Je fais suite à la chronique que j’ai appelé “73 – Alleluïa” dans laquelle je partageais avec vous ma vision d’un Dieu unique, qui est pour moi le nom donné au mystère de la création, et de l’intervention bienfaisante -dans nos vies- de ses émissaires : les anges, les guides, les esprits …
Voici donc l’histoire d’un miracle, un vrai de vrai, un beau et merveilleux miracle qui nous est arrivé il y a quelques années. Je le répète, c’est grâce à ce miracle que je peux vous écrire aujourd’hui ! Sans lui, je ne serais peut-être plus de ce monde …
Nous étions au Mali, partis vérifier la bonne marche d’un puits construit par une association avec de l’argent récolté auprès d’entreprises françaises dont nous faisions partie. J’étais avec Yves et notre fils Sébastien, alors jeune adolescent. Pour atteindre ce puits il nous fallait être accompagné par un représentant « légal » et ce fut Ibrahim, un ingénieur du gouvernement, qui organisa notre périple vers Banda. Ce petit village de quelques centaines d’habitants était perdu au milieu du désert du Sahel, à une demi-journée de piste de Nioro-du-Sahel.
Nous voilà donc partis de Bamako avec Ibrahim, un jeune chauffeur, le « comptable » (et oui, au Mali il faut être polyvalent !), le responsable de l’association et nous trois, dans une 4 X 4 prêtée par un Ministre ( !!), bien tassés puisque nous étions 7. C’était donc Ibrahim le responsable de l’expédition et de l’organisation. Nous devions mettre environ trois jours pour atteindre le village et nous avions besoin de vivres et d’eau car il n’y avait pas de routes et très peu de pistes.
Dès les premiers 10 km parcourus nous étouffions littéralement : la clim de la voiture était en panne et crachait de l’air chaud à plein régime. Nous dûmes donc ouvrir les fenêtres et rouler à tous les vents sachant qu’à l’extérieur il faisait certainement au moins 40 ° et que la voiture déplaçait une épaisse couche de poussière rouge qui rentrait allègrement dans nos narines. Bon, une panne de clim cela peut arriver à tout le monde ! Nous fîmes donc avec …
Nous roulâmes toute la journée en buvant de temps à autre une eau tiédasse et en mangeant les quelques fruits prévus par Ibrahim. Le soir nous avons dormi sur le trottoir d’un village, au milieu des ânes et des passants !! L’eau et les vivres diminuaient à vue d’œil : il n’y en avait absolument pas assez pour 7 personnes pendant trois jours … L’organisation africaine se révélait dans toute sa splendeur et l’inquiétude commençait à poindre.
Le lendemain nous repartîmes après une nuit mouvementée et particulièrement fatigante à travers un désert sans repère : où roulions nous ainsi ? Question posée qui ne reçut pas de réponse … En effet, le « chauffeur » n’avait ni carte ni boussole et ne connaissait pas le chemin : il n’avait jamais quitté la capitale ! Bref, sans nous en rendre vraiment compte, nous avions quitté la piste bien trop discrète et, au bout de quelques heures, nous nous sommes aperçus que nous tournions en rond : nous étions revenus là où nous nous sommes aperçus que nous étions perdus … Il faisait très chaud et nous n’avions quasi plus d’eau. Sébastien, notre jeune aventurier, sortit alors de son petit sac une boussole en plastique extrait de sa panoplie de jeune broussard. Nous nous étions gentiment moqué de lui avant notre départ lorsque nous l’avons vu mettre cette petite boussole dans son sac. Et bien, quelle chance qu’il l’ait emporté ! Cela nous permit de retrouver notre « nord » et de rouler au moins dans la bonne direction car le ciel rempli de poussière nous empêchait de nous repérer avec le soleil.
Je vous passe les aléas de la route, les petits bobos, les arrêts pipis (et autres !) derrière le seul baobab à 50 km à la ronde, baobab squatté par des centaines de mulots (ils cherchent l’ombre, eux aussi !). Je vous passe notre derrière en compote et notre gorge sèche d’être empoussiérée sans pouvoir se désaltérer à la moindre bouteille (depuis longtemps finie …).
C’est alors que nous avons vécu une expérience absolument magnifique et sublime : une roue de notre 4 X 4 a crevé. En plein désert, au milieu de nulle part, pas un arbre, pas un village, pas une voiture à des dizaines et des dizaines de kilomètres ! Jamais personne ne passe par là, où alors une par semaine, vu que nous n’étions plus sur la piste principale.
Bien sûr, je vous rappelle que nous n’avions plus d’eau, ni vivres.
Alors, me direz-vous, rien de grave ! Il suffit de prendre la roue de secours et de changer le pneu crevé. Sauf … que nous étions au Mali … que la voiture n’était plus du dernier cri … que l’organisation était plus que limite et … qu’il n’y avait plus de roue de secours ! Elle n’était plus à sa place …
Nous avons tous eu un grand stress car il nous était impossible de survivre sans boire, dans cette chaleur et cette poussière, pendant très longtemps. Mon stress était encore plus grand car je pensais à Sébastien, mon petit, qui était venu avec nous tout joyeux et plein de confiance ! Mon Dieu, qu’allions-nous faire ?
C’est alors que nous nous sommes regardés avec Ibrahim : lui, musulman, moi, chrétienne. Tous les deux avec la foi : certainement une foi encore plus forte et confiante chez lui ! Nous avons décidé de prier ensemble. Il a sorti son chapelet et il m’a dit « Prie très fort, Chantal, je vais aussi prier. Nous prions tous le même Dieu, alors il va mieux nous entendre si nous prions tous les deux ». Et c’est ce que nous avons fait : nous avons prié très fort, chacun à notre façon. Nous avons prié « Dieu », le grand, l’unique, le mystérieux créateur de l’univers. Et … et … et … tout à coup … au loin est apparue une voiture, dans un nuage de poussière. Un vrai miracle ! Une voiture certainement égarée, elle aussi, vu l’endroit où nous étions. Mais une voiture qui roulait encore. Bien sûr, elle s’est arrêtée : c’est la solidarité du désert. Et bien, figurez-vous, qu’il s’agissait de la MEME VOITURE que la nôtre !! Vous vous rendez compte ? Quelle probabilité il y avait-il pour, déjà qu’une voiture passe et, qu’en plus, il s’agisse de la même voiture ? Et, comme Dieu, les anges, les guides ou les esprits voulaient vraiment nous aider … la voiture, très vieille, avait même encore sa roue de secours : ce qui, au Mali, tient du miracle !
Et le miracle n’était pas terminé : figurez-vous que le conducteur de la voiture nous a donné sa roue sans hésitation ! Vous imaginez-vous cela ? Il pouvait lui aussi à tout moment crever et se retrouver tout seul au milieu de nulle part : et bien, généreusement, il nous a donné sa roue. Merci gentil monsieur ! Merci, vous étiez l’ambassadeur des anges, leur messager.
Cet homme nous a sauvé la vie. Mais pour Ibrahim, c’était normal : nous avions prié très fort et Dieu nous avait entendu comme il entend toujours ceux qui l’appellent à l’aide avec foi et confiance.
Et là j’ai compris quelque chose : la prière, Dieu, la foi, la confiance sont universels.
Nous venons tous de la même source, nous sommes issus du même mystère, mystère que nous appelons Dieu.
