Une succession d’élections et de référendums récents, dans divers pays, démontre un désaveu d’un très grand nombre de citoyens vis-à-vis des politiciens et des media. Il souffle comme un vent de révolte. Nous avons eu les printemps arabes et nous assistons aujourd’hui à une remise en question des systèmes politiques occidentaux.

Comme dans toutes les grandes remises en question, les causes sont multiples et méritent analyse. Au premier rang de ces causes je mettrai les effets néfastes de la mondialisation. Celle-ci s’est faite à marche forcée et a donné lieu à une multitude de délocalisations, vers l’Asie, de l’essentiel de notre potentiel de production. La mondialisation a profité aux multinationales qui ont fait fabriquer en Asie, à bas prix, après avoir supprimé des millions d’emplois en Occident. Pour lutter contre cette concurrence déloyale, et garder un minimum de compétitivité, il a fallu baisser les salaires et comprimer les revenus de la classe moyenne. Les politiciens n’ont pas mesuré les effets néfastes de la mondialisation et n’ont pas protégé les citoyens, soumis à tous les vents mauvais d’une concurrence tout azimut. Les pays asiatiques ont profité de cette faiblesse coupable.
Dans le même temps, de nombreux pays ont renforcé le contrôle de l’Etat dans tous les secteurs de la vie des citoyens qui se sont retrouvés sous le feu croisé de lois, de décrets, de règlements et d’interdits qui limitaient chaque jour davantage leurs marges de manœuvre. Cet étatisme lourdaud s’apparente à un totalitarisme qui veut tout contrôler, de notre naissance à notre mort, et s’accompagne naturellement d’un poids sans cesse croissant d’impôts et de taxes pour financer la bureaucratie d’une administration pléthorique dont la charge repose sur les épaules de la classe moyenne.
Par ailleurs, la démocratie parlementaire s’est progressivement transformée en système démagogique au sein duquel des politiciens de métier occupaient des fonctions à vie et se faisaient élire grâce à des promesses couteuses, démagogiques et mensongères. Le prototype de ce démagogue incompétent et sans vergogne est illustré par le président Hollande qui s’est fait élire sur un programme impossible à tenir qui ne pouvait amener qu’à la ruine du pays. Face à l’abime qui se dressait devant lui, il a cherché ensuite à changer d’orientation, se mettant à dos tous ceux qui l’avaient élu.
Il faut encore ajouter les manipulations et les outrances médiatiques qui sont grandement responsables du rejet de la classe politique dominante. Du côté de la manipulation, je rangerais le « politiquement correct » qui interdit d’appeler un chat, un chat, et qui fait peser sur chaque citoyen, dès qu’il s’exprime, la suspicion de xénophobie, d’islamophobie, d’homophobie, d’antisémitisme ou de racisme. Sans cesse, un doigt vengeur désigne ceux qui s’écarteraient du droit chemin défini par une élite autoproclamée qui décide du bien et du mal, comme dans les pires moments de l’inquisition. Dans le même temps, ils ont laissé s’installer en Europe un intégrisme musulman antioccidental et n’ont pas mesuré l’ampleur d’une religion conquérante qui entend bien imposer ses valeurs de ce côté ci de la méditerranée.
Du côté de l’outrance, je citerais les attaques excessives contre les politiciens qui ne partagent

pas les idées de cette classe dirigeante méprisante. Lors de la campagne électorale américaine, les diatribes contre Donald Trump, qui ne fait pas partie du sérail, ont dépassé les limites de la raison. De grands media n’ont pas hésité à comparer le vote du mois de Novembre à celui de 1932 en Allemagne, mettant Hitler au pouvoir ! De la même façon, le mépris et les insultes des media français à l’adresse du Front National frisent le ridicule. Ces hystéries médiatiques finissent par lasser les citoyens qui les trouvent suspectes au point d’être tentés de voter pour le Brexit en Grande Bretagne, pour Donald Trump aux USA, pour Marine Le Pen en France, pour Beppe Grillo en Italie ou pour Norbert Hofer en Autriche, même s’ils ne partagent par leurs idées politiques. Le rejet de cette caste médiatique et politique est si grand que les citoyens sont prêts à tous les extrêmes pour s’en débarrasser !…
Pour clore l’ensemble et aggraver son rejet, l’élite dominante, influencée par une intelligentsia décadente, a jugé bon de s’en prendre aux valeurs traditionnelles de l’occident. Un laïcisme belliqueux et militant s’est attaqué à toutes les valeurs religieuses, d’où qu’elles viennent, interdisant dans un même élan le voile islamique ou la crèche de Noël, qui sont pourtant bien inoffensifs. Le mariage, qui constituait le soubassement de la famille traditionnelle fut détourné de sa fonction afin de satisfaire les exigences d’une minorité influente qui fait l’apologie de l’homosexualité. Toute référence aux valeurs chrétiennes de l’occident a été bannie, coupant ainsi les peuples de leurs racines culturelles millénaires qui sont néanmoins indépendantes de leurs pratiques religieuses éventuelles d’aujourd’hui. Comme si tout cela ne suffisait pas, ils ont tenté d’imposer des théories fumeuses sur le genre, entretenant une confusion regrettable, comme si la nature les avait attendu pour définir le masculin et le féminin.
Telles sont, selon moi, les principales causes de l’agonie des démocraties parlementaires, prises en otage par une oligarchie politico médiatique irresponsable qui leur dicte leur destin. Elles ont ainsi perdu la confiance des classes moyennes, à la fois trompées et spoliées, aussi bien du côté financier que du côté de l’éthique. J’entrevois deux pistes qui peuvent permettre une régénération, d’une part s’orienter vers davantage de démocratie directe et, d’autre part, ce qui en découle, promouvoir un parler vrai, à l’opposé de la démagogie et du mensonge, devenus une seconde nature des politiciens traditionnels.