Il ne vous a certainement pas échappé que l’Europe traverse une de ses plus graves crises depuis la dernière guerre. Cette crise est multifactorielle et touche certes l’économie, mais aussi l’identité propre de l’Europe et ce qui reste de ses valeurs. L’énorme vague migratoire en cours est de nature à fragiliser encore davantage une Europe qui ne semble pas mesurer la gravité de la situation. Nous avons déjà abordé ce sujet récemment dans notre chronique 573 intitulée «L’Europe est-elle menacée par une immigration massive ? ».
Encore une fois, il faut incriminer, d’une part les institutions européennes totalement défaillantes et, d’autre part, les dirigeants politiques nationaux, incapables de proposer des solutions et des perspectives crédibles. L’absence de vraie gouvernance européenne se fait sentir et démontre qu’une Europe sans direction, sans gouvernement Fédéral, est une Europe qui ne peut exister, sauf sur le papier !
Après la crise Grecque, l’Europe démontre une nouvelle fois son incapacité à agir et son enlisement dans des querelles d’ego entre les 27 pays membres. L’Europe est devenue une énorme bête difforme à plusieurs têtes, qui ne sait pas quelle direction prendre et qui donc ne va nul-part. La chancelière allemande a dit que le problème migratoire était encore plus grave que la crise Grecque ; nous sommes de son avis. Il se pourrait même que l’Europe, si elle n’agit pas vite, soit emportée par les conséquences du flux migratoire et devienne un immense camp de réfugiés.
Il ne faut pas se cacher l’énorme complexité du problème et il faut sans doute aussi accepter, comme dans toute tragédie, qu’il n’y a pas d’issue parfaitement heureuse. Mais l’absence de politique est sans doute la pire des solutions qu’il soit possible d’envisager. Quoiqu’il en soit, l’Europe ne peut pas ignorer le problème humain dramatique qui se joue à nos frontières, en particulier dans les pays où c’est l’Occident lui-même qui a apporté le chaos, de L’Irak à l’Ukraine en passant par la Libye ! La fermeture totale des frontières est une option doublement impossible, à la fois d’un point de vue pratique et d’un point de vue moral. Il faut donc trouver d’autres voies.
La première chose à faire serait sans doute de rétablir une police des frontières dans toute l’union afin de contrôler les migrants, de les répertorier, d’enregistrer leur demande et de prendre leurs empreintes digitales et délivrer des papiers provisoires afin qu’ils ne soient plus dans la clandestinité. Il n’est plus possible de laisser cette tâche aux seuls pays situés aux frontières de l’Europe, comme le prévoient les accords de Dublin qui doivent être revus. Un contrôle aux frontières de chaque pays signifie aussi une lutte contre l’immigration illégale qui cherche à emprunter des voies irrégulières et clandestines. Il convient en outre de mettre sur pied des patrouilles en mer et sur terre, dotées de matériel efficace pour arrêter les clandestins et les renvoyer.
A notre avis, il est important d’éviter que des milliers de clandestins continuent d’errer à travers l’Europe, en recherche d’un hypothétique lieu de chute. L’errance de jeunes qui n’ont rien à perdre, même pas la vie, est la source de la violence, des exactions et de la désespérance. Pour éviter cela il est nécessaire d’agir en amont et de traiter les demandes aux frontières grâce à des contrôles strictes, en fonction des papiers présentés. A ce moment là, une décision doit être prise rapidement. Le candidat à l’immigration peut-il être accepté ou pas ? Bien évidemment, cette décision doit reposer sur des critères précis, décidés par un gouvernement européen, quelque soit sa forme.
Se pose alors la question des critères. Quels peuvent-ils être ? Nous pouvons imaginer un refus systématique des demandes des ressortissants de pays qui ne sont pas en guerre, c’est-à-dire, l’ensemble des pays européens qui ne font pas partie de l’Union, les pays du Maghreb, la Turquie, les pays asiatiques et de nombreux pays d’Afrique. Un migrant doit être capable d’apporter la preuve de sa provenance. Le but étant d’établir la différence entre un réfugié qui fuit un pays en guerre et un migrant qui cherche simplement un travail. Chercher du travail est un but noble en soi, mais si l’on est réaliste on comprend bien que l’Europe ne peut contenir « toute la misère du monde », comme l’on dit.
La priorité serait donnée à ceux qui viennent de Syrie, de Libye, d’Erythrée, du Soudan et peut-être de l’un ou l’autre pays Africain. Ceux en provenance d’Irak et d’Afghanistan pourraient être dirigés vers la Grande-Bretagne et les USA qui sont directement responsables du chaos qui y règne. Les libyens devraient être acceptés prioritairement en France, responsable de la destruction du pays. Parmi la masse des réfugiés, les chrétiens d’Orient devraient avoir la priorité. Nous avons déjà plaidé en ce sens dans notre chronique 570 « La persécution des Chrétiens du Moyen-Orient ». Cette sélection stricte et a priori aurait l’avantage d’envoyer un signal clair vers les candidats à l’immigration. Ceux qui savent qu’ils seront systématiquement et immédiatement refoulés renonceront vite au voyage. Les autres, au contraire, peuvent quitter des zones de combat et venir en Europe de façon officielle, sans risquer leur vie lors du voyage. Il faut envisager des transports humanitaires d’urgence avec des délégués européens aux frontières des pays en guerre et chargés d’enregistrer les demandes.
Il est ensuite nécessaire que les pays européens se répartissent les nouveaux arrivants, en fonction de leur population, sous la forme de quota. Cet objectif devrait être assez simple à atteindre. Bien entendu, cet accueil doit être prévu et planifié au niveau de chaque gouvernement. Il est par ailleurs impératif, dans la mesure du possible, de tenir compte du choix de destination des réfugiés, chacun pouvant avoir une affinité particulière pour l’un ou l’autre pays.
Le but ne doit pas être de créer des camps de réfugiés, comme c’est actuellement souvent le cas, mais d’intégrer les nouveaux arrivants dans la population locale afin qu’ils puissent progressivement s’y insérer. Il ne s’agit pas non plus de les entasser dans des grandes villes inhumaines, mais au contraire de les diriger vers les régions d’Europe qui se dépeuplent et où ils pourraient apporter un sang neuf. Il y a tant de villages et de petites villes qui se désertifient, elles pourraient ainsi être réanimées ! Il serait possible de proposer à ces familles une maison et un petit jardin, sans qu’il en coûte trop à la communauté nationale. Bien entendu, ceux qui ont une qualification professionnelle seront dirigés vers les centres correspondants. De nombreux réfugiés du Moyen-Orient sont qualifiés et même souvent hautement qualifiés.
Voilà ce que pourrait-être une politique européenne de l’immigration, à la fois très stricte sur l’application des critères décidés et très accueillante pour ceux qui ont vraiment besoin d’être secourus. L’Europe a-t-elle les politiciens à la hauteur de la tâche immense qu’ils ont à accomplir ? Ne sont-ils bons qu’à faire de grands discours sur les estrades, afin d’acquérir le pouvoir ? Nous le verrons prochainement, mais il se peut qu’une politique claire et accueillante redonne un dynamisme à l’Europe vieillissante. Cette politique suppose un élan de la part des gouvernants et une acceptation massive de la part de la population. Il faut seulement savoir l’expliquer, c’est à la fois un devoir humain et une chance pour l’Europe, à condition que ces choix soient voulus et non pas subis comme une calamité. L’Europe est à un tournant historique : elle peut crouler sous le poids d’une immigration massive et incontrôlée, avec, comme actuellement, un rejet de la population, ou bien elle peut relever le défi et construire son avenir avec idéal et fermeté… Nous pouvons tous remercier la chancelière allemande Angela Merkel qui a longtemps été la seule à soutenir un tel projet.
Dans le cadre de notre série de chroniques sur un « Programme d’Action », nous vous donnons rendez-vous la semaine prochaine « POUR UNE POLITIQUE DE L’EMPLOI ».
ok pour accueillir les chrétiens d’orient..que font les émirats arabes , le quatar pour accueillir leurs fréres musulmans????