à l’être même si nous pensons le contraire …), préfère toujours éviter le risque de l’échec. N’est-il pas plus confortable d’accuser les autres que de se confronter soi-même au risque de ne pas réussir ?


Mais il n’est jamais trop tard … Notre âme, inlassablement, nous rappelle à nos rêves : et si nous prenions un moment pour regarder en face tous ces grains de sable qui nous empêchent de les réaliser ?

Pour terminer, voici quelques citations d’Annie Marquier extraite de son livre «La Liberté d’Etre»

(livre didactique qui explique clairement le rôle de l’égo dans notre vie) 

 «On n’est jamais manipulé par autre chose que par son propre égo»

 «Lorsque c’est le mental inférieur qui dirige notre vie, nous ne sommes que des robots programmés d’avance ayant perdu notre créativité et notre liberté».

 «L’homme utilise le mental inférieur, la raison, tandis que l’âme utilise le mental supérieur, ou abstrait. Tous deux agissent au moyen des deux aspects du mental universel et leur rapport est rendu possible de ce fait. L’action de l’homme sur son mental est de le rendre réceptif à l’égard de l’âme».


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2 commentaires

  1. Also while this saboteur sandstorm causes us to hesitate in following our dreams, sand also continues to fall in the hourglass of time. We should not delay to act on our dreams!

    Of course this is easier said than done…

    1. La meilleure façon de “saboter” sa vie consiste aussi à poursuivre des rêves irréalistes, impossible à atteindre. Les rêves peuvent devenir des projets si nous restons réalistes et sommes capables d’atteindre l’objectif. Sinon on peut se construire une vie de frustration par manque de lucidité au départ. On peut avoir la tête dans les étoiles, mais il faut garder les pieds sur terre !

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