711 – EMMANUEL MACRON PEUT-IL REUSSIR ? 3ème PARTIE

Emmanuel Macron a promis de « transformer la France ». Le chantier est immense compte tenu du retard pris dans tous les domaines. Elle est à la traine, ankylosée par une administration archaïque qui entrave son développement économique et génère un chômage de masse.

Dans ma précédente chronique, j’ai analysé le poids excessif d’une administration publique peu efficace et dont le fonctionnement aspire, à son profit, l’essentiel de la richesse nationale.

3 – STIMULER L’EMPLOI

Le marché du travail se situe au confluent de diverses influences déterminantes. Il convient d’agir sur chacune d’elles de façon coordonnée et il semble que cela soit le projet de Monsieur Macron.

La fiscalité

Le chômage de masse est généralement la caractéristique des pays dans lesquels le poids de l’Etat et de la dépense publique est excessif. Les lourdeurs administratives, et la fiscalité excessive qui est nécessairement associée, handicapent ces pays dans la compétition internationale.

Il existe généralement une proportionnalité entre la fiscalité et le chômage. Chaque euro capté par l’Etat est un euro qui ne va pas dans l’économie réelle productive. Il participe à l’entretien de cohortes de fonctionnaires improductifs, aux dépens de la dépense des ménages. Dans ces conditions, l’économie est anémique et ne parvient pas à créer des emplois.

En France, il n’est pas facile de baisser les impôts pour deux raisons essentielles. Tout d’abord, les nombreux engagements de l’Etat portent sur le long terme et ne peuvent être facilement annulés ; ensuite, une majorité de citoyens ne paient pas d’impôts et sont donc farouchement favorables à un haut niveau de taxation, suivant le slogan fameux « les riches peuvent payer » !

Emmanuel Macron s’est engagé sur ce chapitre, nous verrons ses marges de manœuvre, mais nous savons déjà que cela n’est pas gagné…

Le droit du travail

Jusqu’à présent le droit du travail français dissuadait quiconque à embaucher, tant il était couteux et difficile de licencier en cas de besoin. Des centaines de milliers de PME, d’artisans et de petits patrons préféraient rester petits et modestes plutôt que d’engager des collaborateurs. Autrement dit, la France vivait de façon étriquée et mesquine, sans oser entreprendre tant cela présentait de risques.

Le code du travail a été modifié a minima. Nous verrons dans les années qui viennent si la réforme fut suffisamment ambitieuse. La fluidité est une donnée contemporaine essentielle et les rigidités conduisent à la sclérose.

Modifier le système éducatif

C’est sans doute à ce niveau que l’action est la plus primordiale. J’ai déjà affirmé que le système éducatif français est la machine la plus dispendieuse qui soit pour fabriquer des chômeurs !

Fabriquer à tour de bras des bacheliers qui ne savent rien faire est une aberration démagogique et coûteuse. Le bac ne devrait conduire qu’à un cursus universitaire pour former des cadres. Pendant ce temps-là, des centaines de milliers d’emplois ne peuvent être pourvus, faute de compétences adéquates !

La voie royale pour apprendre un métier utile demeure l’apprentissage. Chaque gouvernement, depuis des décennies, vante les mérites de l’apprentissage sans rien faire sur ce sujet. L’apprentissage, comme il se pratique en Suisse ou en Allemagne, ne doit pas se restreindre aux métiers manuels. Il peut conduire à un métier de banque, dans un cabinet de juristes, dans un service informatique ou vers un métier de commerce, etc.

Un projet de réforme est en cours et il est trop tôt pour en juger…

Réguler la mondialisation

L’ouverture des frontières tout azimut, décidée de façon aveugle par des technocrates dont les emplois étaient protégés, fut une double faute, politique et économique. La possibilité d’aller faire fabriquer ailleurs à bas coûts constitua un mirage qui profita provisoirement aux consommateurs et aux entreprises qui augmentaient leurs marges.

Mais la joie fut de courte durée, lorsque les salariés ont constaté qu’à force d’acheter chinois, la société qui les employait n’avait plus besoin d’eux. Non seulement des centaines de milliers de postes ont disparu, mais aussi de nombreux savoir-faire ont été perdus.

Ces échanges internationaux sont souvent dissymétriques. De nombreux pays asiatiques, et la Chine en particulier, imposent des restrictions commerciales à l’importation alors qu’ils trouvent la porte grande ouverte chez nous. Comme d’habitude, nos politiciens de métier ont fait preuve d’une incompétence notoire et se sont fait rouler dans la farine… aux dépens des travailleurs !

Donald Trump fut le premier à dénoncer ce marché de dupe. Emmanuel Macron semble partager cet avis. Il est grand temps de réagir.

Tout se tient. L’économie est comme la santé, un système global. Une économie en bonne santé est une économie qui gagne de l’argent et crée des emplois. Si ce n’est pas le cas, c’est qu’elle est malade et qu’il faut la soigner. Il semble que c’est ce qu’a compris Emmanuel Macron. Espérons que les citoyens feront confiance au Dr Macron pour soigner le malade… Sinon la maladie empirera…

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