471 – SOURIEZ! VOUS ÊTES CONNECTES

Vous avez tous entendu parler des BIG DATA, ces masses de données que nous laissons derrière nous, lorsque nous nous déplaçons, lorsque nous téléphonons, lorsque nous utilisons notre carte de crédit, lorsque nous surfons sur internet, lorsque nous postons des photos sur Facebook ou lorsque nous bavardons sur Tweeter.

 

Comment avance le projet BIG DATA Hoskins?
Comment avance le projet BIG DATA Hoskins?

 Par exemple, le fait que vous lisiez chronique-libre, vous donne une typologie particulière qui vous caractérise au sein des Big-data. Ces traces virtuelles que nous laissons tous derrière nous, sont parfois dénommées « digital bread crumbs », miettes de pain numériques, en hommage sans doute au Petit Poucet ! Ces traces en disent plus long que vous imaginez sur chacun de nous. Cela pourrait transformer notre vie privée en cauchemar, comme vient de le montrer l’espionnage tout azimut des services américains, ou bien, cela pourrait constituer aussi les bases d’un monde plus prospère et plus sain.

 

Jusqu’à peu, les économistes et les spécialistes des sciences sociales étudiaient les sociétés avec des modèles simplifiés, sous forme de grandes masses dont ils évaluaient les comportements avec des moyennes mathématiques. Aujourd’hui, la technologie numérique permet à des milliards d’individus d’échanger des idées, de l’argent, des biens ou des blagues. Cette masse de données traduit nos goûts, nos comportements, nos centres d’intérêt. Par exemple, il est facile aujourd’hui de savoir, avant vous, si vous avez un fort risque de devenir diabétique, en suivant le type de restaurants auxquels vous allez volontiers et la typologie de ceux que vous avez l’habitude de côtoyer !

 

Les chercheurs en sciences sociales peuvent localiser les groupes les plus productifs et les plus

On ne s'ennuie pas ici. Vous jeter un oeil sur les données de chacun!
On ne s’ennuie pas ici.
Vous jeter un oeil sur les données de chacun!

créatifs. Ils ont ainsi déterminé deux critères essentiels, caractéristiques des groupes les plus créatifs.  Il s’agit, d’une part, de la capacité « d’engagement », c’est-à-dire la propension à échanger fréquemment avec les membres de leur groupe, et, d’autre part le goût pour «l’exploration », c’est-à-dire pour la curiosité de chercher à échanger à l’extérieur du groupe. Autrement dit, plus la communication est intense, à l’intérieur d’un groupe et avec l’extérieur, plus grandes seront l’innovation, la créativité et la productivité. En outre, il a même été démontré que ces individus sont plus heureux, en meilleure santé et vivent plus longtemps ! Les sociétés saines sont des sociétés qui échangent, elles ont moins de crimes et moins de problèmes sociaux. Vive la mondialisation !….

 

Pour célébrer les 40 ans d’Internet, une agence américaine avait organisé un jeu qui consistait à retrouver 10 ballons rouges qui avaient été dispersés sur l’ensemble du sol américain. 4.000 équipes ont participé à ce jeu. Presque toutes ont suivi la même stratégie qui a consisté à promettre une récompense à chaque individu qui localiserait un ballon rouge. Il s’agit d’une tactique classique que l’on pourrait qualifier de pyramidale mais qui ne met pas en jeu les réseaux sociaux. L’équipe gagnante a procédé différemment en promettant une récompense à ceux qui mettraient en marche leurs propres réseaux sociaux qui les conduiraient à celui qui aurait vu le ballon. Cette technique en réseau permit à l’équipe gagnante de localiser les dix ballons rouges en 9 heures seulement.

 

images-1 Que nous le voulions ou non, à l’heure numérique, nous laissons des traces indélébiles qui, à chaque instant, nous localisent et donnent de nous-même un tableau complet, vivant. Mais nous avons besoin de garanties pour savoir ce qui est fait de ces données. Alex Pentland, qui dirige le Laboratoire de Dynamique Humaine au M.I.T., propose un « New Deal on Data » qui peut se résumer en trois points essentiels :

1-  Nous avons le droit de posséder les données qui nous concernent.

2-  Nous avons le droit d’avoir le contrôle complet sur l’usage qui peut être fait de ces données.

3-  Nous avons le droit de disposer ou de distribuer nos données.

 

Plus de transparence, à propos des données de chacun, permettrait d’en faire un meilleur usage par la société, en toute confiance. Non seulement il serait possible de mieux prévoir les épidémies, les mouvements sociaux, les cracks financiers et plus généralement le mouvement des idées et les mutations en cours. Sans compter que cela stimulerait aussi la créativité…

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