Le budget américain de la défense va atteindre 756 milliards de dollars en 2015, soit environ la moitié du budget mondial. Cette somme est l’équivalent des budgets de la défense cumulés de la Chine, la Russie, l’Arabie Saoudite, la France, La Grande-Bretagne, l’Allemagne, le Japon, l’Inde et la Corée du Sud réunis !
Vous pouvez méditer sur cette information et, en même temps, mesurer le poids du lobby militaro-industriel américain qui est proportionnel au budget de la défense. Dans ces conditions on peut considérer que c’est la CIA qui gouverne l’Amérique. C’est ce même lobby qui a déjà entrainé l’Amérique dans des guerres lointaines, périlleuses et coûteuses, mais extrêmement lucratives pour beaucoup : la Corée, le Vietnam, l’Irak, l’Afghanistan et, bien sûr, l’interminable conflit Israélo-Palestinien attisé par les USA. L’Amérique veut exercer sa domination dans tous les coins et recoins du monde et est déterminée à éliminer tous ceux qui peuvent lui faire de l’ombre…
Hormis la défense, la suprématie américaine s’exerce aussi sur le plan financier grâce au dollar, devenu la monnaie de réserves et d’échanges sur le plan International, ce qui lui confère un avantage énorme. Les récents déboires des Banques européennes, comme BNP Paribas, qui ont été lourdement taxées pour ne pas avoir suivi les règles, édictées par les USA, illustrent cette domination. De même, l’Argentine est soumise à un diktat américain concernant sa dette, au risque de l’acculer à la faillite. Quiconque chercherait à mettre en question la suprématie financière US, et la domination du dollar, peut s’attendre à des réactions violentes.
Depuis un certain temps, la Russie cherche à s’émanciper de cette tutelle : d’une part elle achète des quantités croissantes d’or pour consolider sa monnaie et, d’autre part, elle multiplie les occasions de commercer avec l’étranger avec d’autres monnaies que le dollar. Cette insoumission est considérée comme impardonnable à Washington et à New-York. Il faut donc isoler la Russie et la mettre sur le banc des accusés. Dans une précédente chronique nous avons déjà montré comment les USA avaient encerclé la Russie en installant des bases dans les pays limitrophes (L’AMERIQUE SE CHERCHE UN ENNEMI).
La « révolution » ukrainienne a été largement financée par les USA et continue de l’être, dans

une stratégie de provocation, destinée à obliger la Russie à réagir et à riposter, afin de pouvoir la mettre sur le banc des accusés. L’annexion de la Crimée, devenue inévitable, sert merveilleusement cette politique de la provocation. La deuxième étape consistant à ameuter la communauté internationale et, en particulier, l’Europe pour faire condamner la Russie et si possible mettre en place des sanctions dans le but de l’affaiblir et même éventuellement, la pousser à intervenir militairement. Nous en sommes là pour l’instant.
Mais, puisque les Etats-Unis et l’Europe se considèrent comme des régimes démocratiques, il convient de mettre en place une tactique spécifique pour atteindre les buts stratégiques, c’est-à-dire obtenir l’assentiment du peuple. Il faut donc laisser supposer que l’ennemi désigné est dangereux, malhonnête et agressif. C’est exactement la même tactique éculée qui a été utilisée pour attaquer l’Irak. C’est là qu’intervient un processus bien connu en psychologie et que l’on peut appeler « l’esprit de groupe ». Si les gouvernements désignent la Russie comme étant un ennemi dangereux, il devient inconvenant d’adopter un point de vue différent ou même de dire que les torts sont peut-être partagés, au risque d’être désigné comme un traitre !

Nous pouvons observer actuellement les faiseurs d’opinions à l’œuvre : média, gouvernements et représentants militaires occidentaux martèlent sans cesse à nos oreilles qu’il convient de sévir contre la Russie. Il finit par se former un consensus, répété à l’infini par tous les autres qui n’ont pas nécessairement réfléchi au processus en cours et à la manipulation dont ils sont l’objet. Il se forme une sorte d’égrégore, c’est-à-dire une force psychique autonome qui conduit à une exaltation collective irrationnelle de caractère émotif. Cet égrégore est alimenté par ceux qui s’appuient sur la peur pour obtenir notre assentiment. Lorsque le peuple a peur, de façon irréfléchie, il est prêt à aliéner son libre arbitre au profit de ceux qui prétendent le défendre. Ce phénomène est observable tous les jours, par exemple, dans la relation du malade vis-à-vis du pouvoir médical.
Il faut se souvenir que presque toutes les guerres ont été déclarées avec l’assentiment de la population, parce que l’opinion publique a été dominée par cette émotion collective sous forme d’égrégore. La situation financière de l’Amérique est aujourd’hui aussi préoccupante que celle de l’Union Soviétique avant son effondrement. Chacun sait que lors des crises internes, les gouvernants critiqués et impopulaires sont tentés de rassembler le peuple en le menant à la guerre, hors de ses frontières. Le président Obama, jugé trop faible par une large portion des citoyens américains, peut être tenté de prouver le contraire en faisant agir la force armée.

J’ai beaucoup d’amis en France qui me disent souvent que ceux qui gouvernent la France se trouvent réellement à Washington.
Je reviens à Brzezinski dans son célèbre ouvrage « le grand échiquier Eurasien » où il conçoit l’Europe comme un « tête de pont » avec l’Union Européen comme « Tête de pont Géoéconomique » et l’OTAN comme «Tête de pont Géostratégique ».
L’Object tactique de la politique américaine est contrôler les deux pôles stratégiques la Pologne et l’Ukraine. L’importance de ces deux pays réside en trois points :
• Le contrôle sur deux pays permet de mètre sous surveillance directe tout les arsenaux militaires russes.
• Un accès directe à la mer noir et donc la surveillance directe sur le dernier bastion de suprématie Russe
• Maintenir une Russie pure Asiatique et donc ramener les prochains conflits dans le dernier zone d’inaccessibilité Américaine : le Balkan.
Il faut voir les choses de point de vue Russe aussi. Un contrôle sur l’Ukraine ; la Pologne ou les deux veut dire :
• Une Russie Européenne : rêve Russe éternelle
• Une présence proactif dans la politique Européenne
• Un Balkan encore loin des rêves Américaine.
Je crois qu’en terme des potentielles ; l’Amérique et même avec 1000 milliard de dollar de dépenses militaires est encore loin de faire des gains substantiels en Ukraine. En effet ; la Russie juge vitale les menaces potentielles au quelles elle est potentiellement exposés une fois l’Ukraine rejoint la tête du pont américain. Elle aura affaire à :
• Des menaces militaires qui peuvent prendre la forme de systèmes de surveillances et installations militaires dont la neutralisation coûtera des dépenses énormes
• Des menaces politiques et économiques si semblable à ce qui s’est produit entre la Corée de Sud et la Corée du Nord dans les années 60 et pareille pour Taiwan et la Chine. Rappelons ici la grande fissure sociale entre les Polonais et les Russes et qui convient bien aux politiciens Russes. L’Ukraine est autre chose. Transformer l’Ukraine en une sorte de « Base de ravitaillement sociale » pour tous les mécontents et les opposants à la politique de Poutine… ce n’est pas une chose qu’il aimera voir à la proximité de Moscow.
Pour ça donc et sans même aller au volet stratégique ; je crois que cette affaire est trop demandé par l’Amérique.
y-a-t il une possibilité de guerre ?
Je crois que non. Depuis presque 20 ans ; l’Amérique s’est dotée d’une doctrine appelé « Demi Guerre ». C’est une formule de « Guerre peut coûteuse » en arsenaux et vies humaines. La vérité si j’étais à leur place je ferai de même. L’Amérique est dans le coin du monde ; aucun ne peut la menacer directement ; parce qu’aucun n’a les moyens pour le faire. Même Poutine ne peut pas envoyer 300 000 soldats pour occuper Miami. Donc tous les guerres américaines sont fait à l’extérieure de leurs territoires. Autrement elle attaque n’importe qui elle veut ; mais aucun ne peut l’attaquer. Elle a deux manières pour ça :
• Ennemi fort : exemple : Saddam Hussein ; Bachar Al Assad … ils l’affaiblissent pendant des années avant de l’envahir à moindre coût.
• Ennemi faibles : Taliban ; Kaida ; Somalie ; Soudan ; etc.… ils procèdent à des actions militaires chirurgicales avant d’envoyer les troupes ; et encore à moindre coût.
Rappelant juste que la majorité des guerres américaines sont financés par des non américains. Et c’est de la que parait la force de la diplomatie américaine.
Pour le cas de la Russie et à part les coûts intolérables d’une guerre contre ce pays ; il y a un deuxième frein que vous avez dit. Je parle du fait que l’Amérique est une démocratie bafouée. Une guerre contre la Russie va trainer quelques millions d’américains dans les rue de Washington et trainera les républicains au pouvoir pendant 20 ans. Ça va être une catastrophe à envergure mondiale (le trou d’Ozone franchira la ligne tropicale :=) )
Bilan ; pour l’administration Obama son succès dans l’affaire Syrienne lui a amené une deuxième mission plus difficile : l’affaire Ukrainienne. Peut être qu’il était mal renseigner sur son adversaire cette fois ; peut être qu’il s’est avéré plus faible que Poutine ; peut être qu’ils sont entrain de planifier à une envergure plus vaste ; je ne sais pas. Ce que je crois qu’a courte et moyenne terme ; il y aura pas une guerre et l’Otan ne mettra pas les pieds en Ukraine… et peut être que j’ai tord ; je ne suis qu’un observateur. :=).
Merci pour votre commentaire et vos réflexions très pertinentes. Pour les USA, une guerre en Ukraine n’est pas plus difficile qu’une guerre en Irak, d’autant que la guerre est devenue technique et électronique. Les combattants ne se regardent pas dans les yeux mais sont loin du champ de bataille et ne risquent rien pour eux mêmes. Seule la population paie la facture! Comme vous le dites, l’Amérique ne risque pas d’être attaquée sur son territoire…