208 – Si les moutons s’éveillaient ?

«La responsabilité est la conséquence intime de la liberté. Aussi, le monde est ce que nous le faisons» – Léo-Paul Desrosiers

 Je suis totalement en accord avec cette citation. Après sa lecture, je vous avais d’ailleurs concocté une jolie chronique moralisatrice qui avait même réussi à déranger Yves ! Vous qui le lisez régulièrement, vous imaginez combien je n’étais pas allé dans la dentelle …

La nuit a passé et, ce matin, je ne m’imaginais plus vous l’envoyer : non pas que je n’étais plus d’accord avec ce que j’avais écrit mais sur la «façon» dont je l’avais construite. Ma chronique ne venait pas du coeur, avec l’envie de partager quelque chose qui me tenait à coeur, mais de mon mental persuadé que -lui- il avait raison, que -lui- il avait compris, que -lui- il avait des leçons à donner.

En fait, je vous faisais une leçon de morale sur la façon de gérer notre responsabilité civique. J’allais même jusqu’à m’insurger contre ceux qui osent se plaindre ! Comment ? Vous vous plaignez alors que vous êtes les créateurs de cette situation ? Car nous créons tout, chers humains, de A à Z : la vie que vous menez, vous l’avez créé, et même la situation politique et financière que nous rencontrons aujourd’hui.

Heureusement que le bon sens m’est revenu ce matin (grâce à Yves je dois le dire). Il y a des petites phrases qui vous ramènent à l’essentiel : à VOUS.

Et tout à coup m’est apparu une évidence : la plus grande responsabilité que nous avons, c’est vis à vis de nous.  

Si, individuellement, nous développons notre humanité, si nous acceptons de regarder à l’intérieur de nous plutôt que dans le miroir extérieur, si nous réfléchissons librement plutôt que d’obéir aveuglément à ce que les médias nous dictent, si nous acceptons d’éveiller notre conscience et voir comment nous nous laissons manipuler par nos peurs et nos faiblesses, si nous acceptons de laisser notre mental transmettre les messages de notre coeur plutôt que celui de nos égos, si nous acceptons l’idée que nous sommes des humains et non pas des moutons et bien, peut-être, deviendrons-nous des êtres individuellement responsables, capables de créer collectivement un monde nouveau … 

Et si je reprends la citation de Léo-Paul Desrosiers, nous comprenons bien qu’être responsable c’est avancer vers la liberté. Serait-ce la liberté qui nous fait peur, finalement ? Notre monde en serait-il où il en est aujourd’hui si nous avions osé exprimer notre liberté de penser et d’agir ? Peut-être nous serions-nous moins mis en dépendance de nos gouvernements et de nos financiers ? Peut-être nous serions-nous moins endormis sous leurs belles promesses ?  

Nous avons tous profité, plus ou moins, des largesses de nos états et ce n’est pas par hasard s’ils en sont là où il sont actuellement : ils ont emprunté pour payer nos voix. Plus ils promettaient, plus ils en avaient. Mais, maintenant qu’ils n’ont plus d’argent, n’est-ce pas l’occasion pour nous de reprendre notre liberté de penser et d’agir ?

 J’ai commencé avec une citation, je termine avec une autre :

«Liberté implique responsabilité. C’est là pourquoi la plupart des hommes la redoutent» – George Bernard Shaw

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