Le pire dans les guerres, c’est l’aveuglément, c’est le déni de la réalité ! On peut comprendre que les gouvernements des belligérants diffusent auprès des populations et des soldats de pieux mensonges pour soutenir le moral des troupes. Mais les gouvernements et les media des pays tiers, qui diffusent de fausses informations pour maintenir l’illusion d’une victoire, sont des criminels.

Chaque jour, les deux armées qui combattent relèvent et comptent leurs morts par centaines. Nombreux sont les jeunes hommes qui reviennent à la maison amputés ou gravement blessés et toujours irrémédiablement meurtris dans leur âme. Alors que les belligérants s’installent dans une guerre longue, une guerre d’usure semblable à la première guerre mondiale, l’Ukraine paie le plus lourd tribut au dieu de la guerre et le pays va s’enfoncer dans la misère, puis mettra des années à se relever.

Toutes les guerres sont injustes et stupides, mais celle-ci encore plus que les autres car elle est contraire au bon sens. Comme dans toutes les guerres, il faut en comprendre les causes. L’armée Russe a envahi le Donbass et apparait comme le fautif indiscutable. Mais on peut nuancer son jugement lorsque l’on connait les accords de Minsk, signés par les occidentaux en 2014, qui prévoyaient une autonomie du Donbass. Non seulement, sous les bons conseils des USA, ces accords n’ont jamais été respectés mais, en outre, cette région russophone et majoritairement russophile était régulièrement bombardée par l’armée ukrainienne et par les milices qui revendiquaient une idéologie nazie !

Pour aggraver la situation, depuis des années, les Américains étaient à la manœuvre et soufflaient sur les braises en menaçant la Russie d’installer des bases militaires en Ukraine. Cette éventualité était inacceptable pour le gouvernement Russe qui n’avait donc pas d’autre choix que d’intervenir militairement dans le Donbass.

La genèse de la guerre est donc plus complexe qu’il n’y parait, surtout si l’on écoute d’autres sources que la version occidentale officielle. Le rôle joué par l’Amérique est assez facile à comprendre, il s’agit d’éloigner la Russie d’une possible alliance avec les européens qui aurait pu constituer un troisième bloc, face à la Chine et aux USA.

Le suicide de l’Europe

Ce qui est plus difficile à comprendre c’est la position des européens qui ont suivi aveuglément le projet américain, sans comprendre qu’ils seront le « dindon de la farce ». Quoi qu’il arrive, les européens seront les grands perdants de cette guerre dans laquelle ils épuisent leurs maigres ressources militaires.

L’Europe s’est volontairement privée d’un pétrole et d’un gaz bon marché, au point que son industrie n’est plus compétitive et va rapidement décliner. Par ailleurs, l’inflation que cela a généré ruine peu à peu les citoyens qui ne comprennent pas ce qui leur arrive car ils écoutent toujours les media officiels !

En s’alignant sur les positions de Washington, l’Europe concoure à son propre déclin. Cette attitude suicidaire et l’aveuglément des citoyens me révoltent. Nous attendons désespérément un leader politique qui aurait la clairvoyance et le courage de dénoncer cet acharnement à soutenir cette guerre et qui saurait fermement convaincre le gouvernement américain qu’il n’a rien à faire militairement en Europe.

La Turquie et la Hongrie, qui font partie de l’OTAN, n’approuvent pas cette guerre. Les Slovaques viennent de voter en faveur de leaders qui plaident pour la fin de la guerre. Mais, hélas, aucun des grands pays européens n’a ouvertement mis en cause le soutien à une guerre meurtrière qu’ils ne peuvent pas gagner.

« Les circonstances politiques pour Washington étaient idéales. En Allemagne, la coalition de gauche venait de prendre le pouvoir en mettant à sa tête un personnage falot, mêlé dans des affaires de corruption, Olaf Scholz… L’administration d’Emmanuel Macron souffrait d’un autre mal : l’incompétence » écrit le spécialiste militaire et résident Russe, Xavier Moreau, dans le numéro de Septembre de la revue « Géopolitique profonde ».

L’Ukraine ne peut pas gagner

L’armée Russe est bien protégée dans des bunkers et des tranchées tout le long de la ligne de front et le temps joue pour elle. Elle tient des positions inexpugnables et parie sur l’épuisement des soldats ukrainiens dont le moral est en baisse. Ceux qui reviennent du front rapportent le cauchemar qu’ils ont vécu. De nombreux jeunes ukrainiens refusent de s’engager et un nouvel hiver va arriver.

Ceux qui, depuis Paris, Berlin ou Washington, attisent la guerre sont des criminels car ils envoient à une mort certaine des milliers de jeunes qui sont morts ou qui vont mourir pour rien, seulement pour faire plaisir aux stratèges américains dans leur délire de puissance. Ils ne supportent pas l’idée d’un monde multipolaire et voudrait régner sur la terre entière…

La Russie entend occuper la totalité du Donbass dont la population lui est majoritairement favorable, d’autant qu’il s’agit d’une région qui historiquement a toujours fait partie de l’empire Russe. Le complexe militaro-industriel russe est beaucoup plus puissant que l’imaginait les occidentaux et supérieur, en efficacité et en performance, à celui de Kiev malgré l’aide de l’Europe et de l’Amérique qui maintenant s’épuise.

L’échec de la contre-offensive ukrainienne devrait amener les esprits à plus de réalisme. L’Ukraine n’a pas les moyens financiers et militaires pour chasser les Russes de leurs positions. Plus le temps passe et plus l’Ukraine s’épuise inutilement, c’est notre devoir de les convaincre d’accepter maintenant l’inévitable, avant que la situation ne soit catastrophique.

L’échec des sanctions économiques

L’arme favorite des occidentaux, vis-à-vis des pays qui leur déplaisent, demeure l’instauration de punitions censées ruiner leur économie. C’est une nouvelle fois Washington qui est à la manœuvre pour désigner les cibles qui sont soigneusement choisies pour ne pas risquer de nuire à l’économie américaine. Les intérêts des européens, considérés comme des vassaux, ne sont pas pris en compte.

C’est ainsi que la Syrie, l’Iran, la Corée du Nord, puis la Russie, et sans doute quelques autres furent considérés coupables aux yeux des bien-pensants d’Occident. Il est alors interdit de commercer avec ces parias sous peine de sanctions financières.

Généralement, les sanctions ont pour premier effet de punir les populations les plus vulnérables qui ne sont nullement responsables des décisions prises par leur gouvernement. Pour le reste, les sanctions ont pour effets bénéfiques d’obliger les punis à devenir autonomes sur les plans industriels, techniques et financiers. Ce sont ces mesures qui ont rendu les Russes plus puissants dans de très nombreux domaines et les ont amenés à nouer de nouvelles alliances, en particulier avec l’Iran, la Corée du Nord, l’Inde et la Chine.

De fait, donc, les sanctions décidées contre la Russie ont eu pour principal effet de punir les nombreuses sociétés européennes qui opéraient depuis longtemps dans le pays ! Pour le reste, la Russie s’est lancée dans un programme d’hyper-industrialisation et est plus puissante que jamais…

En outre, les grandes manœuvres sont entreprises pour sortir progressivement de la suprématie du dollars US et commercer en Yuan ou en Rouble, comme vient de le décider un accord Russo-Chinois.

L’Europe a accumulé toutes les erreurs et pris les pires décisions qu’elle pouvait prendre. La défaite de l’Ukraine est déjà annoncée et signifiera aussi la défaite de l’OTAN. Les conséquences pour l’occident, et surtout pour l’Europe, dépasseront largement le seul domaine militaire ! Une page d’histoire va se tourner…