648 – FIN DU SOCIALISME?

 

 

Avec la disparition de Fidel Castro, assiste t-on à la fin de l’expérience socialiste d’un bout à l’autre de la planète ? La grande majorité des pays d’Amérique Latine ont goûté avec plus ou moins d’appétit à la soupe amère du socialisme. Partout l’échec est flagrant, comme il le fut en Union Soviétique et dans les pays de l’Europe de l’Est ! Hugo Chavez au Venezuela, Evo Morales en Bolivie, Rafael Correa en Equateur et Daniel Ortega au Nicaragua sont tous des fils spirituels de Fidel Castro et ils partagent avec lui le triste privilège d’avoir conduit leur peuple à la fois à la pauvreté et à la dictature. Il existe encore quelques poches de résistance socialiste en Europe du Sud où le socialisme est moins virulent mais persiste encore de façon chronique.

Le socialisme s’oppose au libéralisme. Les deux désirent sincèrement le bonheur des peuples, mais les moyens d’y parvenir sont très différents. On peut dire schématiquement que pour le socialisme, l’Etat est le seul garant du bonheur des peuples, quitte à l’imposer, malgré eux, par la force. L’Etat est le principal agent économique qui décide et planifie l’ensemble des activités. Dans bien des cas la propriété privée était interdite, elle est tolérée dans les régimes de socialisme modéré, mais le secteur industriel et commercial privé est toujours vu d’un œil suspicieux. Cet Etat totipotent s’appuie naturellement sur une bureaucratie pléthorique, jouissant de privilèges particuliers et onéreux.

images-1 La conséquence de cette main mise de l’Etat sur l’essentiel des ressources d’un pays conduit à une sorte d’administration et d’organisation militaire dans laquelle les citoyens sont contrôlés dans chacune de leur activité et se ressentent comme dans un carcan dans lequel ils ne sont pas à l’aise. Les humains aiment bien vivre en groupe, mais n’aiment ni les ordres trop impératifs ni les contraintes trop fortes. C’est ainsi que l’Etat est amené progressivement à durcir les règles et les obligations, puis à devenir plus coercitif afin que le peuple reste dans le droit chemin au bout duquel il est sensé trouver le bonheur. Par nature, et comme dans l’armée, le socialisme n’aime pas les réfractaires, les originaux, les élites, les empêcheurs de penser en rond et les contestataires. Pour se perpétuer, les régimes socialistes doivent fermer leur frontière et se mettre à l’abri des idées nouvelles, toujours subversives, et de la concurrence commerciale.

C’est ainsi que tous les régimes qui se réclamaient du socialisme ont fini dans l’autoritarisme, la dictature ou la tyrannie. Depuis le socialisme de Staline ou de Mao Tsé-toung jusqu’au socialisme de Fidel Castro en passant par le national socialisme d’Hitler, aucun pays n’a échappé au manque de liberté de paroles, au parti unique, aux exactions, à la torture et souvent même aux exterminations de masse. Le libéralisme fut la doctrine la plus détestée par Staline, par Hitler et par Mussolini…

Il se peut que le régime socialiste soit bien adapté aux pays qui sortent du sous développement et qui n’ont jamais eu de tradition démocratique. Quant tout est à faire, et qu’il faut aller vite, un Etat fort et puissant peut plus rapidement mettre en œuvre des mesures d’urgence. Il faut aussi saluer l’importance apportée à l’éducation dans de nombreux régimes socialistes et j’ai pu personnellement mesurer l’excellence de l’éducation et de la culture dans les démocraties populaires d’Europe de l’Est. Le même constat peut être fait à Cuba d’où essaima vers les pays pauvres d’Afrique nombre d’enseignants et de médecins.

unknown Par contre, le socialisme paraît tout à fait inadapté et contre productif dans les pays développés où les réseaux économiques sont complexes et dont l’économie repose sur l’innovation, la compétitivité et la concurrence. Le libéralisme apparaît alors beaucoup plus performant pour assurer le dynamisme économique et pour accroitre la richesse des citoyens. Le fondement du libéralisme est à la fois la liberté d’entreprendre, l’ouverture à l’innovation et à la concurrence. Ces ingrédients sont de puissants moteurs pour stimuler le progrès. Le libéralisme, comme toutes les activités humaines, a naturellement besoin d’être encadré et réglementé. Le grand économiste libéral Friedrich Hayek l’exprimait ainsi : «  Un système compétitif efficace nécessite tout autant qu’un autre une armature juridique intelligemment conçue et constamment adaptée ».

Le socialisme n’a plus aujourd’hui beaucoup d’adeptes, à l’exception de quelques bastions dans les pays à la traine en Europe du Sud. Depuis plus d’un siècle, le socialisme va de désastres économiques en désastres démocratiques et malgré cela il existe encore des hommes intelligents pour en faire l’éloge ! La France est le prototype de ces pays dans lesquels le socialisme sévit de façon chronique et qui n’ont jamais connu le vrai libéralisme. Peu de partis politiques s’en réclament et le mot même fait peur. François Hollande s’est fait élire sur un programme socialisant, avec prépondérance de l’Etat et de l’administration, avec augmentation des dépenses publiques et des déficits, et en corollaire avec augmentation de la pression fiscale pour financer les dépenses de l’Etat. J’avais en son temps prévenu mes lecteurs que ce type de proposition n’avait aucune chance de faire baisser le chômage et de redresser l’économie française, bien au contraire. Vous pouvez relire la chronique 336 écrite en 2012 et intitulée « Cet homme est-il dangereux ? ». Je finissais par cette phrase prémonitoire : « Lorsqu’il quittera le pouvoir la France sera probablement à genoux ! ».

Le Président hollande s’est retrouvé face au même dilemme que François Mitterrand en son temps. Sa politique socialiste menait le pays à la ruine certaine et il lui fallait redresser la barre et changer de cap. Ce qu’il fit trop tardivement pour espérer en récolter les fruits. Mais bien sûr, cette nouvelle orientation teintée de libéralisme se heurtait à l’opposition de son parti où règnent encore des idéologues sans pragmatisme. Vous connaissez la suite…

images-2 Les choix sont simples : soit les pays d’Europe du Sud, encore englués dans le socialisme, trouvent la lucidité nécessaire pour en sortir et pourront espérer rejoindre le peloton, soit ils persistent dans le socialisme chronique et devront accepter le déclin. Ils commenceront par quitter l’Euro, car ils ne pourront pas en assumer les contraintes, puis ils fermeront leur frontière à la concurrence car ils auront perdu leur compétitivité. Ils seront mûrs alors pour accepter un régime autoritaire avec tous les risques inhérents. Le socialisme, cette voie qu’Hayek a défini comme étant « la route vers la servitude ». Cet avertissement vaut pour l’ensemble des pays européens du sud : Italie, France, Espagne, Portugal, et Grèce. De Tocqueville prophétisait déjà en ces termes : « La démocratie veut l’égalité dans la liberté et le socialisme veut l’égalité dans la gène et dans la servitude ».

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