Qui est Dieu ? Je ne sais pas … Mais j’ai Foi en une énergie de vie qui est pleine de lumière, de force et d’amour. Une force «supérieure» qui nous englobe tous, du plus petit caillou au plus grand océan. Cette force, je l’appelle «Dieu» mais, si ce mot vous dérange, vous pouvez lui donner le nom que vous voulez ! Quelle importance ? Il est si difficile de nommer l’innommable : car, pour moi, Dieu est dans le vent, le soleil, la mer et les montagnes. Il est lové dans le sacré de mon âme …
Et cette force, ce Dieu qui se cache derrière toute vie, me guide souvent sur ce chemin parfois si difficile.
Oui, je sais … je le rends difficile ! Le chemin d’amour est si simple : il est léger, joyeux et tellement serein. Mais, voilà, parfois je m’égare. Je suis happée par les énormes autoroutes dessinées par des architectes rationnels et efficaces : et là, au milieu de tous mes frères et soeurs qui, les dents serrées, se cramponnent aux volants de leurs véhicules emballés, la peur me prend au ventre.
Cela va trop vite ! Il y a trop de bruit ! Le stress m’envahit … La moindre «embardée» et nous voilà toutes roues en l’air. Crispations, tensions, vigilance de tous les instants : les muscles se tendent et les organes spasment.
Je me demande alors ce que je fais là, sur ces routes sans charme, à appuyer si fort sur mon accélérateur qui m’éloigne de Dieu. Je rêve de petits chemins champêtres, de ruelles ombragées, de champs de coquelicots si rouges et si fragiles avec leurs pétales froissés … Ces petites routes qui vont «nulle part», c’est à dire où il n’y a pas de villes enfumées, de centres bruyants, de gens «importants». Et pourtant, j’en suis sûre, Dieu se cache dans ces «nulle-part» !
Ces autoroutes ont été construites pour l’efficacité, la rationalité, pour éviter le moindre danger, le moindre détour aux automobilistes pressés : aller le plus loin possible, le plus vite possible. Elles nous évitent de nous perdre : arrêts pipi balisés, arrêts repas pasteurisés, voie de droite pour les lents, voie de gauche pour «ceux qui maîtrisent». Et, au bout du chemin, nous nous retrouvons tous à comparer nos moyennes et gare si nous mettons une demi-heure de plus que le voisin ! C’est que nous ne sommes pas ou plus compétitifs, out, has been, hors circuit : que fait-il sur l’autoroute ce ringard ?
Et bien, il s’accroche. Il s’accroche au «mouvement» : il veut faire partie de ceux que manipulent les médias, du clan, de la foule téléguidée par télévision interposée. Un homme ou une femme «in» doit : manger comme cela, rouler comme ceci, penser comme cela et vivre comme ceci. Sinon … elle ne fait pas partie du groupe. Elle est méprisée, laissée pour compte, rejetée. Car le «groupe» n’est pas tendre ! Il se prend pour Dieu, mais un Dieu qui dicte, qui contrôle, qui veut, qui manipule. Tout le contraire de mon Dieu à moi !
Mais il n’est pas facile de sortir de l’autoroute. Cela implique de retrouver sa liberté de penser, la solitude des chemins de campagne, de ne pas toujours savoir où la route nous mène.
Lorsque nous quittons les paysages aseptisés et les chemins balisés, nous prenons le risque de nous retrouver dans le silence et de ré-entendre le bruit de notre coeur ! Sur les petits chemins de campagne, le chant des oiseaux remplacent les klaxons, les arbres majestueux sont des gardiens de paix et les fleurs sont la publicité de Dieu …
Quitter l’autoroute, c’est oser rencontrer la beauté de Dieu, c’est à dire la nôtre !
Les années passant j’ai de moins en moins peur. Alors, de plus en plus, j’ose prendre la sortie de l’autoroute. Que de merveilles ! Un petit clocher s’élance vers le ciel, rappelant à mon âme que nous sommes une église : l’église de Dieu. Nos pieds sont les fondations de ce lieu sacré et notre tête, la flèche qui s’élance vers le ciel : nous sommes la reliance.
Puis un verger soudain nous apparaît, rappelant à nos corps les bienfaits de la Terre : et si un petit ver partage notre fruit, regardons-le comme le frère qu’il est. Nous sommes issus de la même materia prima.
Mais je m’égare ! Voilà maintenant que je prétends que les petits vers sont nos frères … Vous voyez où nous mène les chemins de campagne dessinés par Dieu ? Tellement loin des autoroutes où aucun petit ver n’habite la pomme vendue dans la station service de l’autoroute …
Je laisse maintenant la parole à Saint Matthieu (Extrait de son évangile) :
Je suis au printemps de ma retraite et votre chronique résume bien le parcours que mon Dieu intérieur me fait découvrir. Je Lui en remercie.
Loué sois-tu, Seigneur, avec toutes tes créatures
spécialement messire frère Soleil
par qui tu nous donnes le jour, la lumière
il est beau, rayonnant d’une grande splendeur
et de toi, le Très Haut, il nous offre le symbole.
Loué sois-tu mon Seigneur pour soeur Lune et les Etoiles
dans le ciel tu les as formées claires, précieuses et belles.
Loué sois-tu mon Seigneur pour frère Vent,
et pour l’air et pour les nuages
pour l’azur calme et tous les temps
grâce à eux tu maintiens en vie toutes les créatures.
Loué sois-tu mon Seigneur pour sœur Eau
qui est très utile et très sage
précieuse et chaste.
Loué sois-tu mon Seigneur pour frère Feu
par qui tu éclaires la nuit,
il est beau et joyeux,
indomptable et fort.
Loué sois-tu mon Seigneur pour soeur notre mère la Terre
qui nous porte et nous nourrit,
qui produit la diversité des fruits
avec les fleurs diaprées et les herbes.
Saint François d’Assise avait aussi d’étranges frère et soeur…
Je me sens en harmonnie avec ce texte
Et si nous quittions l’autoroute…de toutes les peurs et de leurs ? et revenions aux milles et un chemins de notre enfance,là ou la brasseuse de méninge en est à l’aube de l’aurore de la lumière matinale.
Restons ce que nous sommes…des êtres de lumière;et la lumière, cette connaissance, fait fuire les ténèbres en les dissipants de sa limpidité.