972 – REFLECTIONS SUR LA SANTE

Tout au long de ma vie, durant plus de soixante ans, mes préoccupations ont tourné autour des diverses questions que posent la santé des humains. Santé du corps, santé de l’esprit, santé de l’âme. Mes conclusions sont assez opposées à celles de la médecine moderne…

Il m’est en effet apparu très vite que l’homme est complexe, infiniment plus complexe que ne l’avaient laissé croire mes études de physiologie et de biochimie. Le corps organique est en effet soumis à de nombreuses forces, intérieures ou extérieures, qui influencent son fonctionnement.

La complexité

Le fonctionnement d’une cellule dépend du bon état des cellules environnantes et de l’organe auquel elle appartient. L’organe est aussi influencé par les messages qu’il reçoit des autres organes qui interagissent les uns avec les autres. L’harmonie métabolique de notre organisme, dans sa globalité, dépend donc de ces interactions entre les différents organes.

Mais nos fonctions organiques sont aussi régulées et contrôlées, de façon inconsciente, par une unité centrale située dans le cerveau. Ce dernier est aussi le siège de pensées conscientes, d’émotions plus ou moins cachées et d’états d’âme qui influent considérablement sur le bon fonctionnement de l’ensemble.

Par ailleurs, notre psychisme est soumis à une vie inconsciente d’une grande richesse qui, à notre insu, influe sur nos comportements, nos pensées et sur l’ensemble de notre métabolisme. Cette vie souterraine peut être comparée aux mouvements tectoniques qui, en permanence, travaillent notre planète en profondeur et modèlent les continents.  Cette ébullition constante a donné naissance à des volcans qui souvent semblent sommeiller, mais qui parfois laissent entendre des bruits inquiétants et laissent échapper des fumées toxiques. Un volcan paisible peut se réveiller et entrainer des dégâts considérables aux alentours.

L’influence de l’inconscient sur notre santé psychique et organique peut-être considérable mais pas toujours facile à prévoir et à décrypter. Ceci ajoute à la complexité de l’humain qui doit aussi compter avec une autre dimension, très spécifiquement humaine, qui est la dimension spirituelle, sans doute encore plus difficile à cerner.

Le manichéisme voit le monde comme mauvais et le corps comme l’ennemi de l’esprit. Platon voyait le corps « comme le tombeau de l’âme ». Descartes faisait une distinction entre l’esprit et le corps. Lamartine, au XIXème siècle, écrivait que « l’homme est un ange déchu qui se souvient des cieux ». Notre civilisation occidentale s’est construite sur cette méprise d’un corps et d’un esprit séparés l’un de l’autre. La religion s’est accaparé l’esprit et la médecine s’est accaparé le corps, dans un dialogue impossible.

Notre corps a besoin d’être nourri car il est en perpétuel renouvellement. A chaque instant nous sommes en phase de reconstruction et chaque jour nous sommes différents. Nous sommes fabriqués à partir de ce que nous mangeons et de ce que nous respirons, par conséquent, la qualité de nos aliments, de l’eau et de l’air environnant aura des conséquences considérables sur notre santé. Une mauvaise qualité et la pollution générant de nombreuses perturbations métaboliques qui fragilisent notre organisme et favorisent les maladies.

Mais un être humain n’est pas un individu isolé. Il fait partie d’un réseau d’influence composé de sa famille, de ses amis et de quantité de connaissances qui constituent son environnement social. Chacun d’entre nous se trouve donc au milieu d’un réseau d’interactions croisées qui influent sur nos pensées, nos comportements, notre psychisme et par conséquent sur notre santé.

Notre vie psychique constitue une des composantes les plus importantes pour définir qui nous sommes. Nous avons des pensées que nous sommes capables de contrôler plus ou moins bien. D’une certaine façon, nous pouvons décider de nos pensées, mais elles sont aussi influencées par ce qui les nourrit. Or, les nourritures de la pensée sont au moins aussi importantes que les nourritures du corps. Le choix de nos amis, de nos lectures et des films que nous regardons ont une grande influence sur l’ensemble de notre organisme et par conséquent sur notre santé. Comme les aliments, les pensées peuvent être bénéfiques ou nocives…

Ce sont toutes ces composantes et interactions qui constituent la complexité de l’être humain. C’est la raison pour laquelle la bonne santé fait appel à de multiples paramètres qui interagissent les uns avec les autres. Dans ces conditions, agir sur la santé ne peut se résumer à une action sur le corps physique. La médecine doit prendre en compte la globalité de l’homme, ce que ne fait pas la médecine moderne qui résume l’humain à une cellule malade. C’est pour toutes ces raisons que je plaide pour repenser la médecine dans une approche plus écologique et plus globale.

L’homme mutilé

L’homme est multidimensionnel et appartient à un univers complexe. Pourquoi et quand, le monde occidental moderne a-t-il perdu de vue la multi-dimension de l’homme ? L’esprit rationnel, s’appuyant sur la pensée analytique, a décomposé l’homme comme le prisme décompose la lumière.

La recherche scientifique a privilégiée ce qui est concret, palpable, mesurable, au détriment de ce qui dans l’homme est abstrait, irrationnel, non quantifiable. Refusant les nourritures de l’âme, notre spiritualité s’est éteinte. Laissant notre esprit ne s’abreuver qu’aux sources du rationnel, notre intelligence s’est atrophiée. Notre corps suralimenté vit dans l’angoisse de la mort et de la maladie.

Mais d’où viennent nos maladies ? Les causes sont-elles dans ce corps vide, dirigé par un esprit fatigué et froid ? Prennent-elles naissance dans nos émotions et nos affections refoulées ou meurtries ? Sont-elles dues à la négation de notre spiritualité ?

Mutilés, nous avons oublié que nous faisions partie d’un univers complexe. Nous sommes souvent coupées de nos racines socio-culturelles et en reniant notre passé, nous nous sommes retrouvés sans avenir. Nous avons manqué d’humilité et refusé l’idée que nous appartenions à un univers cosmique et que nous n’étions qu’un grain de sable dans cet univers.

Soumis aux attractions des masses et des transferts d’énergie, mais gonflés d’orgueil grâce à nos nouvelles connaissances, nous nous sommes crus maîtres de l’Univers. Comprendrons-nous à temps que nos connaissances sont parcellaires et qu’il existe un monde invisible que notre savoir n’a pas pénétré ?

Transplantés, urbanisés, coupés de nos racines culturelles, bafoués dans nos croyances, trompés par notre savoir et refoulés dans nos émotions, nous avons confié notre corps malade à la médecine scientifique qui, en toute bonne foi, achève de le mutiler.

Nous oublions trop souvent que nous sommes individuellement responsables de notre santé. Dans ma prochaine chronique j’expliquerai comment vieillir en bonne santé. L’humanité a aujourd’hui les moyens d’allonger assez considérablement la durée de vie en bonne santé…

Quelle médecine parviendra demain à ramasser les morceaux épars de l’homme, à lui faire revivre ses multiples dimensions, à lui rendre sa globalité ? d’où viendra l’énergie qui lui redonnera le goût de vivre ? Il faut repenser la médecine scientifique qui tente d’agir sur les conséquences des maladies, sans jamais s’intéresser aux causes profondes…

Ne manquez pas les prochains articles

Laisser un commentaire